Chapitre 6 - Gaëlle

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Gaëlle

En préparant mon café habituel du matin, j'entends mon téléphone sonné depuis l'autre côté de mon appartement. Je m'y dirige d'un pas fatigué. Il est à peine huit heures...

Je déverrouille mon iPhone et ouvre l'application "Messenger" de Facebook.

- Hey Gagou ! Ce soir, ça te va si nous allons visiter un peu les temples traditionnels Japonais ? Iryss est partante.

...-

C'est vrai que ça fait déjà quatre mois que nous avons déménagé au Japon et nous n'avons toujours pas visité de temple ! C'est quand même le comble. D'un autre côté, nous avons dû tous les trois rechercher un appartement activement si nous voulions payer notre loyer.

Je pose mes doigts sur le clavier de mon téléphone afin de lui répondre :

Ok, rendez-vous à 18 heures au temple Zōjō-ji à Minato. -

Après avoir constaté le "Vu" de Shoto, je pose mon téléphone sur le plan de travail et continue à préparer mon café.

Nous sommes samedi et je suis enfin en congé. C'est pas que je n'aime pas mon travail mais ça fait du bien d'être chez soi.

J'ai trouvé un bel appartement. J'ai deux chambres et un grand salon. Certains me disent qu'il est trop petit, genre Iryss... Mais pour moi ça me suffit amplement.

En ce qui concerne ma décoration, j'ai opté pour un style moderne confortable tout en restant dans le japonais. Mes meubles sont tous assez bas, comme ma table de salon ou encore mon canapé. J'ai voulu testé le mode de vie des japonais, mangé assis, boire assis... Et pour l'instant, tout va pour le mieux.

Il n'est pas si cher que ça mais il m'a fallu tout de même trouvé un boulot. Je ne vais pas toujours me nourrir de mes économies !

Il m'a fallu à peine un petit mois afin d'en trouver un. En même temps, vu tout le temps où je me suis fait chier à étudier et à coder à la fac, il y a plutôt intérêt qu'ils me prennent.

Pour l'instant, je suis assistante graphiste dans une boîte de jeux vidéo près de Minato. Je pense que je ne pouvais pas mieux tomber. Les employés parlent tous anglais du coup c'est très facile pour moi de communiquer avec eux.

J'aurais sans doute préféré travaillé en tant que graphiste en chef mais pour commencer c'est plutôt bien. Chaque chose en son temps.

Iryss a eu beaucoup de facilité elle aussi, elle a postulé quasiment chez tous les créateurs de mode de Tokyo et ils voulaient tous la prendre. Je pense que c'est grâce à son diplôme et surtout qu'elle est originaire de Paris, la plus grande capitale de la mode. C'est un grand atout. Maintenant elle est devenue organisatrice de défilé pour un grand magasin de création.

Tandis que Shoto et bien, il n'a toujours rien trouver. Malgré qu'il possède un diplôme de droit en béton armé, il trouve que dalle. Secrètement, je pense qu'il n'y met pas de la bonne volonté. Alors pour payer son loyer, il continue à mentir à ses parents en disant que personne ne veut de lui et comme ça ils continuent à payer.

Cette histoire risque de mal finir mais en vain, je ne peux que le mettre en garde. Que faire de plus ? Je doute qu'il m'écoute d'ailleurs. Shoto est du genre à n'écouter que lui et a dû mal à se remettre en question. Je pense que ses parents y sont pour beaucoup vu son caractère.

Je discute mais moi aussi ce n'ai pas la joie avec mes parents. Avec ma mère en tout cas. Je ne suis qu'une bonne à rien à ses yeux. Sauf si plus tard j'ai de l'argent, je mets ma main à couper qu'elle reviendra vers moi en courant. Rien que d'y penser ça me fout la rage.

A force de valsé dans mes pensées, j'ai complètement oublié mon café. J'essaye de le boire mais je recrache aussitôt. C'est si froid. Ça m'apprendra à trop réfléchir.

Soudain, on sonne à ma porte. Qui ça peut bien-être ? Je me précipite alors vers mon entrée.

- Kon'nichiwa ! Go chūmon o uketamawarimashita.

Euh quoi ? C'est tellement gênant comme situation.

- Euh, sorry. Je ne comprends pas le japonais. Dis-je embarrassée.

Le livreur me sourit et sort ensuite son portable. Il tape quelques mots sur le clavier puis met le haut-parleur.

- "Bonjour ! J'ai votre commande."

Une commande ? Mais je n'ai rien acheter ! Mais vu la situation assez délicate, je ne vais pas faire la chieuse.

- Ok, Aligatô gozaimasu ! Réponds-je en prenant le colis dans mes mains.

- Dôzo ! Me lance alors le livreur en s'inclinant avant de partir.

Je ferme la porte en observant cette fameuse commande. C'est un colis rectangulaire, ni trop grand, ni trop petit. Il n'est pas lourd non plus. Qu'est ce que ça peut être ?

Je vais chercher un couteau dans la cuisine et me dépêche de m'asseoir dans mon canapé. Il n'y a pas d'étiquette externe, serait-ce un colis privé ? Où seul le livreur sait à qui il est destiné ? Peu importe, j'ouvre.

En ouvrant, j'aperçois un magnifique tissu bleu marine avec des ornementations argentées. Je prends le tissu en main et le sort de son carton. C'est un kimono traditionnel japonais.

- C' est magnifique ! Me dis-je en restant bouche bée. C'est si doux, on dirait de la soie ! Mais qui m'a acheté ça ?

Je regarde l'étiquette et ce n'est pas n'importe quelle marque... C'est de Ugochi ! La plus grande marque de luxe des kimonos qui soit ! Mais, pourquoi moi ?

Je regarde au fond du carton et effectivement il y a une enveloppe :

"Ma chère Gaëlle,

C'est avec plaisir que je t'offre ce kimono en gage de mon amour le plus sincère. J'espère qu'il te plaît et que les dimensions seront les bonnes.

Je ne doute pas une seule seconde que tu seras magnifique dans cette tenue. Dommage que je ne sois pas là pour le voir.

Je te souhaite de passer une excellente journée. Je t'embrasse.

Ton admirateur secret". 

Mon YōkaiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant