3. "nique ta race Thalía"

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"Le sourire des miens me suffit"

Corbeil-Essonnes
24 septembre 2015

- Vas-y j'me fume une niaks et on monte. J'le vois me tendre son paquet rempli de clopes roulées au préalable, mais je refuse poliment alors qu'il m'observe, intrigué par ma nouvelle attitude. T'as arrêté ?

- Plus ou moins, pour le moment j'essaye juste de diminuer, j'fume plus qu'en soirée, lui avais-je répondu avec une pointe de fierté.

- Lourd, faudrait que j'fasse pareil mais flemme avec mes gars à côté qui vont s'en rouler une, impossible, j'vais qué-cra direct.

- C'est compliqué en effet.

Pendant que Mess se fume tranquillement sa cigarette, j'en profite pour observer attentivement les alentours et tenter d'assimiler ses descriptions à ses récits antécédents. Mais la seule chose que je retiens c'est qu'c'est rempli de tours, ne m'aidant pas vraiment à visualiser où ses meilleurs moments se sont déroulés tout en enquêtant discrètement sur une idée que j'ai en tête sur lui avec Anya. Sans grosse surprise, il n'y a rien qui nous aide vraiment, alors je décide de pas trop me prendre la tête avec cette histoire, au moins pour la journée.

Aujourd'hui, après maintes et maintes demandes de sa part pour rencontrer mes "patrons" en quelque sorte - même si techniquement je ne suis pas employée - je me suis résignée à accepter de l'accompagner jusque chez lui aux Tarterêts, pour apparemment leur parler en despi et commencer à parler du clip. Je pensais qu'on irait au studio où ils bossent, mais de ce que j'ai compris aujourd'hui ils n'y vont pas, du coup y a une sorte de réunion chez Mess. Je connais personne à part lui, et ça me met doublement mal à l'aise rien qu'en y pensant. Mais bon c'est comme ça, j'allais bien passer par cette étape à un moment donné, et quelque part je suis quand même contente de rentrer un peu plus dans son monde, puisque je ne connais aucun de ses potes autre que l'école où on était, alors que moi je lui avais présenté Anya et quelques autres amis.

- J'peux te poser une question ? Je décide de faire passer le temps en discutant.

- Mmh, il expire à mon opposé sa fumée, vas-y. 

- Pourquoi je suis jamais venue ici avant ?

Visiblement, prit de court par ma question, il marque un temps de pause avant de me répondre convenablement, bien que ce soit un peu trop long à mon goût.

- Croît pas qu'ça m'fait plaisir qu'tu viennes aujourd'hui ici, en voyant mon air renfrogné il se rattrape, pas dans ce sens là, mais c'est pas un endroit fréquentable pour une meuf comme toi. Encore perplexe je l'ai dévisagé suspicieuse. J'ai juste voulu t'éviter les emmerdes, et à l'époque du haut de tes dix neuf ans et d'ta naïveté j'te voulais pas au milieu d'ces chiens ou même violeurs. J'sais comment ça se passe, et qui traîne ici. Maintenant t'es plus grande, mais ça n'empêche pas que j'te surveillerai. De tout de façon j'ai prévenu tout le monde aujourd'hui dans ceux qu'on va croiser que j'veux aucun rentre dedans de merde.

- C'est gentil, finissais-je par dire, mais Mess me coupe. 

- C'est normal.

J'avoue être quelque peu touchée par ses dires, je m'y attendais un peu, mais l'entendre de sa bouche c'est différent. Et je comprends mieux son point de vu.

- Qu'est-ce que t'appelles une "meuf comme moi" ?

- Bah tu t'respectes un minimum quoi, fin j'sais pas, tu tournes pas dans le quartier. Puis avec ta bouille d'enfant là, t'es toute hanin, j'allais pas t'laisser venir ici, mon poing s'abat sur son épaule alors qu'il se met à rire, toujours aussi peu friande des compliments hein ?

LIGNE VERTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant