Testament

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Debout au centre de la salle du trône, le coffre royal entre les mains, entourée de tout le peuple zora, je pris la parole :

"Sire, je ne pense pas que je mérite d'ouvrir ce coffre. Je ne suis ni de sa famille, ni même une personne dont Mipha avait connaissance...

- Je suis certain que ma sœur aurait été enchantée que la descendante de Link ouvre son héritage. Vous serez chargé de la distribution des biens qu'elle a légué. Nous vous faisons entièrement confiance.

- C'est trop d'honneur Sire."

Sous le regard de tout les civils zoriens, je pose le coffre à mes pieds et me baisse pour l'ouvrir. J'ouvre le loquet rouillé et soulève le couvercle. Je découvre alors plusieurs objets d'une valeur sans doute inestimable. Je prends avec précaution une page de parchemin qui recouvre le contenu. Une écriture très élégante recouvre la feuille d'une encre d'un bleu profond. Je m'éclaircis la voix et déclame haut et fort le testament de la princesse zora au travers la salle du trône :

"Au moment où j'écris ces lignes, je viens d'accepter auprès de la princesse Zelda Bosphoramus Hyrule le commandement de la créature divine Vah'Ruta. Pour le peuple zora et pour Hyrule tout entier, il est de mon devoir de me livrer corps et âme à la défense de notre royaume. Voici donc mon testament que j'écris avec détermination, responsabilité mais également, je dois l'admettre, appréhension."

Je sens dans la salle un silence endeuillé et respectueux, et je me sens d'autant plus mal de lire dans ce silence le testament d'une si honorable personne que je ne connais que part légendes.

"J'espère sincèrement que vous lisez ces lignes en temps de paix, et qu'Hyrule à retrouvé la quiétude qui lui va si bien. Je me battrai de toutes mes forces contre la menace ennemie, et je prie pour que mon peuple en soit conscient, même si j'ai succombé aux forces maléfiques au jour de la lecture de ceci."

Malgré l'atmosphère toujours plus pesante et mon envie grandissante de refiler cette lecture à un autre, je reprends avec volonté :

"A mes très chers parents, morts ou vivants, je lègue mon collier en gemme nox qui ne m'a jamais quitté depuis ma naissance. Il est ma part d'enfance qui, grâce à vous, restera dans ma mémoire comme les plus belles premières années d'existence possible. De tout cœur, je vous aime."

Je me baissai et sorti délicatement du coffre un collier ras de cou forgé en argent et d'où pendaient d'élégantes gouttes de gemme turquoise. Véritable œuvre d'art, il brillait d'une lueur apaisante et tintait doucement à chaque petit mouvement.

J'apportai d'une marche lugubre le bijou au roi, qui le prit avec une telle précaution qu'on aurait pu croire qu'il était fait de sucre.

"Il rejoindra les offrandes ornant la tombe de nos parents, soyez assuré."

Après un petit sourire désolé, je retournai au coffre et reprit le testament.

"A Sidon, mon frère adoré, je lègue ma broche. Te souviens tu, petit frère, quand je te prenais dans mes bras, tu jouais toujours avec. Tu as même cassé l'attache une fois ! Heureusement que Père a réussi à la faire réparer ! Même plus grand, tu continuais à l'admirer de tes grands yeux si curieux. Je me suis alors promis qu'elle finirait par te revenir, quand elle ne servirait plus à retenir mon drapé honorifique... Fais-en bon usage mon frère, et sache que ta grande sœur sera toujours là pour toi, et que je suis fière du beau et fier zora que tu es devenu."

Je vis dans la marge une tache gondolée et légèrement transparente. De l'eau maintenant séchée, mais qui a laissé une trace centenaire. Pas de l'eau, mais une larme. Une deuxième s'écrasa pitoyablement à ses côtés. Je détournai la tête en serrant les dents.

Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 5.Le Combat Pour Le PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant