"Ses Mots À Lui"

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(je vous préviens c'est pas joyeux joyeux, je fais court car je vais faire plusieurs parties)

PDV Externe :

"Si tu lis cette lettre, c'est donc que tu ne m'en veux plus. Ou que tu ne m'en a jamais voulu. J'espère que tu m'en as voulu, peut-être même que c'est encore le cas, car cela veut dire que tu aurais aimé pouvoir m'en empêcher. Je m'excuse. Je m'excuse si c'est à toi que j'ai confié mes derniers instants. J'aurai dû les consacrer à essayer d'aller mieux, plutôt qu'à gaspiller de l'encre pour une si triste fin... Je n'ai pas eu ton courage, je n'ai pas eu cette force que tu as eu pendant que tu sombrais. Pourtant vous étiez là, avec moi, aux petits soins. Je n'ai pas pu. Je n'ai pas tenu. Pardon. Je sais qu'il y a pourtant toujours plus de raisons de vivre que de laisser sa vie filer entre ses doigts, mais je n'ai pu m'y résoudre, et je m'en veux terriblement de vous infliger ça. Ne vous en faites pas pour moi, je vous attend. Je crois qu'au fond, c'est peut-être ça mon problème. J'ai toujours attendu. Attendu qu'on me recrute et qu'on lance ma carrière, attendu le succès, attendu que vous deveniez mes amis, attendu que Jimin fasse le premier pas, attendu que les critiques me prenne tout ce que j'avais. Pardon Yoongi, si c'est à toi que j'ai confié ses mots, trop tard. Je suis navré si je t'es déçu, si j'ai déçu les autres."

Une larme tacha le papier, et le désormais brun essuya d'un geste las son visage humide et rougi. Il soupira avant de renifler bruyamment, assis sur la tombe de celui qui avait écrit sur le papier désormais froissé des mots si durs qu'ils le brisait. Il n'avait pas tout lu, mais ce qu'il avait déjà lu jusqu'ici était dur à encaisser, et cela faisait remonter en lui des souvenirs tristes qu'il pensait avoir oublié à jamais. Mais comme on dit, oublier signifie que ça nous revient en pleine gueule quand on s'y attend le moins. Il sortit un paquet de cigarettes et en prit une, l'allumant d'une main tremblante. Il avait commencé à lire, et il allait falloir finir. Il fallait qu'il la lise, parce qu'il allait la donner ce soir. Il allait la donner à Jimin.
Il se concentra pour déchiffrer la suite, qui semblait avoir été écrite à l'arrachée, comme s'il s'était dépêché pour ne pas être surpris. Il ferma les paupières et soupira. Il la lirait plus tard, son estomac se retournait rien que de penser qu'il n'avait lu qu'un quart de la lettre. Il se leva et appela Hoseok, ayant besoin de réconfort. Le grand brun le serra doucement dans ses bras et le berça en silence pour le calmer.

PDV Jimin :

J'hurle à m'en briser les cordes vocales, assis au bord de l'eau. Je plongeais la tête sous l'eau pour faire le vide, mais ça ne fit que me donner plus envie d'être auprès de lui. Parce que depuis qu'il m'avait quitté, je l'étais déjà, vide.

- Pourquoi Jin ? Pourquoi tu m'as fait ça ? Sans toi ça n'a plus d'intérêt d'être ici, j'ai pas la foi, pas envie de continuer parce que t'es plus à mes côtés. Et aujourd'hui y a plus rien qui me rend heureux. Tu as été le seul qui m'est permis de tenir. Je me sens tellement responsable si tu savais. Enfin, peut-être que tu l'as vu, de là-haut. Je peux pas vivre sans toi. Tu n'as aucun droit de me dire de continuer, de vivre, de t'oublier et de redevenir heureux putain ! C'est avec toi que je le voulais ce bonheur. C'est pour toi que je voulais vivre. Pour toi... Je t'aime tellement que j'en souffre. Tu m'entends ? Hurlais-je en frappant le sable de mes poings. Tu m'entends Jin ?

Je m'arrêtais, les larmes glissant sans cesse sur mes joues gonflées, le cœur serré. J'avais pleuré toute la nuit après avoir lu la lettre. Puis un autre sentiment m'avait traversé, et je l'avais rejeté. Je ne voulais pas être en colère contre lui. Au fond, c'était pas vraiment sa faute, je n'avais pas été là pour lui. Je ne l'avais pas soutenu. Je fus incontrôlablement pris de spasmes violents, me faisant vomir l'eau salée que j'avais ingurgité plus tôt. Deux mains attrapèrent avec une douceur infinie mes épaules et me relevèrent, me plaquant contre un torse ferme. Jungkook. Je m'aggrippais désespérément à lui. Je me sentais couler, comme si ma vie était devenu un gouffre sans fin. Je perdais de plus en plus pied, et malgré les efforts et le soutient des autres, c'était trop dur. La douleur en moi était trop intense, trop violente. J'avais l'impression que chaque respiration était un effort inutile, je m'épuisais à pleurer trop souvent, et mes insomnies étaient de plus en plus fréquentes. Je ne faisais que faire des cauchemars et mes journées étaient un calvaire. Mon corps n'arrivait plus à supporter le rythme. Je faisais des malaises régulièrement et je voyais bien à quel point mes amis s'inquiétaient, mais j'étais pris dans un tourbillon sans fin. Je voulais mourir. Le rejoindre. Mais je n'y arrivais pas. Pourtant j'avais essayé, mais je n'avais pas son courage. Alors je me contentais de me laisser dépérir. Je ne mangeais plus et refusais de sortir de l'appartement. Je ne m'étais pas lavé depuis deux semaines maintenant. Et la crasse collait mon corps autant que la tristesse qui s'attachait à mon âme.

Broken BangtangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant