Cela faisait déjà quelques années que Boris était devenu père. Père de la magnifique jeune fille Sophie. C'est le prénom qu'il lui avait donné après l'avoir cherché pendant presqu'un mois. Ce père à présent comblé, ne l'avait pas toujours été. En effet, jouer le rôle de père et de mère n'était pas un long fleuve tranquille ; Il l'avait su à ses dépens. Combien de nuits blanches avait-il passé pour réussir à consoler les pleurs inexpliqués de celle qu'il considérait comme son bébé ? Quels sacrifices avait-il du faire pour consacrer la majeure partie de son temps et de son énergie, tout cela au profit de la fatigue ? Combien de fois avait-il fait de son travail, de ses réunions ou de ses sorties, des choix secondaires tout en mettant la bonne santé de son enfant en priorité ? Ce nouveau père à l'époque était sûrement l'un des plus dévoués et disponibles. Et pourtant le poids de la solitude ne lui facilitait pas les choses.
Chaque nuit, c'était vrai, son cœur se portait sur sa bien-aimée. Celle qui l'avait brutalement quitté à cause de la venue surprise d'un être qui était pur et innocent. Il songeait à la belle famille qu'il aurait pu fonder avec sa compagne et sa Sophie adorée. Il se représentait le bonheur qui l'aurait attendu, si cette femme qu'il aimait profondément ne l'avait pas autant déçu. Ces dernières années avaient été les plus blessantes et pénibles pour Boris. Mais malgré la douleur dans laquelle il souriait, il se consacrait toujours plus à son enfant. Sur la balance de son cœur, il avait réussi à considérer le bien-être de sa fille comme étant plus lourd que l'amour pour sa bien-aimée. Il était à juste titre le père parfait et représentait l'amour inconditionnel d'un père pour son enfant.
Un jour, la jeune fille de 15 an désormais se promenait dans la grande cour familial, se laissant poursuivre par le doux vent des temps ensoleillés. Boris, fier de ce moment, observait sa petite protégée s'adonner aux jeux ludiques de la nature. Il entendait les cris qu'auparavant il supportait, se transformer en fous rires que la jeune aventurière étouffait à peine. Il ne put s'empêcher d'esquisser un fier sourire sur sa bouche arrondie.
— Ma chérie, peux-tu venir s'il-te-plaît ? On doit se préparer pour l'école qui aura lieu demain ! Dit-il modulant sa voix pour qu'elle transperce tout juste l'aire de jeu de sa fille. Celle-ci reçut le message cinq sur cinq.
— J'arrive papa ! répondit-elle en courant dans sa direction. Le sourire au visage, elle prit le chemin avec son père.
Le père et la fille partirent pour d'interminables travaux et discussions en s'engouffrant dans le grand salon du toit familial. Ils se mirent à prendre tout leur temps pour la bonne compréhension.
Les jours défilèrent et la vie n'était pas tant encombrante pour le duo. Bien sûr, la chaleur et la présence d'une mère manquait à la petite famille mais ils se suffisaient assez, du moins ils le pensaient.La jeune Sophie était assez bonne écolière et sur le banc de l'école, précisément pendant les cours ou les devoirs, elle s'amusait à montrer ses talents innés. Oui ! Elle venait d'avoir la plus forte note à un devoir de sciences physiques et pour ça, la terre l'aurait su. Elle pavoisait à travers tout le collège pour cet exploit qu'elle se disait magistral. Les regards hautains des élèves ne l'arrêtaient pas, elle qui n'avait pas vraiment d'amis, elle se mettait sa classe entière sous le dos, mais pour la jeune fille naïve et insouciante qu'elle était, tout cela importait peu. Ce qui comptait était de rentrer rapidement, vagabonder dans sa maison à la recherche de son papa adoré et de lui présenter fièrement les récompenses de son labeur.
À la fin des cours, elle avait réussi à rejoindre Nathan, son seul et digne vrai ami. Lui aussi, il était impressionné par la note de celle-ci. Ils marchaient cette fois-ci pour rentrer à la maison.
— Eh ! Sophie ! Depuis quand es-tu devenue une machine en Physique toi ? C’est louche, dit-il en faisant la mine des détectives privés.
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Give up from birth [Terminée]
General FictionLa vie a souvent des scènes irréversibles. Les actes causés dans le passé finissent toujours par resurgir dans le futur. C'est le cas de cette dernière aux caractères défavorables dus à la précarité. Son histoire relate un long moment de souffrance...