chapitre 1- BLUENN

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- Blue, prépare-toi. Sixtine et moi t'emmenons avec nous ce soir, débarque joyeusement Alexanne, arrivant en trombe dans l'appartement.

Je lève quelques secondes les yeux de mon magazine, et c'est suffisant pour savoir qu'elle parle sérieusement. Je m'enfonce un peu plus contre le dossier du fauteuil, espérant qu'elle n'insistera pas, mais c'était mal connaître mon amie, que je considère comme une sœur.

Elle se tient devant moi, les mains sur les hanches.

- Alex, je soupire. Ma réponse sera toujours la même. C'est hors de question. Arrête d'insister avec ça.

Elle attrape mon journal au vol, un sourire satisfait aux lèvres, malgré mes protestations.

- Je me suis inscrite, dit-elle excitée, oubliant déjà mon opinion.

Je fronce les sourcils.

- Inscrite à quoi ?

Une étincelle de défi jaillit dans ses yeux Onyx.

- On m'a proposé de combattre.

Je commence à comprendre où elle veut en venir, et cela provoque des palpitations dans ma cage thoracique. Depuis notre arrivée incognito à Détroit il y a quelques mois, on nous a conseillé de ne pas faire de vague. Mais c'est sans compter sur Sixtine et Alex qui ont vite découvert un hangar clandestin où les combattants Askaliens s'affrontent pour de l'argent. Jusqu'à présent, elles ne m'avaient jamais obligé à les accompagner.

- Tu sais que je ne suis pas à l'aise dans ce genre d'endroit, surtout avec autant d'Askaliens. Et puis, c'est trop dangereux.

Alexanne ne bouge pas et me toise comme une enfant à qui on va faire la leçon.

- Je t'assure que tout est sous contrôle. Nous ne t'emmènerions pas là-bas avec Sixtine si ce n'était pas sûr.

Oui, je sais qu'elle ne me ferait courir aucun risque inutile.

- Les organisateurs ne laissent rien au hasard, continue-t-elle. Personne ne veut se retrouver face à un traceur.

Les traceurs, censés maintenir l'ordre, sont en réalité une élite dédiée avant tout pour traquer les Askaliens non répertoriés comme nous. Leurs rafles sont devenues monnaie courante, mais heureusement, une poignée d'entre nous savent encore passer entre les mailles du filet.

Je reste silencieuse, consciente qu'elle ne me laissera pas le choix. Car une fois qu'elle a une idée en tête, rien ne peut l'arrêter.

Je repose ma tête contre le dossier du canapé le regard dirigé au plafond.

- Tu sais que je vais t'en vouloir à mort de me faire subir cela ?

Elle émet un rire bref, mais déterminé.

- Tu finiras par me remercier.

Là c'est moi qui rigole.

- Non, aucun risque.

- Tu ne peux pas passer tes soirées ici. Ce n'est pas une vie.

- Comme si j'avais le choix, dis-je blasée.

- On a toujours le choix, Blue. Être isolé des autres n'est pas une solution pour nous. Et Baba ne l'aurait pas voulu.

Lorsqu'elle prononce le surnom de sa grand-mère, ma tête se redresse aussitôt. Je capte son regard et je sais que nous touchons une corde sensible. Alex ne parle presque plus d'elle depuis qu'elle nous a quittés et du vide qu'elle a laissé il y a plusieurs mois.

Je passe les mains dans mes cheveux avant d'acquiescer.

- OK. Mais au moindre truc suspect, on se barre, avec ou sans ton fric, c'est d'accord ?

ASKA-1  L' EssaimsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant