Chapitre 27 BLUENN

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Une herue plus tard, nous quittons la chambre, la tête plus embrumée que jamais, avec encore plus de questions que de réponses. De mon côté, je traîne toujours autant la patte, bien que la douleur soit nettement plus supportable ce matin. Je dois dire que sans l'aide de Sixtine, ce petit miracle n'existerait pas.

La lumière du jour pénètre dans le salon avec une telle intensité qu'elle m'oblige à me protéger les yeux de son éclat, jusqu'à ce que j'entende une voix aiguë s'époumoner, perdant son calme.

— Vous voilà, enfin, s'exclame Cyrienne en tapant du pied.

J'entre maladroitement dans le séjour, sans prendre la peine de lui répondre. Cependant, je perçois immédiatement l'atmosphère tendue qui règne dans la pièce. Tous sont déjà là, leurs visages fermés témoignant de l'importance de ce qui nous attend.

Je n'attendais pas moins de Cyrienne, mais la présence de Moses à ses côtés, aussi maussade qu'elle, me surprend. Le contraste entre son attitude habituellement joviale et son expression actuelle me serre l'estomac. Je m'efforce de rester calme, mais la tension monte en moi à mesure que je me rapproche du groupe.

— On a une excuse, elle est handicapée, résume Alexanne en pointant son pouce derrière elle, vers moi.

— La ferme, Alex, je grommelle.

Je progresse doucement dans la pièce, tentant de minimiser mon état, mais c'est peine perdue.

— Comment va ta jambe ? me demande Orso, soucieux, tandis qu'il m'offre son bras.

Ce geste attentionné me touche, mais je ne peux m'empêcher de remarquer le regard furtif qu'il échange avec Sixtine. C'est un gentleman, vraiment. Pourquoi faut-il que ce soit toujours lui, et pas son frère ?

Je l'observe, tandis qu'il témoigne d'une délicatesse inédite envers ma personne. Sa sollicitude me touche lorsque je comprends qu'il essaye en réalité d'être simplement hors du champ de vision de Sixtine.

Les hommes, tous les mêmes...

Je sais qu'elle n'est pas dupe face à son petit jeu, et la considère prendre une mine gênée.

— Ça va, je te remercie. Sixtine a fait un travail formidable sur moi, comme toujours, je la complimente.

Elle en a bien besoin, la pauvre.

Lorsqu'il pose furtivement ses yeux sur elle, son éclat est aussi glacial que le bleu de ses iris.

Nous sommes vraiment dans la même galère toutes les deux.

— Assez, bavardez, nous coupe Moses. Nous avons des choses bien plus importantes dont il faut que l'on s'occupe.

Je perds immédiatement mon sourire dès que je retrouve son arrogance.

Son corps tout entier est crispé. Les bras croisés, il me scrute tel un animal qu'on aurait laissé un peu trop longtemps dans sa cage. La noirceur dans ses yeux parle pour lui. Je le défie du regard, sans jamais baisser les yeux. Quelle mouche l'a donc piqué depuis que nous sommes rentrés ? Je ne le reconnais plus. Je ne baisse pas la garde, espérant rompre le mauvais sort qui s'est emparé de lui, mais de toute évidence il est tenace.

Nous sommes comme deux imbéciles nous tenant tête pour je ne sais quelle raison, tandis que le reste du groupe s'est réparti autour de la table. Je décide de rompre ce petit jeu ridicule, et passe devant lui pour rejoindre les autres, l'effleurant au passage volontairement. Tout le monde parle plus haut que l'autre à tel point que je ne comprends pas un traître mot de ce qui se joue autour de cette table. Moses nous rejoint dans la foulée, mais je n'ai pas envie d'en savoir davantage à propos de son comportement, pour le moment, je préfère encore l'ignorer.

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