Mensonges et secrets

La fin d'un secret (2)

Chapitre 2 - La fin d'un secret - Partie 2

Almaty, Kazakhstan, 12 mars

Dimitri pianota rapidement un nouveau message sur son clavier d'ordinateur et l'envoya à Otabek. Il n'avait pas de ses nouvelles depuis plusieurs jours et commençait à se faire du souci. En soit, il n'était pas rare que l'Alpha garda le silence et ne lui donna aucun signe de vie mais aujourd'hui il avait envie de le voir. Il voulait discuter avec lui de divers sujets et le plus important d'entre eux était d'un emménagement ensemble. Cela faisait après tout près de dix mois qu'ils se fréquentaient. Il n'était donc pas déraisonnable d'y songer de son point de vue. Il jeta un bref regard à l'écran et fronça les sourcils et voyant que son Alpha n'avait pas lu son message. Ni celui-ci ni les autres du reste.

« Mais qu'est-ce que tu fiches à la fin ? Tu n'es pas un pro des réponses rapides mais il y a des limites. Quand c'est Yuri tu décroches tout de suite. »

A cette pensée son humeur s'assombrit. Il n'aimait pas beaucoup cet Oméga russe aux yeux d'émeraude et à la peau diaphane. Bien qu'Otabek lui ai dit qu'il n'avait pas de sentiment pour le jeune homme, Dimitri avait peine à le croire. Il n'était pas dupe de leur complicité, des sourires qu'ils échangeaient et de la tendresse de leurs gestes. Si eux ne semblaient pas avoir conscience de cette proximité, lui la voyait. Sans compter cette sensation étrange huit mois plus tôt. Il s'était convaincu qu'il se faisait des idées mais lorsqu'il était entré dans la chambre d'Otabek quelques jours après le départ de Yuri, il aurait juré avoir senti les phéromones de celui-ci partout dans la pièce.

« Tu es bête. Otabek ne t'aurait pas fait ça. Il ne t'aurait pas trompé avec son meilleur ami. »

Non, Otabek ne l'aurait pas fait. Il était honnête et n'était pas un coureur de jupons. Il devait lui faire confiance. Encore une fois, il consulta l'écran de son ordinateur et son cœur fit un bond de joie quand il vit qu'Otabek lui avait répondu. Il fut toutefois bien vite déçu par la brièveté du message.

Je vais être très occupé ces prochains temps. Je t'appelle quand je serai libre.

C'était tout ? Pas un mot tendre, pas une explication de plus. Juste quelques mots écrits à la hâte et tout à fait impersonnels. Dimitri attrapa son téléphone et décida d'appeler le jeune homme. Il voulait en savoir plus et n'était pas prêt à se satisfaire de ces quelques mots.

Saint-Pétersbourg, Russie, 12 mars

Quand il vit sur son téléphone s'afficher le numéro de Dimitri, Otabek refusa l'appel l'envoyant de fait sur sa messagerie. Il éteignit ensuite l'appareil sous le regard anxieux de Yuri. Bien que celui-ci ne lui demanda rien, il préféra être franc avec lui. Il avait eu son lot de mensonges pour toute une vie.

« _ C'était Dimitri.

_ Ah... Il doit être furieux.

_ Il ne sait pas encore. Je préfère lui dire quand je le verrai. Ce n'est pas le genre de nouvelle que l'on annonce au téléphone.

_ Il m'aimait déjà pas beaucoup mais là il va carrément me haïr.

_ Il va nous haïr tous les deux. Tu ne l'as pas fait seul ce bébé. » Il marqua une pause avant de reprendre nerveusement. « Et toi ?

_ Moi ? » Yuri le dévisagea sans comprendre.

« _ Avec Alexeï.

_ Ca c'est déjà réglé. On se voyait que pour... Enfin tu vois. La dernière fois que je l'ai vu je lui ai dit que je voulais plus qu'on se voit du tout.

_ Et il a accepté ?

_ Pas trop, il était pas super content. J'étais le plan cul qu'il aimait bien. Il aurait aimé une nuit d'adieu mais comme j'étais enceint je pouvais pas. Ca me dégoutait de penser à ses mains sur moi alors que ton bébé était dans mon ventre. »