C'était un jeudi.C'était une coïncidence.
Et c'était une urgence.
Alors que je devais visiter un appartement situé au quatrième, la batterie de mon portable est tombée à plat. Comme une idiote j'avais laissé le chargeur chez mon amie la veille.
J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai sonné à l'appartement d'en face. Le 4A.
Après quelques secondes d'attente, j'entends des pas approcher.
La porte s'ouvre sur un homme en costume-cravate d'une grande carrure. Dans la trentaine sûrement. On dirait un modèle d'Abercrombie non de Vuitton même. Il baisse ses yeux marrons sur moi et mes affaires empilées à mes pieds.
— Bonjour, dit-il. Cet appartement n'est pas à vendre.
— Euh oui bonjour, je balbutie intimidée. C'était pour vous demander si vous avez un chargeur pour ce téléphone (que je lui montre) par hasard ? Il faut à tout prix que je consulte ma messagerie.
Il tend la main vers lui avant d'arrêter son geste et de froncer les sourcils.
— Ouais.
Nous nous dévisageons méfiants l'un de l'autre. Lorsque je réalise ce fait, je m'adoucis.
— Ce n'est pas un piège pour m'attirer à l'intérieur si ? je lui demande sur le ton de la plaisanterie.
Il semble hésitant.
— Ne touchez à rien, finit-il par dire sur un ton qui se veut menaçant. Et je ne vous toucherai pas.
Ok. Dois-je faire demi-tour maintenant ? L'agent ne viendra pas avant deux heures et j'ai besoin de savoir si j'ai été inscrite pour ma seconde année à la fac. C'est urgent. Juste quelques minutes.
Je me baisse pour prendre mes affaires et il s'écarte pour me laisser entrer avant de fermer la porte derrière moi.
Dans l'entrée je m'immobilise face à la vision qui s'impose moi. C'est trop beau ici. Comme une suite à l'hôtel, impeccable et luxueuse. Les fenêtres du fond donnent sur un diaporama de la ville de Paris. Je reconnais ma fac au loin. Le salon est grand et spacieux dans les tons blancs et rouges, le plafond plus haut que je ne l'imaginais. J'avance lentement pour m'imprégner de chaque détail.
— Dois-je enlever mes chaussures ?
— Pas la peine.
Le propriétaire passe devant moi pour se diriger vers une commode blanche sur laquelle est placée une énorme télé à écran plat, du genre haute définition. Je suis sûre qu'il y a Canal + dessus.
Il fouille dans les tiroirs sortant des fils électroniques en quête de mon chargeur.
En me dévissant la tête, je remarque la petite cuisine plutôt charmante dans son coin, presque invisible, puis le réfrigérateur immense à deux portes d'un gris métallique avec un petit écran dessus qui émet une lumière bleue.
Je fais quelque pas sur le côté, longeant l'appartement, faisant mine de jeter un coup d'œil par la fenêtre murale. Le parterre est un grand tapis marron clair. J'adore. Un parfait endroit pour méditer ou faire ses devoirs.
— Ça doit être celui-là.
Je sursaute. J'avais failli oublier la raison de ma présence ici. Il s'approche de moi avec un chargeur identique au mien et m'indique la prise à côté de moi.
Je m'accroupis sur mes talons et le branche.
— Ça marche ! Merci beaucoup monsieur.
Les mains dans les poches de son pantalon noir, il m'observe enfin plus mon portable qui affiche 1% sur l'écran. Eh oui, ça va prendre du temps.
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échantillons
RandomJe publierai ici des ébauches, des extraits pour le plaisir et verrai quelle histoire mérite d'être plus développée selon l'intérêt général :)