Souvenirs

5 1 0
                                    

Malheureusement les mauvaises nouvelles on en avait l'habitude. Confinés un nombre fois incalculable, vacciné par millions, un pays meurtri par les attaques terroristes à répétitions, le pays en crise pendant 20 ans avant même que l'on naisse. Notre génération n'avait pas connu de moment de paix. On savait que s'attacher à quelque chose ou quelqu'un serait au final source de souffrance au bout d'un moment. Pour ma part mes amis du lycée ou de l'association étaient la seule chose à laquelle je tenais, tout ce qui était matériel m'importait peu. Dans la famille il ne me restait que mon beau père, on avait aucun lien de sang mais je vivais avec lui. Mes parents s'étant séparés avant ma naissance j'ai toujours vécu avec mon beau père. Mais les 3 épidémies mondiales, les crises à répétition m'ont fait perdre ma famille. Il y a 3 ans mon beau père et moi avions perdu ma mère. Il n'avait que moi "et fille moi je n'avais que lui. Le soir de l'annonce de la mort de ma mère il est venu me parler dans ma chambre, il était saoul. Il m'a dit que pas loin d'ici il y avait un orphelinat pour les gamins victimes de la dernière épidémie. C'était pour lui un complot de l'état, les gamins devenaient tous les docteurs, soldats, profs, gendarmes, économistes. Une fois là-bas les orphelins était les pupilles de la nation. Ils recevaient une éducation impeccable et prévoyaient tous les études poussées. Il n'a pas voulu que j'aille là-bas, me faire laver le cerveau selon lui.  Il m'a dit

«Moi j'aime plus la vie mais j'aimais la vie avec ta mère car je l'ai aimé comme personne n'a pu l'avoir aimé, tu vois? » Il me souffla une haleine de rhum dessus, puis pris ma main gauche la serra très fort et me dit

«Ton père était un salaud, mais toi tu deviendras pas comme lu,i grâce à ta mère et grâce à moi. Moi vois tu j'abandonne pas les gosses, tu n'es pas de moi, mais tu vas devenir quelqu'un Zoé, après tout ce qui t'es arrivé t'es pas morte alors je pense que tu as ta chance à jouer sale veinarde ! » Il me leva et me plaqua au mur il me faisait mal et se mit à crier

« Zoé tu m'entend ! T'es une sale peste hein tu me répond pas ?! Tu vas pas t'en sortir comme ça ! Tu vas te mettre à bosser parce que t'as plus ta mère et que tu dois te battre. J'vais pas te jeter parce que tu vas travailler au magasin. Pour que tu te salisses les mains au travail, tu vas savoir le prix de l'argent. J'veux pas d'une branleuse de merde chez moi ! Sinon tu dégage, car ça veut dire que tu vaut rien et que ta mère s'est battue pour rien. Et si tu me trouve con t'as sans doute raison ma petite Zoé mais tu es comme moi, toute seule. Sans ta mère ». Il me relâcha. Je me suis alors laissée tomber le long du mur. J'ai levé la tête pour le fixer. « Maman est morte Sam, j'ai plus que toi, alors je ferais ce que tu me dit sauf respirer encore ton haleine de merde, j'veux pas être une bonne à rien, et puis t'es pas con, t'es pragmatique et bourré comme un coing ».

Je ressemblais beaucoup à sa fille, brune de taille fine pas très grande. Elle était très intelligente douce et sportive. Moi j'étais une peste, je me servais des quelques capacité que j'avais pour faire le strict minimum. Emma se disputait souvent avec moi comme on partageait la même chambre. Une fois Sam m'avait collé une raclée quand je l'avait insulté devant ses potes c'est une grosse intello.

Et maintenant ça le mettait hors de lui que je n'utilise pas mon potentiel caché comme il disait. Mais à quoi bon se tuer à la tâche alors qu'il était si facile de tout perdre. Emma était intelligente, elle avait des amis, elle avait plein de choses à faire. Elle savait toujours quoi faire, on avait grandi ensemble et elle m'avait toujours amené avec elle. On nous prenait souvent pour des sœurs même si le terme exact était demi-sœurs. Un duo connu dans toute la ville. Nous étions les deux filles de l'épicier, les deux sœurs aux caractères opposé, le jour et la nuit.

BouleversementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant