Réveil Part 1

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Mes pensées furent stoppées par une sensation. Enfin j'ai ressenti quelque chose. Un froid glaçant. Ça y est je sentais mon corps. Je ne suis pas morte. Je reviens à la vie. Je reprends le cours de mon existence. Ou alors ce froid est là pour m'emporter. C'est lui qui va dévorer le peu d'énergie qu'il me reste. Il va m'engloutir, me dévorer. Je frémis, mon corps bouge. Je suis angoissée, j'ai mal au cœur. Je ressens une boule dans ma cage thoracique. Je suis vivante ! Ce froid recouvre mon corps. Je suis enveloppée par ce froid. Comme s' il me conservait. Il est responsable de mon angoisse. Il n'y a que lui et moi dans ce vide immense et noir. J'avais mal au cœur, et encore plus mal à la tête. Puis cette angoisse se développa. Elle devint une douleur forte qui me bloquait la respiration. Une véritable pointe. Elle s'enfonçait dans mon corps. La douleur me fait oublier le froid intense. Par réflexe, je me suis mise en boule, je peux enfin bouger comme je veux. J'étais en pleine redécouverte de mon corps. Et je ne supportais pas cette douleur, elle m'opprime. Alors j'ai frappé de toutes mes forces les poings liés sur ma poitrine. Comme pour poignarder la douleur, la faire partir. Elle augmenta simultanément et explosa. Elle se dissipa dans tout mon être. Elle se propage dans tous les tissus et fibres musculaires de mon corps. Un craquement se fit entendre, la douleur se concentrant sur mes jambes, mes mains et le haut de ma tête. Quelque choses alors arriva, le vide noir se mit à bouger. Il se mit à défiler. J'étais désormais en chute libre mais toujours dans ce vide noir. Serrant les poings et dépassée par la douleur, j'ai crié et ouvert les yeux.

-« C'est bien, c'est bien ça ma cocotte ! Essaye de crier encore un peu ? Tu veux bien ? Hep là-bas, la petite n°19 s'est enfin réveillée, heure du réveil 4h12 du matin ».

-« Marguerite on l'a met dans quel groupe de repos ? »

-«Ah non pas besoin, la croissance s'est parfaitement bien déroulée pendant le sommeil. Il faut lui bander, le tour de la tête, c'est suffisant. Vous savez, ceux-là dorment beaucoup pour bien peu, ils n'ont subi qu'un changement physique ».

-« Elle passe alors dans la salle adjacente, tu me la calme je veux pas qu'elle réveille les autres à côté. »

La jeune femme me fixa, elle retirait son masque et sa charlotte. Elle me sourit.

-« Bonjour Zoé c'est bien ça ? Toi c'est Zoé ?

Tu as fait un malaise dans la cour de ton lycée. Tu es bien tombée. Heureusement ici on t'a soignée. Si tu t'es évanouie ce n'est pas par hasard, ton corps n'avait pas assez de force pour supporter ton évolution. Mais ici tu as été bien accompagnée , on t'a donné toute l'énergie nécessaire. Je me suis occupée de toi tous les jours depuis le début de ton évolution. C'est beaucoup de choses à comprendre du premier coup, mais si tu pouvais te relever de ton dossier que je prenne ton pouls on gagnerait du temps »

Je me sentais en pleine forme. J'avais envie de bouger, de courir partout. J'étais sur les nerfs. D'une humeur de chien, je voulais que l'infirmière me lâche. J'avais envie de sortir de cette pièce étroite et glacée. Elle m'a demandé de me lever. Il y avait des risques que je n'ai plus d'équilibre suite à mon évolution avait-elle dit. Ce fut le cas, je me suis écrasée au sol une fois sur mes deux jambes. L'énergie dont je débordais tant a disparu dans ma chute. L'infirmière m'a tendu la main, mais je me suis relevée seule. Pour tenir sur mes jambes je devais m'appuyer sur ses épaules. Elle semblait bien petite, je devais courber le dos pour m'appuyer sur elle. Mon dos me faisait mal et ma tête aussi. J'étais sonnée par ma chute ou mon réveil je n'en avais pas la moindre idée. Elle avait expliqué qu'une partie d'entre nous avait muté pour encore des raisons inconnues. Certains en sont morts, et seulement les plus jeunes sont restés en vie. Tout le monde avait muté de manières différentes, certains contrôlant maintenant les éléments les esprits et d'autres avaient subi des modifications d'ADN. Ce qui avait mené à des mutations de toutes sortes. C'était mon cas selon Marguerite. Mon ADN n'était plus le même, mon corps non plus. C'était déjà voyant et ça allait encore évoluer. Alors que certains essayent de contrôler leur pouvoir, j'allais devoir accepter ma nouvelle forme. C'était beaucoup de choses à expliquer mais elle le fit calmement avec des phrases simples. Elle n'avait pas l'air de réaliser ce qu'elle disait. Parce que moi je ne comprenais rien à tous ces changements, bouleversements et évolutions dont elle parlait. Et ça me foutait la trouille.Une fois debout elle m'a mesurée. J'avais pris 20 cm supplémentaires sans que mon poids ne change durant mon sommeil. Comment une chose pareille était possible ? Elle parlait encore et encore. Je ne l'écoutais plus, j'avais l'esprit embrumé. Elle m'a aidé à marcher vers une porte menant à une autre salle. La nouvelle salle avait des fenêtres, il faisait nuit dehors. Il était bien, quatre heures du matin. L'infirmière prit une de mes mains pour la poser sur le mur, elle m'a lâché progressivement et m'a dit d'essayer d'arriver à marcher toute seule jusqu'à la chaise au milieu de la pièce. J'étais morte de peur, je tremblais je ne tenais plus sur mes propres jambes. Mais qu'est ce qui m'était arrivé ?

La chaise était devant un bureau. Ce bureau était couvert de dossiers en tout genre, c'était un véritable fouillis. Un homme très grand était en train de chercher quelque chose dans les étagères qui entouraient l'immense bureau. Il y avait une baie vitrée sur ma gauche, les stores vénitiens étaient baissés au maximum. Un grand aquarium en verre rempli de toutes sortes de poissons était placé devant la baie vitrée. L'homme s'est retourné.

« Hmm enfin tu fais ton entrée toi, j'ai attendu longtemps. Pour voir comment tu te réveillerais. Tu t'es faite attendre. En même temps un si beau travail de la nature ne devait qu'éclore en plein milieu de la nuit bien sûr ... » Il pestait

« Pourquoi ne m'en serais-je pas douté avant, ahaha ! » Il saisit un rouleau blanc.

« Tu peux t'asseoir voyons. » Je n'avais rien compris de tout ce qu'il avait dit. Mais j'étais soulagée de m'asseoir . Je manque de tomber encore au sol. Je vacille et m'assois. Il s'assoit à son tour mais sur un tabouret à roulettes. Il lui fallut un seul coup de jambes pour me précipiter vers moi, du bandage à la main,un ciseaux dans la bouche, les cheveux en pétards, les lunettes baissées sur le bout de son nez. Il pencha la tête comme pour observer une œuvre d'art dont il ne comprenait pas la forme. Je me tenais droite sur la chaise, il a fait plusieurs fois le tour de ma chaise. Il leva mes bras un par un, massa mes épaules puis s'attarda sur le haut de ma tête. Il n'arrêtait pas de marmonner, se gratter le menton.

BouleversementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant