Réveil partie 2

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« Mais qu'est ce que vous regardez, de quoi vous parlez là!» J'avais fini par m'impatienter. Il n'arrêtait pas de me mater, ça voulait dire quoi ?

« Tu parles enfin, j'ai cru mourir dans tout ce silence. Tu es pas le genre à te taire pourtant Zoé. J'ai vu ton dossier. Un QI plus élevé que la moyenne mais tu frôles à peine la moyenne dans toutes les matières. Un génie en échec scolaire. Mon dieu que notre système éducatif est mal fait. Tu t'ennuies ici, ce monde n'est pas fait pour les gens comme toi, n'est ce pas ? » J'ai esquissé un regard d'incompréhension.

« Hmmm ou alors tu ne t'es pas encore aperçue de toutes tes capacités et de ton potentiel, difficile de se révéler dans notre monde n'est ce pas ? Ça s'explique facilement personne dans ta famille n'a fait de grandes études. Tu ne vis pas dans un milieu favorisé alors on peut se demander où est ce que tu sort cette cervelle hein !? »

Il s'était rapproché de moi, on était face à face lorsqu'il eut fini sa phrase. Je compris qu'il me testait il voulait voir si j'étais gênée de cette proximité, c'est aussi pour ça qu'il me tournait autour depuis le début. « Tu sais conduire une moto, lire une carte, te servir d'une arme mais tu n'as jamais su te faire à manger, t'occuper de plus jeune que toi et travailler en groupe. Mais que fai...

« Comment vous savez tout ça ! Vous êtes encore un espion psychopathe ou je ne sais pas quoi encore ! »

Il en avait dit trop, personne ne me connaissait aussi bien même pas Emma. Je me suis levée pour sortir de la pièce mais une fois le deuxième pied posé à terre j'ai vacillé perdant tout équilibre. Je me suis étalée de tout mon long, incapable de me relever. Mes jambes ne me portaient plus. J'avais oublié ma faiblesse. Vexée et surprise j'étais au bord des larmes. L'homme s'approcha et me fit m'appuyer contre le mur.

« David, moi c'est David je te pris ne m'excusez de mon enthousiasme débordant mais j'ai longtemps attendu ton réveil. Pour répondre à ta question je sais tout cela par le biais de l'hypnose. C'est toi qui me l'as dit. Tes remords, regrets, angoisses et impressions sur notre monde. Tu as évolué comme de nombreux autres jeunes. Je suis chargé de récolter un maximum d'informations pour chercher à comprendre pourquoi certains ont muté et d'autres non. Je me suis intéressé à ceux qui changent d'ADN parce que c'était déjà mon domaine de recherche avant le « bouleversement ».

Pour l'instant je vais te bander la tête pendant un certain temps et sous aucun prétexte il te faudra enlever ce bandage d'accord ? »

Je pleurais ne comprenant rien à ce qui m'arrivait. Tout le monde parlait trop, parlait de choses trop compliquées. J'avais changé de taille, de forme, je ne savais plus marcher. Qu'est ce que ça voulait dire ? D'abord c'est un malaise, ensuite une évolution et là j'ai plus le même ADN !?

Il avait de la peine pour moi, il me fixait. Il avait des rides dus aux manques de sommeil et semblait ne pas avoir mangé depuis longtemps. Il m'a alors bandé la tête pendant que je pleurais toutes les larmes de mon corps. Il n'avait pas l'air indifférent mais juste habitué à la situation. Il se leva et alla chercher quelque chose dans un frigo à côté du bureau.

-« Tu vas manger ça, je vais te faire une prise de sang, une injection et tu pourras partir ma belle. »

Il m'avait invité à aller de nouveau m'asseoir sur la chaise mais plus rien ne me répondait mes pleurs et sanglots ne s'arrêtaient pas. J'avais de nouveau mal à la tête. Je paniquais et j'étais déstabilisée. Quand il constata que je pleurais, m'étant rendue compte de mon incapacité à bouger, il vint à moi. Il me porta dans ses bras jusqu'à la chaise. Il m'assis et me présenta un bol avec une bouillie semblable à du porridge. Je devais avaler ça pour aller mieux m'a t-il dit. Je n'ai même pas pu saisir la cuillère. Mes bras pendent le long de la chaise. Je me sentais toujours dans les vapes. Impossible de bouger les bras ni les jambes. Toute mon énergie étant concentrée à me tenir droite sur cette chaise. Quand il eut fini la prise de sang je me suis senti m'évanouir. Tout devint blanc et pixelisé. Mon corps commença à pencher en avant . Ma tête allait heurter la table. Je sombrais, j'allais fermer les yeux et dormir. Soudain je senti une douleur à l'épaule qui me réveilla. Comme un éclair dans mon bras. Il me réveilla subitement. J'ouvris la bouche en grimaçant, montrant qu'il m'avait fait mal.

« Mon dieu, ce n'est pas le moment de faiblir tu m'as fait peur ! Oooh par contre... » Il saisit ma tête pour m'ouvrir la bouche.

« Belles dents en effet. » Je voulu porter ma main à la bouche pour savoir de quoi il parlait mais rien ne me répondait encore. J'ai essayé de lui parler mais je n'ai dit que du yaourt je mâche mes mots. J'étais faible. Il me prend alors dans ses bras, pour me déposer sur un divan usé. Il était installé dans le fond de la pièce. Il avait encore à la main la seringue qu'il m'avait plantée dans mon bras pour me sortir de mon malaise. Il me donne alors lui-même à manger sa bouillie blanche. Et me fait l'injection finale. « J'ai dû augmenter la dose habituelle, par mesure de précaution ce n'est rien de grave. » J'ai commencé à reprendre des forces, mais j'avais froid en tee-shirt et short. Il me couvrit à l'aide d'un vieux plaid gris. Puis il me laissa sur son divan et alla à son bureau remplir des papiers. Je me suis endormie.

Quand j'ai ouvert les yeux il faisait jour. Je vais photocopier ça, déclarer ta sortie, récupérer tes affaires et je reviens, n'essayes pas de bouger je ne serai pas là pour te ramasser eh eh, dit David.

J'avais plus mal nulle part, j'ai réussi à me lever du divan. Puis je l'ai attendu en fixant la porte. Il revint avec mon sweat à capuche blanc et mon jean que je portais le jour où tout était parti en vrille. Il me mit un bracelet autour du poignet. « Tu vas mettre cette veste et faire un tour. Prends cette poche, c'est toutes les affaires que tu avais sur toi quand on t'a retrouvée. Ici on est au lycée Claude de Gandre. Tu connais les lieux, tu étais scolarisée ici de toute façon. Nous sommes dans les locaux préfabriqués à côté de la cour. C'est l'infirmerie ici. Vient quand tu veux, dès qu'il y a le moindre problème. Ce soir tu vas dormir au lycée et ce jusqu'à nouvel ordre. Va te dégourdir les jambes dehors maintenant. Personne ne viendra t'embêter j'ai déclaré que tu avais eu un réveil difficile alors personne ne vient d'accoster avant 1 heure. Après ça, un surveillant viendra te parler des nouvelles directives, tu verras même tes amis. » J'ai enfilé la veste, pris la poche avec mon sweat et je suis sorti par la porte qu'il m'a m'a indiqué.

BouleversementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant