Perdre pied 1

3 1 0
                                    

Je suis donc sortie de l'étude avec Talia, je la tenait par les épaules, elle marchait devant moi.

«Je me prend un truc à la cafette et on va dehors? Pourquoi tu me sors de là Zoé? Toi also tu as mal à la tête depuis ce matin hein? ». Elle avait peur, elle était blanche et moi encore plus avec mon grand sweat à capuche blanc, mes mains tremblaient. J'avais mal au crâne et aussi faim qu'elle.

«Ok prend toi un truc. Et ouais j'ai mal à la tête, je veux bien qu'on prenne l'air dehors bonne idée.»

Elle rentra dans la cafétéria, je la suivais de près. Il y avait un bruit monstre à plus s'entendre penser. C'était comme des sifflements ou pire par moment c'est comme si les gens venaient me parler dans les oreilles. Un bruit fort désorganisé, très agressif. Je mis mes mains sur mes oreilles, pour atténuer tout ce bruit. J'ai rentré la tête et serrer les dents, le vacarme cessa d'un coup. J'ai levé la tête pour observer la pièce, j'ai vu qu'il n'y avait qu'un petit groupe à 10 mètres de nous et Talia qui commandait au bar. J'ai rougit de honte et j'ai commencé à paniquer. Je ne bougeais plus j'étais tétaniser. Mes yeux fixaient le sol, Sam avait dit que je n'étais pas une survivante par hasard et que je devais accomplir des choses. Je ne pouvais pas mourir maintenant. Atteinte par je ne sais quoi. C'est Talia qui me sorti de mes pensées en m'empoignant par le bras. J'ai étouffé un cri de surprise, elle ne m'a pas laissé reprendre mes esprits elle me poussait vers la sortie.

«Putain Zoé tu fait quoi là! Tête d'andouille tu m'as fait peur. » Elle me sourit.

«Hmmm .... moi aussi j'ai mal à la tête depuis ce matin» Lui ai-je enfin avoué. J'ai de nouveaux porté mes mains à mes oreilles. Je gémissait. J'avais dans la tête comme des rouleaux qui allaient et venaient. Ils m'oppressent.

«Tu crois que tu vas encore me jouer un mauvais tour, t'es con quand même de rigoler avec ça.» il y eut un silence. Talia me fixa, et mis une main sur mon front. J'avais la tête penché en avant, les mains sur les oreilles, complétement tordu par la douleur. Je me mordais les lèvres.

« Aller viens t'asseoir » Je ne bougeait pas, je restais sur place, immobilisée par la douleur. Elle me lançait constamment, impossible de penser à autre chose. Cette douleur pesait sur mes nerfs, je me sentais prête à pleurer. C'était plus supportable, tout les bruits me heurtait, comme s'ils venaient au plus près de moi et explosaient. J'entendais les pas de Talia dans le gravier, je sentais sa respiration, j'entendais tout. Elle prit sa respiration, elle expira. J'entendais tout jusqu'au plissement de son jean quand elle se pencha pour s'asseoir.

« Mais Talia je rigole pas là! Je supporte pas le bruit en plus. Tu n'as pas un truc pour la tête pour moi ?? Talia j'ai mal ... »Ma voix tremblait.

Elle était assises et commença à boire son coca. Elle ne me regardait pas. Elle n'était pas inquiète. Tout résonnait dans ma tête. J'entendis un cri, à voir le regard de Talia elle n'avait rien entendu. Le cri est accompagné de pas rapide et d'une respiration dynamique désorganisée. J'entendis le crissement du joint en plastique sur le linos des portes de sortie du bâtiment.

Louise apparut au loin, c'était elle qui sortait en courant du bâtiment. Elle pleurait, elle avait les bras croisés et fonçait droit sur nous. De loin on aurait pu croire qu'elle était en feu. Une fumée noire l'a suivait, ou alors ça venait d'elle. Cette fumée devenait épaisse au fur et à mesure qu'elle s'approchait de nous. J'étais toujours repliée sur moi même. Je n'entendais que ses pas. Talia était figée, la bouche ouverte, sa canette à la main, ses cheveux roux volaient au vent.

Talia a un sacré caractère elle aussi. C'était une fille bien, elle était toujours cash quand il le fallait. Elle dessinait à longueur de journée, étudiait beaucoup et tout le monde l'emmerdait avec ses cheveux roux. Et comme j'emmerde la terre entière, je me faisais toujours un malin plaisir de jouer sur ça. Elle avait encore toute sa famille, elle avait même une petite sœur. Mais elle ne s'entendait pas de la même manière avec elle, que Emma avec moi. Talia connaissait bien Emma, elles jouaient ensemble au volley. C'est pour ça que Talia fut ma première amis, parce que je traînais avec Emma et ses potes intellos. Voilà ce que je faisais là, parmi les fils de bourges aux chemises impeccables, les surdouées, et les gens biens. Tout ce que j'avais aujourd'hui c'était grâce à Emma. Tous mes amis actuels, étaient les siens, si je suis au lycée dans cette filière c'est parce que je l'avait suivi et si je suis vivante c'est parce que je l'avais écouté.

Après la mort d'Emma, ​​même si la plupart des gens pensaient que c'était la meilleure de nous deux qui était parti ils ont continué à traîner avec moi. Après tout moi aussi j'avais une cervelle mais je ne m'en servais pas. Alors Sam me chargeais de ces livraisons pour le magasin. Je devais me lever très tôt le matin. Je livrais des cartons alimentaires aux familles qui n'arrivait plus à boucler les fins de mois. Sam faisait parti d'une association qui aidaient les familles dans le besoin, les sans abris et les familles de militaires, docteurs. Je livrais en moto, j'avais très souvent froid en uniforme. Mais j'adorais rouler au levier du soleil donc je me portais volontaire la plupart du temps. Sam était fier de moi, Emma aussi. Elle se levait à la même heure que moi pour réviser, elle devait passer un concours pour une école que Sam ne pouvait pas payer alors il lui fallait la meilleure note et la meilleure bourse. Quand je me couchait crever des livraisons, maman rentrait du boulot, elle était gendarmes. On vivait dans un appartement assez petit, pour nous quatre mais on était bien. On était heureux, et j'aimais vivre avec Sam et Emma. On était vraiment une famille. Malgré le travail de maman, le magasin vandalisé par moment et Emma et moi qui nous disputions parfois on était bien. Après toutes les perturbations que l'on avait vécu, on avait fondé ensemble une routine, un cocon parfait où chacun vivait paisiblement. Enfin moi ça me plaisait. Mais rien ne reste trop longtemps calme. Une nouvelle épidémie mondiale est apparue, Emma fut la première touchée. Et des attentats terroristes ont frappé le pays, les flics étaient passés à tabacs par les révolutionnaires. Maman est morte dans un attentat qui tua plus de 300 personnes. Un semi-remorque chargé d'explosifs avait roulé dans la grande avenue renversant tout les passants un jour de marchés. Le camion rentra dans la devanture de la gendarmerie et l'explosion avait fait trembler tout le centre-ville. La gendarmerie avait pris feux, un brasier immense. Enfin c'est ce que j'ai vu à la télé, l'attentat avait eu lieu au moment où je me couchais après une livraison. C'est une image qui m'avait marqué, toute ces flammes, ce brasier géant immortel.

BouleversementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant