Twilight ~ Night Dawn

Chapitre 5 : Entrainement

 Caleb arriva dans le salon où tout les vampires se tenaient debout, droits comme des piliers de marbre, à murmurer entre eux. Quelques visages se tournèrent vers lui, et certains sourires illuminèrent le visage parfait de certains immortels, mais il était conscient que nombreux d'entre eux cachaient au plus profond d'eux une crainte évidente. Il n'avait pas beaucoup d'amis. Il connaissait chacun d'entre eux, chacun de leurs dons, mais aucun ne pouvait prétendre être son ami, ou celui de Salazar, à part Carlisle. Il était celui dont on avait parlé, celui dont le créateur pendait aux lèvres des autres immortels comme une légende à laquelle certain préféraient ne pas croire.

Il traversa la salle, et s'installa près d'une fenêtre, pensif. Son esprit courait dans les étendues glaciales de la toundra, aux côtés de Salazar. Ils n'avaient été que très rarement séparés durant leur longue existence de vampire. Un souvenir vint jaillir dans son esprit.

[1944]

Caleb, dans un allemand parfait, ordonna aux femmes, aux enfants et aux vieillards de se diriger calmement vers les bunkers du quartier. Il ajusta son couvre chef de commandant, et se tourna vers un vieillard qui peinait à avancer. Caleb s'approcha et le redressa d'un seul bras. Le vieil homme le remercia avec un grand sourire, et le commandant inclina respectueusement la tête. Quand l'ancien retrouva l'équilibre, Caleb se tourna et regarda le ciel. Des avions de guerre survolèrent la ville, tandis que cette sirène d'alerte ne cessait pas de résonner entre les bâtiments. Son regard scruta les immeubles rouges autour de lui. Il n'affichait aucune expression et fut sollicité par une femme et son bébé qui vinrent jusqu'à lui. Il s'empressa d'aider la femme dans la plus grande courtoisie.

Quelques minutes plus tard, il se trouvait sur le toit d'un immeuble voisin. Il esquissa un sourire en y trouvant un haut gradé, très grand, très carré d'épaule, et des courts cheveux blonds. Ils étaient seuls. Caleb parla dans une langue très ancienne.

- Tu étais donc là. Je sentais ta présence depuis un moment déjà.

Salazar se tourna vers lui, un petit sourire aux lèvres.

- Je venais voir comment se comportait mon petit soldat.

Caleb haussa légèrement un sourcil.

- Je dois mettre ces réfugiés à l'abri. Les nazis vont bientôt pénétrer la zone.
- Mes troupes les attendent de pieds fermes.
- Je ne tuerais donc personne aujourd'hui...

Le vampire poussa un soupir d'exaspération. Salazar laissa s'échapper un petit rire et combla les quelques mètres de distance entre eux en moins d'une seconde. Ils étaient très proches désormais.

- Ne sois pas insolent. Ton tour viendra.
- Je ne me suis pas nourri depuis quelques temps déjà. Les nazis ne sont que des... sacs de sang ambulants.

Salazar secoua la tête en sifflant entre ses dents, les yeux fermés.

- Je t'ai déjà inculqué le respect de la vie humaine.
- Eux ne la respecte pas. Tu as vu comme moi ce qu'ils sont capables de faire.
- Oui. Mais nous ne sommes pas des justiciers pour autant. La vie humaine doit suivre son cours, sans que nous n'intervenions de manière trop brutale.
- Mais...
- Caleb.

Le ton que venait de prendre son créateur le fit taire sur le champ. Il baissa les yeux quelques secondes avant de relever son regard vers le sien.

- C'est difficile d'être éloigné de toi.
- Je sais.

Salazar caressa la joue de sa progéniture avec une grande douceur.