Twilight ~ Night Dawn

Chapitre 7 : Fascination

Caleb descendit des escaliers, vêtu d'un sweat à capuche gris sans manches, et d'un short noir, mais toujours pieds nus. Sur le mur dans les escaliers, il observa les dizaines de chapeaux de diplômé que collectionnaient les enfants de la famille Cullen. Il esquissa un petit sourire. Lui n'avait jamais vraiment fait d'études. Tout ce qui était enseigné dans les livres d'histoire, il l'avait vécu. Il avait pu côtoyer les plus grands écrivains, certains philosophes même... sa vie d'immortel lui avait apporté ce qu'une vingtaine de diplôme auraient pu lui apprendre.
Il arriva dans le salon des Cullen et constata que l'endroit était vide. Il huma l'air et ses narines se fronçèrent légèrement. Un cœur battait dans la pièce, ainsi que souffle très lent et régulier. Il s'approcha et vit allongé sur le canapé Seth, qui dormait à poings fermés.Sans afficher une quelconque réaction, Caleb s'apprêta à sortir dans le jardin, pour rejoindre ses congénères. Mais quelque chose retint son attention. Dans un souffle, un murmure qu'un humain n'aurait pas entendu, Caleb distingua un petit mot que Seth laissa s'échapper durant son sommeil :

- Caleb...

Le vampire s'arrêta net et, une main sur la porte du jardin, tourna doucement la tête vers le loup.
Il était si paisible. Allongé de tout son long, les pieds dépassant du canapé blanc. Son poignet était à nouveau bandé correctement, et ses épaules se soulevaient doucement au rythme de sa respiration, calme et tranquille. Caleb était absorbé par l'innocence et la douceur qui se dégageait de Seth, même lorsqu'il dormait.
Alors il appuya son dos sur l'encadrure de la porte et regarda le loup dormir tranquillement.
Les mains dans les poches, Caleb ne faisait aucun bruit pendant qu'il regardait Seth. Ce dernier dormait si tranquillement... Le vampire songeat à un bébé humain, qui pouvait s'endormir n'importe où, à n'importe quel moment.
Il en était troublé. En aucune façon, le jeune garçon qui dormait sur ce canapé ne ressemblait aux bêtes sanguinaires que Caleb avait pu massacrer jadis. Il était gentil, bienveillant et si désintéressé. Aucun loup n'avait jamais montré une telle douceur, surtout envers lui.

"Et si j'avais tué des loups pareils à Seth ? "

Non. C'était impossible. Impossible que de telles créatures puissent ressentir la moindre compassion, la moindre gentillesse.
Et pourtant, il avait bien la preuve que c'était quelque chose de possible. Tout cela, grâce, ou à cause de Seth.
Puis Caleb regarda au sol. Par terre, sur le tapis, se trouvait un oreiller. Surement celui qu'utilisait Seth. Après une seconde d'hésitation, Caleb leva les yeux au ciel et s'approcha de sa vitesse vampirique, sans faire plus de bruit qu'un léger courant d'air. Il ramassa l'oreiller noir. Vu l'odeur, il ne faisait aucun doute que cet oreiller servait au loup... Puis très délicatement, il glissa sa main sous la nuque de Seth, et y déposa l'oreiller. Si bien que Seth n'esquissa pas le moindre geste. Et quand Caleb retira ses mains, le jeune homme semblait presque afficher un très léger sourire.
Accroupit juste à côté de lui, Caleb étudia les traits de son visage. Il paraissait si enfantin, et pourtant, quelque chose le rendait homme, le rendait fort. Mais l'ensemble conservait une certaine douceur, qu'il trouvait fascinante, surtout pour un loup. Il semblait à des années lumières du loup avec qui il avait couru dans les bois.
Cette course... Le vampire n'arrivait pas à croire qu'il avait fait une chose pareille avec ce loup garou. Il s'était laissé allé à un jeu puérils, sans intérêts, et avec une créature que réprouvaient toutes les cellules de son corps.
Et pourtant... pourtant, Caleb s'était amusé. Ce n'était que sous la douche, après être rentré, que l'immortel s'en était rendu compte. Il s'était amusé. Et pendant cette course, le vampire n'avait absolument plus songé à sa rancœur envers les modificateurs, n'avait plus songé à Aro et ses sbires, et surtout, il n'avait pas pensé une seule seconde à son créateur.
Tout cela, à cause, ou grâce à Seth, qui dormait paisiblement devant lui désormais.