{4} Fuite

284 29 16
                                    

La terre s'était mise à tanguer pour la blessée, elle ne pouvait résister à la douleur et poussait des cris stridents, des cris d'effroi à glacer le sang de quiconque les entendait. L'elfe, malgré les assaillants de son côté, se retrouva en un rien de temps à ses côtés, repoussant les vagabonds enragés, il décochait ses flèches sans interruptions, sans rater une seule fois ses cibles, sans vaciller. Si Menelwen n'avait pas été au bord de l'évanouissement, elle aurait été subjuguée par la rapidité et l'agilité de son compagnon. Mais ses souffrances étaient telles qu'elle s'abandonna de tout son poids sur le sol, enfonçant encore plus le poignard dans ses frêles côtes et sa jeune chaire.

- Réveillez-vous ma dame, ne vous laissez pas sombrer, Gandalf ne tardera pas à nous rejoindre, vous vous en sortirez, déclara l'elfe, pris de panique.

Sa voix ne résonnait que faiblement au sein de l'esprit de Menelwen, ses oreilles sifflaient mais il lui semblait que l'agitation s'était calmée, elle commençait à ne plus ressentir son corps, ni le sol sur lequel elle gisait, elle fut prise de léger tremblement et lorsqu'elle senti une légère chaleur, sombra totalement dans l'inconscience. 

Totalement inconsciente, Menelwen se surprise à rêver de sa forêt, peut-être était-ce réel, après tout, il était plus plausible qu'elle soit de nouveau sur l'épaule de Sylvebarbe plutôt quand dans une taverne humaine accompagnée d'un elfe et d'un magicien qu'elle ne connaissait que depuis peu. Alors tout ceci n'était qu'un mauvais rêve, devant elle, Fangorn resplendissait, les arbres étaient verdoyants et remplis de jeunes feuilles, les fleurs accueillaient les abeilles à pétales ouverts, les cours d'eau étaient de nouveaux dynamiques et de petits têtards s'étaient lancés dans une course sans fin, le coassement des grenouilles apaisa le cœur de la jeune fille.

-Tout cela n'était qu'un rêve, un cauchemar plutôt, pensa-t-elle à voix haute, Sylvebarbe tu aurais quand-même pu me réveiller !

Toute énergique, elle descendit de l'épaule de l'Ent, pieds nus et cheveux aux vents. Elle était bien décidée à profiter de son "chez-elle" après le rêve horrifique qu'elle avait supporté. Elle respirait l'air frais et fleuri tout en s'avançant vers son arbre à elle, celui qui abritait sa couche et son vieux livre. Malgré sa joie, tout semblait trop parfait. C'est alors que Menelwen reçue quelques gouttes sur son nez, elle adorait la pluie mais cette fois-ci elle eu un étrange pressentiment, elle courut se réfugier sur sa couche avant que l'averse ne la mouille jusqu'aux os. Le son des gouttes d'eau lui était si relaxant et agréable qu'elle commença à somnoler, à lentement sombrer dans l'endormissement jusqu'à ce que...

- Non ! Restez avec moi ! Et le tonnerre s'abattit près de l'endormie.

Elle se redressa d'un coup d'un seul. Elle aurait juré qu'on lui avait parlé, pourtant il n'y avait pas Sylvebarbe et elle était la seule habitante de la forêt dotée de la parole mis à part les Ents. Le tonnerre frappa une seconde fois, tellement proche d'elle qu'elle pu sentir une décharge électrique dans ses côtes, elle cria de douleur mais une source de chaleur vint la calmer aussitôt. La pluie s'intensifia, le ciel était maintenant gris sombre, presque noir, ce qui l'inquiéta. Elle n'avais pas encore remarqué l'état de la forêt ni les souches d'arbres déracinées et les ronces abondantes qui jonchaient le sol. Un éclair jaillit devant ses yeux, la heurtant de plein fouet, provoquant un voile noir sur sa vision.

Elle sentait son corps se heurter, remuer dans tous les sens, lui provoquant un sentiment de nausée et aggravant cette horrible douleur qui ne voulait cesser. Elle arrivait aussi à percevoir une chaleur embaumante contre son dos et un doux parfum d'écorce d'arbre. La blessée se retrouva étrangement réconfortée par cette odeur.

L'elfe, quant à lui, chevauchait le plus vite possible pour s'abriter de l'orage. Le tonnerre ne cessait de se rapprocher d'eux et la masse qu'il supportait contre son torse commençait dangereusement à glisser sur le côté. La jeune femme était inconsciente depuis maintenant deux heures et sa plaie ne pouvait se refermer à cause des mouvements dû au galop, la pluie avait aussi trempé ses vêtements et les collait à sa peau. Le cavalier était très inquiet pour la suite du voyage, il n'était pas sur ses terres, n'avait pas de fournitures de soins et ne connaissait aucun abris sûr à proximité. Il cherchait désespérément une forêt du regard, tout en tenant Menelwen contre lui pour l'empêcher de tomber du cheval. Un éclair frappa devant leur trajectoire, éclairant tout son champ de vision. Tout droit, au loin, il pouvait apercevoir des silhouettes d'arbres, enfin ils allaient pouvoir se réfugier loin des trombes d'eau.

Une fois sous la cime d'un chêne, sur une parcelle encore sèche, il allongea délicatement la jeune femme inconsciente; malgré la teinte sombre de sa cape, il pouvait discerner des teintes de rouge un peu trop répandues sur le tissu à son goût. Il retira aussi le capuchon du visage de la blessée, son teint était d'un blanc translucide, d'énormes cernes violâtres étaient apparus sous ses yeux et son expression faciale était ferme et crispée. Elle semblait lutter très violemment contre sa douleur, malgré son état comateux. Ses longs cheveux étaient plaqués contre son corps et de fines mèches se collaient contre ses tempes et ses joues, elle se mit à respirer de manière très saccadée, de plus en plus vite, de la buée s'échappaient de ses lèvres violacées.

L'archer chercha l'origine de l'écoulement du sang, en tâtonnant légèrement de ses longs doigts sur les côtes de la jeune fille à terre. Lorsque cette dernière laissa un gémissement s'échapper, il comprit directement qu'il avait trouvé la plaie, elle semblait profonde et encore bien fraîche; gorgée de sang. Après s'être enfuit de la taverne, l'elfe avait retiré la dague qui s'était nichée dans les côtes de sa camarade, il avait donc vérifié si du poison se trouvait dessus et ce n'était pas le cas, au moins une préoccupation en moins, en revanche, l'état de la lame était plus que douteux et une infection de la plaie n'était pas à omettre. Il déchira les vêtements qui restreignaient sa vision de la blessure. Tout en gardant son calme, il essaya de trouver un morceau de linge propre parmi ses habits, il l'arracha d'un coup sec pour le détacher de sa tenue et alla s'enfoncer un peu plus dans la forêt, à la recherche d'un coin d'eau claire.

Cela faisait maintenant de longues heures que la pluie avait cessé, la plaie avait été nettoyée et recousue de manière peu conventionnelle, arrachant des hurlements de la part de la jeune fille et des tremblements venant de la main de l'elfe. La lune commençait à céder sa place au soleil, l'aube pointait le bout de son nez et le chant des oiseaux accompagnait l'arrivée du jour, tout semblait si paisible. Menelwen ouvrit les yeux au son des chants d'oiseaux, cela faisait si longtemps qu'elle n'en avait pas entendu ! Son monde tournait un peu lorsqu'elle se redressa contre le tronc du chêne. Une douleur lancinante lui rappela les évènements de la veille et elle se hâta de vérifier sa plaie. Elle avait un bandage dessus, et lorsqu'elle l'effleura, elle comprit qu'elle avait été refermée. Du coin de l'oeil, elle distingua une longue silhouette à la chevelure blonde, accroupie devant un buisson, elle essaya de l'appeler mais se souvint soudainement de la mise en garde de Gandalf : "je vous demanderai de ne lui parler en aucun cas", mais est-ce que le fait de lui avoir sauvé la vie et de s'être occupé d'elle ne le dispensait pas d'un tel mutisme ? Pendant son débat intérieur, l'elfe se rapprochait d'elle, les mains chargées de baies aux teintes rosâtres.

- Bien le bonjour à vous, nous n'avons pas eu la chance d'être correctement présentés l'un à l'autre, je suis Legolas Vertefeuille, enchanté Dame Lune; dit-il en esquissant un large sourire chaleureux à son interlocutrice.





.........

Bien le bonjour jeunes gens ! Premièrement je suis désolée de vous faire attendre 1 an pour chaque chapitre, disons que j'ai eu pas mal de soucis ces dernières années qui ont pas mal réfrénés mon envie d'écrire, et deuxièmement je compte faire des chapitres un peu moins longs comme ça je ne vais plus me stresser pour atteindre les 1500 mots et je pourrais être plus productive. Un grand merci à tous ceux qui ont commenté les premiers chapitres, ça me fait vraiment chaud au coeur et c'est ce qui m'a motivé à écrire un petit peu, des bisous et j'espère que le chapitre vous a plu.


Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jun 30, 2021 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Occultée [ Legolas x OC ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant