Silver of Darkness - Tome 4: La guerre de l'anneau [Terminée]

{𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 38} - 𝐺𝑙𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑣𝑖𝑐𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒

Aragorn échangea un regard avec Théoden.

- Oui, fit le roi. Oui. Le cor de Helm mes amis, va retentir dans le gouffre une dernière fois!

- Oui! Clama Gimli, la hache au poing.

- Voici venue l'heure de tirer l'épée ensemble, fit Théoden en s'approchant de mon frère pour lui poser une main sur l'épaule.

La vision que j'eus à cette instant me troubla autant qu'elle me fit rêver. J'avais devant moi l'image de deux rois alliés, face à face, déterminés et prêts à aller affronter l'ennemi. Aragorn, roi. Je l'imaginai une couronne sur la tête, vêtu d'une cape aux armoiries du Gondor. Il ferait un roi parfait, courageux, dévoué, prêt à tout pour son peuple et son royaume.

Le coup de museau que me donna Alcar me sortit de mes pensées. Harthad était descendu de son dos et, adossé au mur du fond, il tripotait distraitement le manche de son épée.

- On en fait quoi du petit? Chuchota le dragon.

- Il reste avec nous, bien sûr. Je pourrais le renvoyer aux cavernes, mais je préfère le savoir avec moi.

- Cruauté, réveilles toi, murmura le roi. Qu'importe le courroux, qu'importe la ruine, et que l'aube soit rouge!

Sur ces mots, il enfila son heaume et sortit son épée de son fourreau, imité par mon frère. Je me plaçai aux côtés d'Ilmana.

Un écuyer arriva précipitamment par la porte de derrière, tenant plusieurs chevaux par la bride, ceux d'Aragorn, Ilmana, Legolas, Gamelin, Théoden et quelques soldats. Je sautai sur le dos d'Alcar après avoir appelé Harthad pour qu'il fasse de même.

Le cor retentit alors, au moment où la porte volait en éclats.

- Pour Eorlingas! Tonna le roi en levant son épée bien haut.

Puis il chargea. Les Uruks qui tentaient de nous barrer le passage ne firent pas long feu, et Alcar s'envola dès qu'il eut franchit la porte. Nous suivîmes le roi de haut tandis qu'il se dirigeait vers la sortie de la forteresse, massacrant chaque ennemi qu'il croisait.

- Regardez! S'exclama Harthad, cramponné à ma taille.

Je levai la tête pour regarder devant moi en entendant également des exclamations de surprise venant des soldats en bas. En face de nous, sur la montagne surplombant le gouffre, se tenait un cheval blanc et son cavalier.

- Gandalf... soufflai je.

- Hein? Tu as dis Gandalf?! S'écria Harthad. Gandalf... comme le magicien?

- Tu ne l'avais pas vu? Il était avec nous à notre arrivée à Edoras.

- Oh, je n'étais pas là-bas. J'étais déjà ici, fit le garçon.

- Oh, je ne savais pas. Et oui, c'est lui! Le seul et l'unique.

Les Uruk-haï s'agitèrent quand Eomer apparut aux côtés du magicien, accompagné de ses milliers d'hommes prêts à la bataille.

- Rohirrims! Clama le frère d'Eowyn. Pour le roi!

Les monstres grondèrent de colère, et les cavaliers s'élancèrent. La scène fut éblouissante, dans tous les sens du terme: au moment où les chevaux heurtaient les monstres, les rayons du soleil brillèrent et les aveugla.

Les cavaliers et leurs montures écrasèrent les Uruks, réduisant considérablement leur nombre en un clin d'œil. Alcar se mit à survoler de près le champs de bataille, et j'en profitai pour sortir mon arc et tirer quelques flèches pour aider un peu.

- Victoire! Hurla Théoden. À nous la victoire!

Les Rohhirims repoussèrent les Uruks, qui se replièrent vers... une forêt? Il n'y avait pas de forêt à notre arrivée! La vallée était vide et sèche!

- Je te sens confuse, Isil, se moqua Alcar. Toi qui es une elfe, tu devrais pouvoir reconnaître ce que tu as devant les yeux.

- Ah! Ce sont les Ents de Fangorn! Devinai je. Ils sont venus jusqu'ici...

Alcar approuva d'un grondement joyeux et se dirigea vers le sol. Il atterrit près de nos amis et nous regardâmes ces imbéciles de monstres foncer droit vers leur mort.

- Restez hors de la forêt! Avertit Eomer à l'intention de ses hommes qui poursuivaient les Uruks. N'approchez pas des arbres! 

Tout le monde se mit à fixer la forêt avec curiosité et appréhension, ne sachant pas ce qui allait se passer. Nous n'entendîmes que d'horribles cris et geignements, nous laissant imaginer ce que subissaient les monstres.

Puis nous partîmes tous en direction de la forteresse, victorieux et vivants.