Your touch, magnetizing (Cherik)

Dancing in the moonlight

Charles se glissa sous ses couvertures, appréciant la sensation de ses draps se réchauffant petit à petit à son contact. Il regarda une dernière fois le sérum posé dans son écrin, semblant le fixer ironiquement comme s'il était certain que le professeur allait craquer. Ce dernier se contenta de souffler, déclenchant des frissons sur l'entièreté de son corps en se forçant pour ne pas trop penser. Il tendit le bras, éteignit la lumière et reposa sa tête sur son oreiller les yeux grands ouverts sur le noir l'environnement. Il se concentra sur sa respiration, laissant son esprit s'ouvrir peu à peu, frôlant des consciences humaines comme sorties du néant et essayant de ne pas se focaliser dessus. Il cherchait pour lui-même un point, ni trop près, ni trop loin de ses souvenirs pour trouver le sommeil. Comme toujours, il ne sut pas vraiment à quel moment il sombra dans les bras de morphées, tombant dans une abysse obscure et lourde, vide de rêves ou même de cauchemars.

Le professeur se réveilla en sursaut au beau milieu de la nuit, sans raison apparente. Après quelques instants de flottement à se demander quelle heure était-il et à chercher une source de lumière pour s'orienter, il entendit un bruit sourd venant du mur d'en face. Au premier abord inquiet, une peur s'insinua en lui, lui faisant monter une poussée de sueur froide avant qu'il ne se rationnalise et se force à se calmer. Personne ne penserai à entrer ce manoir, et quand bien même pour quoi y faire ? De plus il soupçonnait Hank d'avoir placé des systèmes de surveillance dans les environs, aucun soucis à se faire donc. Alors qu'il allait se rendormir, un second bruit suivi d'un troisième parvinrent à ses oreilles, comme le bruit de choc de quelque chose que l'on projette contre le mur. Il n'en fallu pas plus pour le tirer du lit, s'assoir sur son fauteuil et sortir prudemment de sa chambre, deux doigts rivés sur sa tempe. Car il avait peut-être perdu l'usage de ses jambes mais n'en était pas sans défense pour autant, loin de là. Charles localisa la source des bruits un peu plus loin dans le couloir et roula jusqu'à celle-ci, arrivant pile devant la porte de son vieil ami. Evidemment, il se sentait stupide de ne pas y avoir pensé avant. Pourtant, il n'osait rentrer. Qu'allait trouver ? Les bruits semblaient en plus s'être calmés... tiens non, à peine pensait il ça qu'un nouveau choc se faisait entendre. Le professeur laissa échapper un soufflement avant d'empoigner la poignée de porte et d'ouvrir cette dernière. Il n'eut pas même besoin de rouler de lui-même dans la pièce, ses roues avançant seules et le forçant à entrer dans la pénombre de la pièce, uniquement éclairée par un rideau entrouvert. La lumière filtrant à travers cet interstice permit au télépathe d'apercevoir l'étrange balai qui animait les lieux, des objets volant de manière désordonnée à travers la pièce, tantôt tournoyant autour du lit, tantôt traversant la pièce comme poursuivant un intru imaginaire pour finir leur course dans le mur. La porte claqua derrière lui, et Charles perdu au milieu de cette dance effrénée peina à se rapprocher de son ami endormi, son fauteuil n'en faisant qu'à sa tête. Il avait beaucoup de mal à l'atteindre mentalement, l'un trop agité et l'autre peu rompu à ce genre d'exercice. Le seul moyen de le contrôler passant alors par le biais d'un contact physique.

Sans crier gare, un objet non identifié vira de sa trajectoire initiale et heurta brutalement l'épaule du télépathe qui pesta une énième fois en atteignant enfin le lit, essayant d'ignorer la douleur à l'épaule qui enflait. Il était à moitié encore assis sur son fauteuil et s'appuya sur le lit, évitant les quelques objets volant çà et là, en cherchant à atteindre le visage d'Erik, qu'il trouva sans grand peine. Il serra les dents et tendit son bras en posant deux doigts sur sa tempe, arrêtant instantanément tout mouvement dans la chambre, un fracas d'objet retombant au sol se faisant entendre. Mais ayant ouvert son esprit un peu trop grand pour accéder plus profondément à celui de Magneto, il ressentit aussitôt une douleur sourde émaner de sa poitrine alors qu'il se sentait tomber, incapable de résister, aspiré dans l'esprit de son vis-à-vis comme à travers un trou noir.