Fayyed "minot" des quartiers Nord de Marseille qui essaye tant bien que mal et au fil des années, de sauver sa mère des griffes de son crapuleux père. Mais le destin peut mener à des fins tragiques...
Yousra jeune fille coincée dans sa cité. Son inn...
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YOUSRA
Marseille, Saint André, 18h59, 03 mars 2008
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Fayyed : Alors comme ça tu veut passer le permis.
Je relève la tête et lui lance un regard, comment il a su ? Je suis contente de ne pas avoir à attendre le bus mais je suis quand même nerveuse, ça fait deux fois que je me retrouve avec lui dans sa voiture. A chaque fois je suis nerveuse et gênée. En fait j'ai l'impression d'avoir un autre Fayyed même si au fond il est resté le même, je le sais. Il est plus imposant et a vrai dire il m'intimide de fou ! Je sais pas comment expliquer cette sensation, on va mettre la faute sur le temps passé.
- : Comment tu sais ?
Fayyed : Je sais c'est tout.
- : Mmhh, ouais pour l'instant je m'en sort, c'est plus la conduite qui me fait peur.
Fayyed : T'est restée une trompette à ce que je voit.
- : T'abuse, j'ai déjà essayé de conduire avec Mehdi une fois. Mais ça c'est mal terminé. J'ai foncé sur une location dans un parking, mauvais souvenir.
Fayyed : J'te ferait conduire moi si tu veut.
J'ouvre grand les yeux et tourne la tête vers lui la bouche ouverte.
- : C'est vrai !?
Fayyed : Non. Même pas dans tes rêves.
Automatiquement mon sourire se fane, quand je le voit pouffer légèrement de rire je tourne la tête vers la fenêtre les sourcils froncés. C'était trop beau pour être vrai.
- : Pfff...
Une sonnerie retentit, c'est le téléphone de Fayyed. Il souffle et le sort de sa poche. Je lui avait rendu après avoir appelé Mehdi.
Fayyed : Ouais ?
Je tourne la tête, en essayant d'être discrète, pour poser mes yeux sur lui. Il est trop beau ce batard. Du coin de l'œil je le voit bailler sans mettre ma main devant sa bouche. Quel impoli. En même temps il avait une main sur le volant et une qui tenait le téléphone. Il avait l'air énormément fatigué. Dès cernes étaient dessinées sous ses beaux yeux foncés. A cet instant j'ai eu de la peine pour lui. Il a tellement galéré dans sa vie et je sais que je suis au courant que du quart de ces bourbiers. Il doit y'en avoir un bon paquet. D'ailleurs Fayyed n'a jamais été expressif, en tout cas ça dépend avec qui et quand il l'était.
Il le faisait souvent avec moi. Vu que je me confiait toujours à lui, il a du vouloir me rendre la confiance que je lui accordait. C'est vrai qu'avant c'était mon confident. Quand il est parti j'ai essayé au début de faire sans Fayyed, c'était tellement compliqué. Mais j'ai à peu près réussi à bien vivre. En fait ce qui me donne l'impression que nous deux, si il y'a un nous, c'est devenu différent c'est parce que j'ai la sensation qu'il a effacé tout les souvenirs qu'ils soient bons ou mauvais.
