LE MAESTRO

15. Maxime

– Vraiment personne n'a pensé à rester là-bas ? demande Achille alors qu'ils dévalent les escaliers, prêt à rejoindre Dorothy afin de l'empêcher de voir le cadavre de Rémi, ce frère caché qu'elle avait tu. 

– J'aurais aimé t'y voir, y'a une pile de cadavres qui y est entassé ! réplique-t-il d'un ton sec.

– Oh quelle horreur ! dit Diane. Je vais vomir !

Dorothy pénètre dans le grand salon.

– Rémi ! Pitié, Rémi !

Maureen et Lilia l'arrêtent dans son élan.

– Il n'y a rien qu'on puisse faire, lui dit Ziad.

Les haut-parleurs grésillent.

– Et bien, joyeuse réunion. Faut croire que vous êtes dur de la feuille ! Je vous propose un intermède, si vous le voulez bien, déclare la voix caverneuse.

Les écrans s'allument. On y voit Maxime, en rendez-vous avec le psychologue.

– Mais, et donc vous pensez vraiment tout faire ?

– Oui. Je suis prêt à écraser les autres.

– Ce sont des mots forts et lourds de sens. Ce n'est pas l'image que vous semblez vouloir donner.

– Il faut toujours s'adapter, non ? Le prix c'est quand même ce que je vise. Vous voulez des personnages forts, il me semble. Ça peut ne pas vous plaire, la production va vite s'ennuyer si nous sommes tous au pays des Bisounours, non ?

– Ce que je pense n'a aucune importance. Est-ce vraiment ce que vous pensez, vous ? Ou est-ce une carapace que vous préférez montrer ?

– J'ai déjà sacrifié des gens pour arriver là où j'en suis aujourd'hui. Je saurai recommencer.

– Vous m'aviez pourtant dit croire en l'esprit d'équipe. Et avec Rémi, vous semblez bien vous entendre, vous vous en ferez un allié ?

– Tout dépend de l'enjeu. Il ne peut y avoir qu'un gagnant, non ? Rémi, c'est aussi une façade, je n'hésiterai pas à le broyer s'il le faut. Toute concurrence doit être écrasée !

L'extrait se termine.