LE MAESTRO

8. Arcade (1/2)

– Diane, on doit bouger !

La jeune blonde est en pleine crise. Prostrée, elle regarde dans le vague, la respiration saccadée, indifférente au mucus qui file de ses narines et s'écrase sur le tapis.

Maureen s'agenouille, et vient à l'aide de Ziad qui tente de la « réveiller ».

– Regarde-moi ! ordonne-t-elle avec douceur en posant les mains sur ses joues.

Diane réagit en ancrant ses yeux dans ceux de Maureen, deux océans tempétueux qui se croisent.

– On est plus nombreux, mais il faut qu'on gagne en force. Pour ça, il faut connaître la maison. Et, tu l'as entendu, si nous restons là, ensemble, nous sommes des proies faciles. 

– Maureen a raison, ajoute Ziad. Il faut gagner du temps jusqu'à l'arrivée des secours.

Les mots des deux jeunes candidats redonnent espoir à tous. Même Nath approuve vivement, se redresse et demande :

– Oui, on va venir nous chercher. D'ici-là, comment s'y prend-t-on ?

Ziad se relève, en même temps que Diane et Maureen. Il frotte ses yeux, puis les invite à boire. S'ils avaient oublié leur soif, dans ce tourbillon d'adrénaline et d'effroi, le cadavre des bouteilles atteste de leur déshydratation.

– Lorsque nous étions... dans le couloir, explique Ziad en tentant d'oublier la vision de leur ami, l'escalier semblait donner sur un palier avec trois portes. En face, je pense que c'est l'autre salon qui est réservé aux studios ou salles d'enregistrement. On ne sait jamais, on peut y trouver quelque chose.

– Une guitare bien placée, ça peut faire des dégâts, marmonne Maxime, comme s'il parlait d'expérience.

– Et si on trouve de quoi se protéger, aussi.

Lilia se souvient :

– Et, rappelez-vous, le bâtiment vers le bus !

– C'est vrai, un tour de reconnaissance s'impose. Je veux bien y aller avec toi, surenchérit Rémi.

Diane essuie ses larmes et fait enfin entendre sa voix :

– Oui, organisons-nous vite ! Il ne pourra pas être partout à la fois. Je veux bien monter à l'étage, vous venez avec moi Dorothy ? Achille ?

– D'accord, oui !

– Okay. Bon, je veux bien aller au salon, dit Nath. 

– On vient avec toi, dit Maureen en parlant d'elle et Ziad.

– Il faut aussi vérifier dehors, non ? dit Maxime. Maureen, tes capacités à la course, ça nous serait utile, non ?

– Ah, d'accord. Si ça vous va.

– Oui, répond Ziad. S'il arrive quelque chose, on se retranche ici.

– Faut garder cette pièce, alors. Rocco ?

– Je préfère vous aider à l'extérieur... ça va me rendre fou de rester là, sans bouger.

– On a besoin d'un homme fort, ici. C'est essentiel. Je peux rester, propose Ziad.

– Non, va avec Lilia ! propose Rémi. Ça me rassurera.

– T'es sûr, demande Lilia ?

– Oui.

– A partir de maintenant, chaque groupe se débrouille. On se rassemble, à bonnes distances, dans le jardin dans trente minutes ! Je vous rappelle : on cherche de quoi se protéger, se défendre et communiquer. Et trouvez quelqu'un !