Gotta Be You ( One Direction Fiction )

O'clock

* POV de Zayn *

Je marchais seul dans l'air glacial d'une nouvelle nuit à Palm Bay. Je n'avais jamais eu si peu envie de rentrer chez moi. Perdu dans mes pensées, je déambulais dans les ruelles, mes pieds me ramenant automatiquement dans mon quartier.

Alors comme ça elle était ici. Tout près. Je pouvais la croiser à n'importe quel moment. Que le monde était petit ! Qui aurait pu croire à une telle coïncidence ? C'est vrai, nous étions dans le sud de l'Angleterre, et Bradford se trouvait bien plus au centre du pays, a environ cinq heures de route. J'avais tenté de retrouver Liam, sachant que sa mère, Angela, s'était installée ici, et j'avais déjà été très surpris en apprenant que Stefani se trouvait ici également. Cette histoire de camps qui se font la guerre... C'était digne d'une vieille série télévisée, c'était difficile à croire. Chaque fois que Harry et Niall me parlaient de cette espèce de rancœur qu'entretenait Stefani contre eux, je me souvenais de cette femme aigrie, sombre, qui semblait tant faire souffrir Stacy. Nous n'avions d'ailleurs jamais compris pourquoi. Ça ne m'étonnait donc pas qu'elle se comporte de la même façon ici. Mais je n'aurais jamais cru qu'elle emmènerait sa haine dans le Sud du pays, et qu'elle tenterait d'y affronter sa sœur en une espèce de « guerre des tribus », nouvelle édition.

Après tout, je n'aurais pas du être étonné. Elle avait sûrement suivi sa mère, pour une raison... le confort, peut-être ? Non. Ce n'était pas ça et je le savais. Elle cherchait encore des réponses à ses questions. De tout le temps que j'avais passé auprès d'elle, je ne l'avais jamais connue apaisée. J'avais fait tout mon possible, je l'avais littéralement inondée de baisers, je l'avais étreinte à maintes reprises, l'embrassant encore et encore pour qu'elle ne pense plus qu'à une chose : l'instant présent, et les tendres moments que nous partagions. Au départ, cela avait fonctionné, mais, passé quelques mois, quelque chose au fond d'elle avait déraillé. Elle était devenue obsédée par sa mère, par cette haine que Stefani entretenait. Tous les jours, elle me disait qu'il y avait une raison, qu'elle le sentait. Qu'elle avait besoin de comprendre pour continuer, et qu'elle ne pouvait plus la supporter ainsi. Elle répétait souvent que, si elle ne trouvait pas une raison à la colère de sa mère, elle partirait.

J'étais presque arrivé. Deux autres ruelles, deux fois à gauche, puis j'étais à l'appartement. Ce vieil appartement insalubre, que j'avais tenté de rendre cosy, me disant que cela pourrait m'aider à me sentir mieux. Comme disait ma mère, « il suffit d'un rien pour transformer une maison en un havre de paix et de positivité ». Je secouais la tête. Si elle me voyais, elle me mettrait deux claques, à tous les coups. Une pour me réveiller, et l'autre pour m'apprendre à ne plus me laisser sombrer dans la déprime.

Mais c'était trop tard. Et j'en avais marre de me battre.

Je n'ai jamais su quand l'étrange quête de Stacy avait commencé. Mais je suis persuadé que le départ de son père, Gabriel, l'avait achevée. C'est ce jour-là que nous nous étions rencontrés. J'étais triste pour elle, elle avait été élevée non pas dans l'amour, mais dans l'indifférence et le rejet. J'aurais surement implosé, moi aussi, si j'avais été élevé ainsi.

C'était surement pour ça que nous étions ensemble. Deux êtres si différents qui finalement se complètent.

Je soupirais. Je l'avais rencontrée brisée et je n'avais jamais été capable de réparer les morceaux. Quel bon à rien. Et maintenant, j'avais perdu mon job, et j'étais incapable d'organiser mes pensées. Je n'avais aucune envie de rentrer chez moi, de fouiller les journaux pour trouver un boulot, de recommencer la même routine.

Stacy était tout près, et moi aussi, je déraillais. J'étais à bout de souffle. A quoi je m'attendais ?

Mes pieds changèrent soudain de direction, et je ne cherchai même pas à les en empêcher. Une partie de moi savait ou j'allais, et une autre parti s'en fichait royalement. La douce voix de ma mère tenta d'intervenir pour me dissuader, mais je l'en empêchai.