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Lafayette me regardait droit dans les yeux, dans l'attente claire d'une réponse ou au moins d'un signe pour l'inviter à se relever. De mon côté je ne savais plus que répondre. Mes sentiments étaient clairs, mais je ne serais pas ici éternellement et Marie allait prendre la relève. Et si je lui avouais mes sentiments, si quelqu'un venait à le découvrir et l'ébruitait dans la cour, comment cela pourrait-il se passer ?J'avais besoin de temps pour y réfléchir.
Mon cœur souhaitait plus que tout lui donner une réponse positive mais je ne pouvais me résoudre à cela.
« Je... » hésitais-je. Mon cœur battait encore bien trop fort suite à sa déclaration, et je le sentais si proche de moi. En deux pas, ma main pouvais venir frôler sa joue et toucher sa peau qui me semblait si douce. Rejeter ses sentiments et les miens me paraissait être une torture mais cela allait sans doute être pour le mieux.
« Savoir que vous éprouvez cela à mon égard me comble de bonheur Lafayette. »
Le marquis releva son regard bleu pour croiser le mien et je ne pouvais m'empêcher de l'admirer une nouvelle fois.
« Et je me refuse à vous laisser sans réponse. Cependant, j'aurais besoin de temps, si vous me le permettez. »
En simple guise de réponse il inclina la tête et se releva.
« Oui votre Majesté. Je comprends amplement. Savoir que vous souhaitez me répondre m'amplis déjà suffisamment de joie. »
En confirmation de ses mots, la commissure de ses lèvres s'était redressée, dévoilant un maigre sourire, plein d'espoir. Comment pouvais je résister à cela ? Pourtant cela était nécessaire. Il fallait que j'y réfléchisse. Le comportement téméraire de Marie avait déjà plusieurs fois posé problème et je ne souhaitais pas une nouvelle fois que cela se passe.
Dans les jours et semaines qui vinrent, la réponse ne m'était toujours pas donnée et si tout mon cœur souhaitait accompagner Lafayette, mon esprit ne voyait aucune possibilité que cela se passe bien. La vue du marquis me remplissait pourtant d'une sensation indescriptible. Je l'aimais, bien trop pour que cela ne puisse être réfléchi. Mais c'était aussi un des amis de confiance du roi, et j'étais la reine. Si une affaire entre nous en venait à être découverte, je ne pouvais que craindre le pire pour lui, comme pour moi.
Fuyant mes sentiments j'en étais aussi venue à l'éviter, espérant que si je ne le croisais pas cela me rajouterait du temps pour réfléchir. Folie certaine qui m'avait tenu un bon mois mais n'avait pas été sans incidence sur le marquis.
Il s'était montré moins énergique, moins volontaire dans son implication à la cour. De nombreuses dames en étaient venues à s'inquiéter mais il avait rejeté chacune avec courtoisie mais avec la fermeté et le sérieux qui lui seyait.Les quelques fois où nous étions réuni, je le surprenais à me dévisager sans retenue, et à chercher dans mon regard la réponse que je n'avais pas trouvée par moi même.
J'enchaînais par ces temps là les balades nocturnes, me perdant régulièrement dans une contemplation de l'astre lunaire. La nuit portait conseil et j'en attendais ces conseils avisés. Ce soir n'avait pas fait exception. Mes pas m'avaient innocemment mené à l'endroit même où le marquis s'était déclaré. Cette fois ci, j'avais moi même pris ma lampe, ne me retrouvant pas dans le noir complet.
Cherchant cette réponse qui ne venait pas, j'avais trouvé romantique de m'assoir sur le rebord de la fontaine pour me régaler du spectacle étoilé. Sans même m'en rendre compte, j'avais pris la pose exacte de Lafayette lorsque je l'avais retrouvé ce soir là. Lui aussi, cherchait-il ses réponses dans les étoiles ?Comme si mes pensées l'avait mené à moi, des bruits de pas se firent entendre, et je reconnaissais bien vite le marquis, marchant en ma direction. La nuit était aussi belle que le soir précédent et je ne me sentais plus de le fuir à nouveau.
« Bonsoir Lafayette », prononçais-je simplement en lui adressant un sourire dénué d'intention quelconque.
« Bonsoir Votre Majesté », me répondît-il tout aussi simplement, avant de s'assoir à son tour sur la fontaine à distance raisonnable.
Je sentis son regard caresser chacun des détails de mon visage pendant une petite minute, puis il se redressa et bascula sa tête en arrière, plongeant à son tour dans le ciel étoilé.
« Lorsque je vous ai trouvé il y a un mois à cette fontaine, vous regardiez les étoiles, exactement comme aujourd'hui. »
C'était une simple énonciation des faits mais cela suffit à rapporter l'attention du marquis vers moi. Je continuais d'observer les étoiles un petit instant, repérant la constellation de Cassiopée et sa forme en w singulier, et quelque peut plus loin celle d'Andromède.
L'histoire mythologique de Cassiopée avait d'intéressant que cela montrait que l'on ne pouvait pas bien longtemps s'opposer aux dieux et donc aux lois et que parfois le chemin qui convenait était de simplement renoncer à ce qui faisait son bonheur, sa fierté, que c'était parfois le sacrifice nécessaire pour conserver une paix trop fragile.« Vous connaissez l'histoire de Cassiopée, Lafayette ? »
Je tournais mon regard vers lui, et son sourire répondit à ma question.
« C'est une belle histoire, bien que triste. J'ignorais que vous connaissiez les mythes grecs votre majesté. »
Cassiopée était la mère d'Andromède, et fière de la beauté de cette dernière, celle ci avait dit à qui voulait l'entendre que sa fille était plus belle que les nymphes de la mer, connues pour leur beauté divine. Cela attisa la colère de Poseidon qui par le biais d'un monstre marin déclencha des tempêtes intenses sur l'île où vivait la reine Cassiopée et sa fille. Coupable, Cassiopée demanda ce qu'il fallait faire pour sauver l'île et son peuple. Ce à quoi l'Oracle lui dit que le seul moyen serait de livrer Andromede à la mer, de la sacrifier. Prise d'un chagrin énorme, la reine Cassiopée, ne pouvant sacrifier son peuple et son ile, s'y résolut et livra sa fille à la mer. L'histoire apprenait certaines choses et par certains points, je me sentais incroyablement proche de cette reine.
Je regardais Lafayette avec douceur, craignant la tragédie qui nous déchirerait si j'osais répondre à ses sentiments.« La mythologie a de nombreux messages à nous communiquer qui sont intéressants à connaître. »
J'admirais la lumière de la lune illuminant le visage de cet homme qui courageusement m'avait fait part de ses sentiments. Réprimer les miens était si douloureux que je mourrais d'envie de céder et de me fondre dans ses bras.
« Lorsque je vous ai rejoins l'autre soir, était-ce la réponse à vos troubles que vous cherchiez dans le ciel, Lafayette ? »
Son attention rebascula un instant vers le ciel, comme s'il cherchait la bonne façon de dire sa phrase.
« Les étoiles sont silencieuses mais le calme qu'elles apportent est favorable à l'introspection. » Et il reporta doucement ses yeux qui sous la nuit paraissaient presque noirs vers moi. « Mais la question peut bien se retourner à vous, votre Majesté. Êtes vous troublée par quelque chose ? »
Mon cœur s'agitait dans ma poitrine. Quelque part, je mourrais d'envie de tout lui dire mais je craignais les répercussions. Je savais bien que je ne pourrais répondre par la négative à ses sentiments, ou cela reviendrait à le fuir, mais lui avouer mes sentiments me précipiterait dans une situation interdite comme celle de Cassiopée, risquant de m'attirer les foudres de la cour, et il serait au final nécessaire de sacrifier mes sentiments au dépend de la paix. Je ne voyais plus de solution.
Lafayette attendais ma réponse, mais je ne savais plus si j'y serais prête un jour.
En attendant, je devais prendre une décision.• Lui faire part de mes doutes. (Choix 1A)(à venir)
• Continuer de lui cacher mes inquiétudes. (Choix 2A)
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Un soir de Printemps - Time Princess Fanfic
FanfictionFanfiction sur le jeu Dress up Princesse du temps. Contient des spoilers sur l'une des fins disponible, lisez uniquement si vous êtes arrivés à 2-8 dans l'histoire. - Voilà, elle avait fini le livre et avait offert à Marie et à ses partenaires une...