Choix 3 - Hésiter entre lui et Fersen

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(Temps de lecture estimé : 6 minutes)

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« Je... Je suis navrée, Lafayette. » Pris-je le temps de dire en regardant l'homme toujours agenouillé.

Son regard se releva vers moi. Son expression me fit l'impression d'un poignard dans le coeur. Ses sourcils étaient relevés et ses yeux me semblaient plus humides. J'avais l'impression qu'il était suspendu à mes lèvres attendant une suite. Tout son corps semblait s'être prostré et il avait également un peu reculé son torse, comme s'il cherchait à se protéger d'une attaque. Tout ici semblait le rendre si vulnérable. Mon cœur battait toujours fort, mais je craignais de lui laisser un espoir lorsque le choix de Marie avait plus de chance de se porter sur son amour historique, le comte de Fersen. Je n'étais pas la seule à compter dans ce cas là. Je portais une main à ma poitrine.

« Vos sentiments me touchent sincèrement. Et je tiens à vous plus que vous ne pouvez l'imaginer. Cependant, il y a une autre personne envers qui je nourris ce type de sentiments, et ce serait irrespectueux de ma part de vous laisser sans réponse. »

Ces mots avaient eu du mal à quitter ma bouche. Je ressentais en même lieu une douleur sourde au creux de la poitrine. Regarder Lafayette actuellement en devenait même douloureux, je préférais donc porter mon attention sur tout autre élément du décors - et la fontaine près de laquelle nous étions constituais un très bon support. Je percevais du coin de l'œil Lafayette se relever. Je ne pouvais voir son expression mais c'était certainement mieux ainsi.

« Cette personne... Est-ce le comte de Fersen ? »

Surprise, je reportais mon attention sur le marquis. Ses sourcils étaient froncés, son expression s'était refermée. Il semblait être redevenu le Lafayette que j'avais découvert à mon arrivée au palais, et pourtant, la lueur dans ses yeux reflétait une forte tristesse.

« Comment ? » Demandais-je finalement. Etait-ce une chose si immensément connue que Fersen et moi avions une liaison ?

« Cela se voit à vos regards Votre Majesté, et j'avais connaissance de votre amitié passée. »

Notre amitié passée... Il en avait déjà fait mention au banquet, la première fois que nous avions dansé ensemble. En avait il eu vent de la part de Fersen ? Lafayette et le comte avait combattu cote à cote, il ne paressait pas invraisemblable que Fersen fasse mention de ma personne à l'un de ses frères d'armes.

« Si vous m'y autorisez, Votre Majesté, j'aimerais me retirer désormais. »

Lafayette semblait avoir récupéré sa froideur habituelle. Un frisson me parcouru l'échine. Etait-ce le froid nocturne ou simplement l'effet de son regard ? Il me devenait difficile de le discerner. Tentant de réprimer la douleur qui envahissait mon coeur, je restais droite. Je ne pouvais pas lui laisser le moindre doute. Je ne pouvais pas répondre pour Marie lorsque cette dernière porterait surement son choix sur le beau Fersen.

En guise de réaction à sa question, j'hochais de la tête, gardant le silence. Le temps me semblait un peu trop long et le marquis comme décidé à le prolonger, garda son regard fixé dans le mien une bonne minute comme s'il essayait de lire en mon coeur. Enfin, il marqua la fin de ce temps par une révérence silencieuse et rigide et me tourna le dos, me laissant la lampe à huile qu'il avait posé sur le bord de la fontaine - par courtoisie certainement, et s'enfonça seul dans les ténèbres de la nuit.

En ce soir là, j'ignorais combien je l'avais blessé.
La nuit qui vint après, le sommeil me manqua, marqué par l'expression des yeux de cet homme à qui je n'avais pu retourner les sentiments. Bien vite, je dû reprendre mes activités de reine et laisser derrière moi toute cette affaire de cœur. Dans les jours et semaines qui vinrent, je ne manquais pas de croiser Lafayette, mais nos rapports avaient strictement changé. Il était évidemment cordial mais ses yeux avaient cessés de briller à ma vue. À la cour, nombre de personnes en étaient venues à se questionner sur le comportement du célèbre marquis, bien que personne n'osait poser la question au principal concerné. La rivalité entre Lafayette et Fersen semblait s'être accrue. Fersen ayant à plusieurs reprises lancé des remarques acerbes quant au comportement froid du marquis, rien n'allait en s'arrangeant.

Bientôt les conflits se firent de plus en plus fréquents, et le marquis qui au début ne répondait pas à la provocation avait finalement cédé aux hostilités. Les raisons étaient diverses, mais bientôt tout semblait les opposer, que ce soit dans les décisions politiques où l'un venait maintenant à être toujours opposé à l'autre, ou même dans de simples conversations. Plusieurs fois j'avais crains que cela n'aille trop loin et qu'ils n'en viennent aux mains tant la violence et la haine semblait grandir à chaque conflit.

Cela aurait certainement mieux tourné si j'avais eu le courage d'aller parler à chacun d'entre eux pour éclaircir la situation mais Lafayette me regardait avec une telle froideur actuellement que je ne pouvais m'empêcher de le fuir du regard. Mes sentiments n'avaient toujours pas guéris, et la blessure semblait toujours si profonde.

Un jour la dispute entre les deux hommes les mena bien trop loin. Les insultes montaient. Je les avais suivi dans le parc, enfin décidée de les aider à régler leur conflit mais les mots de haine étaient si profonds que je ne parvenais plus à rien faire que d'écouter.

« Monsieur le héros de la guerre d'Amérique, si je puis utiliser les mots que l'on emploie pour vous qualifier. Votre rôle au sein de cette guerre n'a guère été plus que le mien et si enfin vous aviez fait le moindre effort vous seriez certainement parvenu à sauver certains de vos camarades qui se sont sacrifié pour sauver votre tête ! »

Sous la dureté des paroles j'hoquetais. Le regard du marquis, transformé par les paroles de Fersen, n'avait jamais été aussi dur et je ne lui avait encore jamais vu une telle expression de haine. Sous la peur, j'en mordais ma lèvre jusqu'au sang. Lafayette était immobile mais ses poings violemment serrés tremblaient. Comment un homme d'une telle intégrité avait pu en arriver à ce stade ? Il me lança un regard me figeant sur place.

« Vous faites le fier devant la reine, mais je vous connais Fersen. Vous et votre jeu qui a tant charmé la reine, comme il a charmé tant d'autres femmes. Vous vous proclamez fidèle, mais qui était-ce alors cette femme à qui vous faisiez la cour à l'endroit même où nous nous situons, dans le jardin de Versailles il y a tout juste un mois ? »

Rien n'avait été dit sans avoir le but de blesser l'autre. Fersen tourna un regard empreint d'inquiétude dans ma direction mais actuellement, rien de ce qui se passait ne pouvait plus m'affecter. L'un comme l'autre, je ne pouvais plus les entendre. La froideur de mon regard dû donc impacter Fersen qui sembla sortir hors de ses gonds et pointa une arme à feu en direction de son ancien compagnon d'arme.

« Lafayette, pour votre gloire et pour mon honneur, sortez donc votre arme. La reine ici présente sera témoin du vainqueur du duel. »

Ma respiration semblait s'être bloquée dans ma gorge. Les duels n'étaient pas autorisés depuis pourtant plus d'un siècle. Certes, il continuait de s'en dérouler en secret mais jamais cela ne s'était vu à la cour du Roi !

« Ma reine, je ne fais cela que pour vous. Je n'ai jamais aimé que vous. »

Figée sur place j'observais le marquis répondre à la provocation. Sentant mes jambes se dérober, j'observais les deux se regarder dans le blanc des yeux un moment, leurs armes pointées en direction de l'autre. Je fermais les yeux et un coup de feu retentit, glaçant tout mon sang. Lafayette avait atteint sciemment la main du brun mais celui ci ne semblait pas prêt à s'arrêter à si peu, gardant son arme droite et levée contre son adversaire. Visant la poitrine.

Que fallait-il que je fasse ?

• S'interposer pour les arrêter. (Choix 1B) (en cours d'écriture, à venir)

• Rester à l'écart. (Choix 2B) (en cours d'écriture, à venir)

Un soir de Printemps - Time Princess FanficOù les histoires vivent. Découvrez maintenant