Choix 2C : Rester à l'écart

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Je ne pouvais pas me résoudre à aller courir entre eux deux. Mes jambes même ne semblaient plus répondre à mon appel. « Fersen », suppliais-je trop bas pour qu'il ne m'entende. Je ne pouvais pas croire la scène se déroulant devant moi. Je ne pouvais plus me permettre de regarder non plus. Je ne pouvais que prier. Le temps me semblait long et tout mes sens étaient aux abois. Il n'y avait pas un bruit. Espérant que tout serait enfin réglé, j'ouvrais les yeux. Et à l'instant même où je songeais qu'enfin les tensions s'étaient calmée, Fersen pressa la gâchette et Lafayette s'effondra.

J'eu la sensation quasi-instantanée que mon coeur venait de s'arrêter de battre. J'avais l'impression que tout mon être était alors fait de pierre, immobile et lourd. A cet instant précis, je me sentais perdue, comme si aucune sensation ou émotion n'était suffisamment forte pour remplir le vide qui m'habitait. Je ne ressentais plus rien d'autre que la vive douleur dans ma poitrine. Sans même trop comprendre où j'allais, je parvenais à me lever et me précipitais en direction du marquis, allongé au sol, une flaque de sang s'étant accumulée autour de lui. La balle avait touché sa poitrine à l'endroit même de son coeur. Derrière moi j'entendis Fersen reprendre conscience de la lourdeur de ses actes et tomber sur ses genoux, à même le sol.

Le torse de Lafayette était immobile comme un buste de marbre. Plus aucune respiration ne troublait son torse. Mon regard semblait s'être immobilisé sur sa poitrine, comme si j'attendais en vain le moindre souffle. Je n'avais plus l'impression d'être là, comme si j'observais la scène d'en dehors de moi même. Je ne pouvais plus contrôler mes mouvements, et pourtant ma main vint rejoindre la joue encore chaude de l'homme qui était tombé. Était-ce Marie qui animait le corps ? Doucement je me percevais glisser cette même main le long de son visage, et s'attarder sur ses yeux désormais vides de vie pour les refermer une dernière fois. Et Marie se pencha, déposant chastement son premier et dernier baiser avec le marquis alors qu'une larme coulait le long de sa joue.

Marie aussi s'était éprise de Lafayette et je venais de briser ses sentiments.

Un soir de Printemps - Time Princess FanficOù les histoires vivent. Découvrez maintenant