SOFT REVENGE tome 3

Chapitre 5

Lorsque nous franchissons le seuil de l'hôpital, une douce brise me caresse délicatement le visage. Fermant les yeux je profite de cet air frais en inspirant une grande bouffée. Je sais qu'en prenant place dans le véhicule qui se trouve devant nous je serai obligé de tout avouer à ma mère et je fais tout mon possible pour retarder ce moment.

D'un pas hésitant, je la pousse jusqu'à la voiture et Caleb me demande de le laisser faire avec un grand sourire. D'un hochement de tête je me mets sur le côté et l'observe porter ma mère jusqu'au siège de la voiture pendant que moi je plie le fauteuil roulant.
Alors que je me prépare à le ranger dans le coffre, il me stoppe en me demandant de la rejoindre. Soupirant, je suis son conseil et monte en silence.

Caleb se joint à nous et s'aventure lentement sur le bitume comme s'il avait compris mon embarras. J'avais l'impression qu'il voulait allonger le chemin pour me donner le temps et la force de tout lui avouer.

Le regard braquer sur les rues qui défilent lentement je cherche mes mots. Avec Caroline ç'a été simple, mais avec ma mère j'ai l'impression d'être une illettrée tant j'avais perdu mon assurance et mes paroles.

- Alex depuis qu'on est sortie de l'hôpital je te trouve bien silencieuse qu'est-ce qui t'arrive ?

- Maman j'ai une question, commencé-je en capturant son regard.

- Si tu comptes me parler de ton père, ce n'est pas...

- Non, maman ! J'aimerais savoir comment tu m'as trouvé ?

- Je n'en sais rien, Alex ! Je te l'ai mille fois répété... je me souviens de peu de choses et...

- Calme-toi maman. Ne te mets pas dans un état pareil pour cette simple question.

- Tu n'as pas changé Alex ! Tu es le portrait craché de ton père. Ai-je fait quelque chose de mal en venant à toi ?

- Non, bien sûr que non, s'il te plaît garde ton calme je vais t'expliquer pourquoi j'ai remis cette question sur le tapis.

- Je t'écoute, je suis tout ouïe.

Respirant un grand coup je baisse le regard et commence à jouer avec le tissu de ma robe pour cacher ma gêne.

- Après votre mort je pensais ne plus jamais rencontré le bonheur, mais un jour j'ai fait la connaissance d'un homme qui a réussi à combler le vide que je ressentais au fond de moi. Il m'a soutenu quand rien n'allait dans ma vie et il a toujours su me faire rire...

- Viens-en au point important de ton récit, me coupe-t-elle en me foudroyant du regard.

- Je suis en couple depuis deux ans maintenant et j'ai 5 enfants !

- Bon Dieu Alex, c'est une blague ? clame-t-elle en me prenant par les épaules.

Elle me secoue à plusieurs reprises en me demandant si j'étais sérieuse et cette scène me ramène dans le passé.

Un jour, j'ai présenté un ami du collège à mon père et il était content, mais pas ma mère. Elle s'est levée d'un bond et l'a jeté dehors sous les protestations de mon père. Il m'avait demandé de montée dans ma chambre et qu'il allait régler cela.

Le visage larmoyant je me suis réfugié dans ma chambre. Je comptais les minutes, car je savais que ma mère allait débarquer d'un moment à l'autre et m'accuser de la dispute qu'elle a eue avec son mari. Quand j'ai entendu ma porte coulisser, j'ai bondi de mon lit et ma mère m'a saisi les épaules en m'accusant de tous les problèmes auxquels elle fait face dans sa vie de couple.

Comme toujours, mon géniteur intervient et ma mère part en pestant. Il me disait toujours que je ne devais pas en vouloir à ma mère, car elle veut me surprotéger. Il cherchait toujours à justifier les coups de colère de sa femme par amour. J'ai appris grâce à lui quelles sont les limites à ne pas dépasser pour plaire à ma mère et cela m'a beaucoup aidé.