Qu'il détestait ce boulot, faire le lave vaisselle de ce restaurant. Heureusement qu'il y'avait une personne de relève plus tard après l'après-midi.

Ayant enfin terminé les tâches du jour, il rangea le matériel et partit signaler son départ.

Bickslow sortit par la porte arrière pour rentrer, espérant qu'il y'aura pas de soleil agressif comme pendant la journée d'hier et heureusement que cette jeune fille avait été là, si non il se serait déshydraté et dans le pire des scénarios, il aurait terminé evanoui.

Ce dernier se mit à siffloter, satisfait du vent frais présent dans l'air. La rue était pleine, les passants bruyants avec des visages rayonnants.

Voir les gens aussi heureux autour de lui rappelait à quel point il ne l'était pas. Il avait fait de mauvaise chose dans sa vie maintenant il se retrouvait seul : rentrer et n'avoir personne avec qui passer un agréable moment.

La solitude, au fond il détestait ça.

Pourquoi rentrer maintenant de toute façon ? Autant marcher encore un peu.

Il coupa par un chemin dont il n'avait pas l'habitude de prendre question de visiter et changer de paysage. Il ne perdait que du temps après tout, exactement ce qu'il désirait.

Bickslow avançait tout doucement, il y'avait beaucoup d'arbustes et quelques maisons en bordure très éloignées les uns des autres. Il ne devait pas avoir beaucoup de personne vivant de ce côté vu l'état presque désertique des lieux.

Plus il avançait, plus il entendait une douce mélodie qui attira son automatiquement son attention. Séduit, il se mit à la suivre la trouvant attractive.

Le jeune homme arriva dans une verdure où au bord d'un ruisseau en dessous d'un arbre se trouvait une jeune fille de dos, et cette couleur de cheveux lui disait vaguement quelque chose.

Il descendit plus bas et s'arrêta derrière elle, écoutant attentivement sans faire le moindre bruit. Malgré son silence, elle s'arrêta de chanter.

— C'est qui ? demanda-t-elle, sans se retourner.

Il devrait peut-être s'en aller. Il se retourna donc pour partir mais elle se releva instantanément, la main posée sur l'arbre comme appui.

— Attendez.

Elle s'approcha de lui lentement s'arrêtant juste à quelques centimètres de lui et se mit à lui parler, la voix raisonnant comme un murmure.

— Vous êtes le monsieur de la dernière fois. Celui du parc à qui j'ai donné de l'eau.

— Monsieur ? Mais je suis pas si vieux que ça quand même, s'offusqua-t-il.

— Ah bon ? Désolée je ne savais pas.

— Bah comment tu veux le savoir si...  Attend, t'es aveugle c'est ça ?

Il la vit serrer le bas de sa robe en baissant le regard.

— Oui, souffla-t-elle.

Il fit un O parfait avec sa bouche. Il ne savait pas quoi répondre maintenant. Et quelle délicatesse avec laquelle il avait ainsi poser cette question. Il avait été assez brusque.

— Et comment tu savais que c'était moi ?

— Je ne sais pas. Peu... Peut-être cette odeur de bois mouillé qui émane de vous.

— De... de bois mouillé ?

— Vous sentiez pareille hier.

Il emanait une telle odeur ?

AveugleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant