Chapitre 3- Adieu

331 21 1
                                    

Sage

Une fois arrivé chez moi j'aperçus la voiture du fiancé de ma mère. Il n'était pas censé être présent, il ne devait y avoir que ma mère à la maison. Je me stationnais donc devant la petite maison à deux doigts de tomber en morceaux. Je respirais un bon coup et me décidais à faire face à la suite. Comme à leur habitude, ma mère et son fiancé étaient en mauvais terme. Je montai donc discrètement les marches sans me faire remarquer par l'un d'eux.

Une fois dans ma chambre, je visualisais ce qui me manquait pour mon départ. L'endroit où je m'en allais rester était déjà meublé, j'avais déjà la majorité de mon linge dans le coffre de ma voiture, je devais donc seulement apporter des éléments de ma toilette et le reste des vêtements. Je mis le tout dans un de mes anciens sacs de gym. Je regardai autour de moi une dernière fois me disant que ma chambre qui avait servi à la création de beaux souvenirs n'allait pas me manquer tant que ça en fin de compte. Avant de sortir, mon regard s'attarda sur le cadre d'une photo de mon père et moi lorsque j'étais encore toute petite fille. Il me regardait comme si j'étais la chose la plus précieuse de sa vie. Le cœur gros, je me débarrassais du cadre et mis la photo dans le sac.

Je me dirigeais ensuite vers la chambre de ma mère sans faire de bruit en connaissant par coeur qu'elles planche du plancher pouvait craquer. Mon beau-père avait beau crier fort, s'il entendait par-dessus sa voix ma présence je serais obligé de sortir immédiatement. Dans la garde-robe, ma mère avait une cachette secrète. Je le savais, car la nuit où mon père a été tué, ma mère et moi nous sommes enfermés dans la garde de robe sous la demande de mon père. Elle a ensuite ouvert une trappe par l'un des morceaux du plancher de bois et ma demandé de rester cacher sans faire de bruit. Je ne devais pas sortir sous aucun prétexte. Je devais attendre qu'elle ou les policiers l'ouvrent. Je me souviens m'être replié sur moi-même en entendant les cris et d'étranges sons. Pour ne pas pleurer, je m'étais concentré sur ce qui devait être une boite à souvenir puisque toute sorte de choses remplissaient la valise ouverte. Ma première couverture, des photos de notre petite famille, des souvenirs des endroits dont mes parents avaient visité ensemble, etc.

Tout comme ma mère l'avait fait des années plus tôt, je tirais sur le bout de bois pour ouvrir la trappe. Je me glissais à l'intérieure, maintenant trop grande pour rester debout je me mise en petit bonhomme et sorti l'enveloppe contenant une lettre et des liasses de billets verts sur le dessus des photos. Je ne m'attardais pas trop longtemps et ressorti de la cachette. Comme si j'étais revenu dans le passé, un autre souvenir me revint à l'esprit. Les bruits avaient cessé pendant une longue période puis j'avais entendu ma mère crier et pleurer très fort tout près. Puis, plus rien de nouveau, ou presque. Elle avait des sanglots. J'entendis ensuite la trappe s'ouvrir et ma mère m'aida à sortir en me prenant dans ses bras. Ses mains étaient pleines de sang. Une fois complètement dans ses bras, elle se leva en essayant de me cacher le visage à l'aide de ses cheveux en sortant de la chambre, mais je le vis quand même. Mon père étendu par terre vide de son sang.

Je hochais la tête pour revenir à moi tout en refermant la trappe puis la porte du garde de robe. Au début, ma mère ne penserait surement pas à aller voir si j'y ai mis quelque chose, mais je savais qu'elle finirait par le faire. Étant maintenant venu le temps de partir, je descendais les marches avec mon sac sur une épaule et les deux mains dans ma veste en jeans.

«Eh oh tu t'en vas où comme ça?» S'écria Valentin, le fiancé, d'une voix ferme qui résonnait dans toute la maison.

Je fis la sourde d'oreille et continua ma descente. Je savais qu'il essayerait de s'en prendre à moi pour lui manquer de respect, mais je n'avais pas prévu qu'il le ferait aussi rapidement. Alors lorsque sa main atteignit mon cou et que qu'il me poussait d'un coup sur le mur, je n'eus pas le temps de me défaire de sa poigne.

«Lâche-la. S'il te plait, Valentin je t'en supplie...» Pleurnichait ma mère à quelque pas de nous.

«Tu fais moins la maligne maintenant huh.» Me chuchota-t-il à l'oreille. Une odeur d'alcool parvint jusqu'à mon nez. «Toi ferme-la» s'écria-t-il de nouveau contre ma mère.

«Alors, ils étaient bonnes tes bières Valentin?» Demandais-je d'un ton moqueur en le regardant dans le blanc des yeux.

Sa main délaissa mon cou. Elle se forma en point et vint se heurter à mon visage quelques secondes plus tard. Ma mère cria de nouveau et s'approcha en lui frappant le dos. Je me mise à rire malgré moi et malgré la douleur qui se répandais sur mon visage. Je ne savais pas si le liquide que je sentais ne provenait que de mes larmes ou de mon sang.

«Sale petite garce, j'en ai assez de toi.» S'exclama-t-il en m'attrapant par le derrière de mon cou avant de me donner un coup de genoux sur les côtes.

En ayant assez de recevoir des coups de ma mère, il se retourna vers elle et la frappa de nouveau. Son visage étant déjà marqué par son passage régulier. Cela me donna la chance de me reprendre. Je m'approchais derrière lui et frappa ses parties génitales d'un coup de pied. Sous le choc et plié en deux, j'en profitais pour faire exactement ce qu'il m'avait fait quelques secondes plus tôt. Ensuite, j'attrapais ses joues d'une main et lui chuchotais-je dans l'oreille :

«Tu es chanceux qu'elle soit trop aveugle et désespérée pour t'aimer parce qu'autrement, je me serai occupé de toi.»

Essayant de faire je ne sais quoi avec sa main, je l'attrapai et lui plia les doigts jusqu'à ce qu'il crie de douleur. Je le poussais ensuite à la renverse. Mon regard croisa celui de ma mère et sans prononcer aucuns mots elle savait ce que je lui demandais. Je savais également ce qu'elle me répondait; elle n'allait pas me suivre. Je me retournai et pris mon sac qui était tombé par terre. Je me retournais une dernière fois vers elle.

«Je t'aime maman.»

Puis je quittais la maison sans me retourner jusqu'à mon auto que je démarrais et me mise en route sur le champ.

_____________________________________________________

Hello mes louveteaux! 

J'espère que vous avez aimez ce chapitre qui n'était pas des plus rose je le sais... Mais, il était nécessaire. Je voulais prendre le temps de vous remercier pour les votes, les commentaires et les 1k vues. 

En espérant que la suite vous plaise <3


Realm Breaker- 1 - Illusions PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant