Partie 1

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Il ne la regarde pas vraiment quand il rentre dans les gradins, d'abord affolé par son retard, mais ensuite rassuré par la présence de ses coéquipiers non pas sur le parquet mais installés derrière lui, suivant le match en cours du regard.

Quand il fait finalement face à la rambarde, il voit finalement cette équipe féminine qui joue à leur place, retardant le leur d'une heure au moins. Mais urgence oblige, le gymnase devant les accueillir étant hors service, elles peuvent jouer là, sans retarder leur saison de deux voire trois semaines.

- Il y a une équipe féminine à Kaijo ? demande enfin Kise, après avoir réussi à décrocher le jeu des yeux.

- Ouais. Apparemment. Je croyais qu'il n'était plus là depuis l'année dernière, répond son ancien capitaine.

Dire qu'il avait prit une demi journée de congé pour voir leur match...

Il s'assoit près de lui, et une voix de femme rit à côté :

- Eh bien non ! Nous sommes toujours vivantes. Enfin, les nouvelles, en tout cas.

Ils regardent la jeune femme brune, accoudée à  la barrière, qui n'hésite pas à siffler, deux doigts dans la bouche.

Les joueuses en bleu lui offrent un sourire, et reprennent le jeu comme si de rien n'était.

- Tu étais leur capitaine l'année dernière, non ? demande Kasamastu en croisant les bras.

Elle s'assoit à côté de lui, dans les escaliers.

- Oui. Enfin, en début d'année seulement. Yuki a été capitaine après notre première défaite au premier Interlycée.

- Qui ?

- Le numéro sept. Regarde. La brune à la queue de cheval.

Kise jette un œil aussi, et les regarde toutes les cinq : le sept, taille standard, le onze, plus grande d'une tête et les cheveux coupés à la garçonne, le trois, plus petite et les cheveux nattés aux mèches brunes et vertes, le dix-neuf, un pansement sur le visage, un autre sur le bras et un bandage à la cuisse à demi caché par le short, plutôt grande aussi, pour une fille, et enfin une fille immense, peut-être plus grande qu'Akashi, les cheveux mi-long et semi-attachés en queue de cheval, et les yeux étonnamment clairs, le numéro vingt-et-un.

- Y a... que huit joueuses, dans notre équipe ? demande le mannequin.

L'ancienne lycéenne sourit.

- Oui. Et il n'y a pas de coach. Yuki gère un peu tout toute seule.

- La professeure... tente Kasamatsu en fronçant les sourcils.

Elle dénègue tout de suite :

- C'est la coordinatrice. Elle est professeur de musique. Il n'y a personne pour nous aider au lycée. C'est ce qui fait que cette équipe est assez inespérée.

L'ancien capitaine plisse les lèvres.

- Leur jeu est assez... elles n'ont pas appris à jouer, ou quoi ? Je veux dire, ça marche, mais c'est pas comme ça qu'on joue au basket.

Les passes s'enchaînent à toute vitesse et pourtant, elles passent au dessus des têtes, entre les jambes, ça pourrait ressembler à du street basket si la capitaine et le numéro vingt-et-un n'avaient pas un jeu rigoureusement ordinaire.

- C'est dingue. C'est super captivant, dit Kise en se penchant en avant. Je ne savais même pas qu'on avait une équipe féminine. Elles s'en sortent bien.

En effet, l'écart se creuse et quand le match se termine, le lycée affiche fièrement un résultat de soixante-deux à quarante-six.

Les filles se frappent dans les mains après avoir salué, et partent se changer tandis que les garçons se lèvent pour descendre.

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