Partie 2

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Le match commence et Kise se surprend à se pencher en avant, prêt à regarder les filles de son lycée jouer.

Le ballon semble bouger de manière moins aléatoire que lors de leur dernière rencontre, et chaque mouvement semble dirigé et contrôlé par Yikiko. Il lui semble vaguement reconnaître la maîtrise de Kuroko dans les calculs et les incursions de la capitaine dans le jeu.

Il peut même prédire du haut des gradins les mouvements qu'elle réalise et les coups qu'elle prévoit. C'est comme assister à un jeu d'échecs : les pièces se couchent avant même d'avoir été touchées, et les cartons rouges s'enchainent.

Les choses s'enveniment, se calment, et puis finalement, un coup part au troisième quart temps, quand l'une des joueuses adverse, la plus grande, lève la main pour frapper le numéro trois, la plus petite de l'équipe, avec ses cheveux bruns et verts.

Un claquement sec retentit, et la main de la capitaine atterrit autour du poignet de la joueuse.

Yukiko la lâche rapidement, et recule d'un pas, mise devant sa joueuse, les épaules ressorties, le torse bombé.

- Espèce de sale garce !

L'arbitre siffle un carton rouge, et d'autres joueuses s'interposent entre les deux avant que la grande numéro quinze ne tente de frapper Yukiko. Celle-ci le toise, impassible, silencieuse.

- Une force de la nature.

La joueuse est sortie, et le match se termine sans encombres.

L'aquipe féminine de Kaijo est la première équipe à ne pas avoir eu de joueuses blessées au cours de l'affrontement contre cet adversaire, qu'elles ont de toute manière écrasé.

Il glisse ses mains dans ses poches, frustré.

Regarder un match lui donne généralement envie de jouer, et celui-là n'échappe pas à la règle. Il redescend les gradins lentement, et arpente les couloirs à la recherche de la sortie.

- Toi, je vais te crever un œil.

La voix tranchante qu'il entend à côté du distributeur le fait d'abord frissonner, avant de le mettre en colère.

C'est la joueuse numéro quinze, qui a été sortie, et la petite numéro trois, de Kaijo.

Mais une voix les coupe tous les trois dans leur élan :

- A ta place, je ne ferais pas ça. Mais après tout, je ne suis pas à ta place, et tu n'es pas à la mienne. On ne sait jamais. Des fois que tu pourrais expérimenter tes propres menaces.

Yukiko pourrait cracher qu'elle n'aurait pas l'air aussi contrariée. Et elle enfile pourtant sa veste de survêtement tranquillement, par dessus sa chemise propre d'uniforme, et un pantalon qui doit être à elle.

- Toi. Tu t'es bien amusée ? C'est drôle de jouer avec les autres ? Quand on peut se cacher derrière les arbitres...

Elle rit. La capitaine rit. Franchement.

- Oh, ma pauvre. Ce n'est pas moi, que j'ai caché derrière les arbitres. C'est toi. Mais maintenant que tu es toute seule ici, devant moi, qui peut deviner ce qui va t'arriver ? Après tout, tu es la fille violente qui a essayé de ma frapper devant tout le monde tout à l'heure, et personne ici ne pourra dire que tu n'es pas celle qui a commencé.

Kise fait signe à la petite joueuse de le rejoindre, et elle se faufile entre le mur, le distributeur et leur adversaire du jour pour arriver jusqu'à lui.

- Et lui ? C'est une menace aussi ? demande la plus grande d'un air sarcastique.

- Ce que tu fais ne me regarde pas. Tant que tu ne t'amuses pas à terroriser mes camarades.

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