Partie 3

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Un regard. C'est tout ce qu'il lui faut pour qu'elle s'arrête. Comme s'il lui avait ciré après. Non. Juste regardé. Un regard qui semblait lui demander de s'arrêter.

Elle se retourne, et il sourit doucement.

- Bonjour. Comment ça a été, votre dernier match ?

Un mois s'est écoulé depuis leur sortie au café. Et il ne lui a jamais parlé comme ça depuis.

Elle hausse les épaules.

- Je dirais que ça va. On continue.

- Je vois.

- Et vous ?

- Je dirais que ça va aussi. On va bientôt jouer contre un ami à moi, en interne, pour un match amical. C'est drôle, parce que quelques semaines après, on se retrouve en officiel, si tout se passe bien.

- Je vois.

- Dis, Yukiko, ça te dirait une crêpe comme la dernière fois ?

Maintenant qu'elle y pense, pour qu'il sorte aussi à cette heure là de l'après-midi, il doit avoir terminé son entraînement, lui aussi.

- Tu m'appelles par mon prénom ? demande-t-elle sans répondre.

Il détourne le regard, gêné.

- Désolé. Je ne connais pas ton nom de famille.

Elle hausse les épaules :

- Toi, c'est quoi ton prénom ?

- Ryota.

- Ryota... répète-t-elle. C'est noté. Maintenant, tu peux m'appeler par mon prénom.

- Ah...

Elle continue d'avancer, et ne s'arrête qu'au portail.

- Et pourquoi je retournerais manger une crêpe avec toi ?

- Parce que je te la paye ? tente-t-il.

- Mauvaise réponse.

- J'ai pas envie d'y aller tout seul et tu étais sur le chemin, soupire Kise.

Elle lui fait un sourire lumineux.

- D'accord. Je t'accompagne.

- Pour de vrai ?

- Je ne te proposerais pas pour refuser juste après, ce ne serait pas sympa.

Il soupire de plus belle.

- Y a un tas de gens pas sympas, dans ce monde.

La lycéenne médite ses paroles en silence, et ils passent devant l'arrêt de bus.

- J'espère que tu n'auras pas de problèmes, avec mes fans, murmure-t-il deux mètres plus loin.

- Si tu ne peux pas gérer tes propres fans... ne t'en inquiète pas. Tu te feras du mauvais sang pour rien.

- Oui... tu as peut-être raison. Au fait, tu as été invitée à la patinoire samedi après-midi ?

- Oui ? Ce n'était pas un rencard, de base ?

- Si, mais il faut croire qu'ils étaient tellement gênés qu'ils ont invité nos deux équipes ! rit-il.

C'est effectivement un joueur masculin et une féminine qui ont voulu faire une sortie à deux, qui s'est peu à peu transformée en sortie collective...

- Mais on ne serait que quatre à venir, chez nous, poursuit-il.

Elle hoche lentement la tête.

- C'est un peu plus raisonnable, alors. Je viendrais peut-être.

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