J'embarque dans l'avion qui m'emmènera jusqu'à Oslo. Nous ne sommes que mi-novembre, mais le marché de Noël débute fin de semaine et s'étend jusqu'au huit janvier. Ma sœur a de la chance, si je ne l'aimais pas autant, je ne serais pas là, à devoir prendre sa place. Malgré mon accord, je ne peux m'empêcher d'être de mauvaise humeur aujourd'hui. Je me retrouve esseulée dans cette aventure qui ne m'appartient pas et rien que d'imaginer qu'il n'y aura pas de températures positives, me glace le sang.
J'avance tranquillement dans l'allée et repère mon siège. Bien sûr, je suis placée du côté couloir. Pour deux heures de vol, j'aurais préféré pouvoir admirer le paysage vu d'en haut, comme la personne déjà installée près du hublot. Au moins je ne suis pas sur le fauteuil du milieu, et ce sera plus simple pour moi d'aller aux toilettes, mais bon pour le peu de temps de vol, j'aurai survécu.
Je m'assois et commence à me mettre à l'aise. Du moins le mieux possible et je sors mes écouteurs de mon sac à main avant de le glisser sous le siège du passager de devant.
— AIE !
Un objet non identifié me percute la tempe lorsque je me redresse. Juste à côté de mon piercing au coin de l'œil, ça fait un mal de chien.
— Merde ! Désolé !!! Vous allez bien ?
Je dévisage l'homme qui me surplombe. Grand, très grand. Trop grand ? Bref, il est gigantesque. Et si j'en crois ce qu'il tient dans les mains, il vient de me frapper avec sa sacoche. Une minuscule sacoche en bandoulière. Comment une si petite chose a pu me faire aussi mal ? Il a mis une brique à l'intérieur ?
— Ça va ? insiste-t-il.
— Oui, ça va, réponds-je en me massant la pommette. Vous avez quoi là-dedans, un lingot d'or ?
— J'aimerais bien, rigole-t-il.
Sérieux, il rigole en plus ? Il vient de me défoncer le haut de ma joue et ça le fait rire ? Il comprend en me regardant que moi, je ne me marre pas du tout et reprend :
— Non, ça doit être ma cigarette électronique. Elle pèse un âne mort. Vous voulez que je demande de la glace ?
— Non ça ira. Mais mettez-vous à la vraie clope. Au moins c'est vous que ça tuera plutôt que les autres.
—...
Ok, ce n'était peut-être pas la meilleure réplique à avoir. Mais il m'a cherchée aussi. C'est lui qui m'a attaquée.
— Je...
— Suis désolé, j'ai compris. C'est bon, je vous pardonne. Vous pouvez aller vous installer sans culpabiliser maintenant.
— Non c'est que... ma place est là. J'aimerais passer s'il vous plait.
C'est bien ma veine, en plus c'est mon voisin de voyage.
— Ok, soupiré-je.
Je me lève et laisse mon agresseur s'assoir. La vache, il est vraiment grand. Je sais que je suis petite avec mon mètre soixante, mais lui doit bien avoisiner les deux mètres. J'en profite pour l'observer rapidement. Grand donc... Les cheveux blonds et trop longs. Ou trop courts, je ne sais pas vraiment. Un entre-deux qui montre qu'il va de temps en temps chez le coiffeur, mais que là, il a un peu trop attendu. Plutôt bien foutu vu comment son pull moule ses muscles sur son buste. Un mec lambda qui prend un minimum soin de lui, mais pas trop.
— Merci.
— De rien, ce n'est pas comme si j'avais le choix de toute façon...
— Vous partez en vacances ?
VOUS LISEZ
Amour et Chocolat (éditions BMR)
RomanceEdwige n'avait pas prévu de passer sa fin d'année en Norvège. Mais quand sa sœur la supplie de la remplacer sur le mythique marché de Noël à Oslo, elle ne peut lui refuser. Elle qui ne supporte déjà pas la fraîcheur de ses montagnes, ne sait pas com...