Chapitre 6- Edwige

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Je me suis finalement endormie au coin du feu. C'est Claire qui m'a doucement réveillée pour le départ vers le marché. Nous sommes tous dans l'entrée à nous chausser et mettre nos manteaux.

— Tiens, prends mon écharpe si tu veux, me propose Igor.

Je ne compte déjà pas me séparer de son sweat et en plus il me laisse son écharpe. Soit il veut vraiment se faire pardonner, soit c'est juste un mec serviable. Je penche pour un mix des deux.

— Mais... et toi ?

— Je dois en avoir une deuxième dans ma valise, je reviens.

Il grimpe quatre à quatre les marches menant à l'étage pour redescendre quelques instants après avec effectivement une seconde écharpe. Je m'autorise alors à mettre celle qu'il m'a donnée autour du cou. Encore une fois, une douce odeur de chocolat me parvient et sans que je m'en rende compte, je relève le tissu vers mon nez et renifle pour m'en imprégner. Quand je relève les yeux, je croise le regard d'Igor auquel mon geste n'a pas échappé. Le rouge me monte immédiatement aux joues alors qu'un sourire en coin étire ses lèvres. Lorsqu'il ouvre la bouche pour parler je me prépare intérieurement à une moquerie :

— Tout le monde est prêt ? On peut y aller ?

Soulagée qu'il ne dise rien, j'emboite le pas de mes partenaires d'aventure. Nous suivons Igor qui semble très bien connaître la ville. Il nous dirige jusqu'au métro que nous empruntons grâce à nos pass. Deux stations plus loin, nous sommes arrivés. Il ne nous faut que quelques minutes de marche pour apercevoir les petites maisons en bois, typiques des marchés de Noël.

Pour le moment, celui-ci est fermé au public afin de permettre aux marchands de s'installer. Il ouvrira ses portes vendredi prochain, ce qui veut dire que nous avons trois jours devant nous pour être opérationnels.

Nous présentons nos badges à tour de rôle au vigile devant l'entrée. Je vais pour demander en anglais le chemin de l'accueil, mais Igor me devance en s'exprimant en Norvégien. Je me mets un post-it mental afin de lui demander comment il connait cette langue peu commune pour les Français.

Lorsque nous nous engageons dans la première allée, nous nous prenons une claque visuelle. La décoration est magnifique. Des guirlandes faites de branche de sapin, de fleurs rouges et de petites lumières clignotantes sont installées en hauteur au-dessus de chaque allée. Les chalets en bois sont eux aussi décorés et une douce musique s'échappe des haut-parleurs suspendus un peu partout. Je suis persuadée que l'odeur de vin chaud que je vais préparer terminera de compléter cette ambiance féérique.

Trois allées plus loin, nous apercevons une file d'attente de plusieurs personnes. Nous ne patientons pas longtemps avant que notre tour arrive. Je suis contente de comprendre l'anglais, ce qui n'est pas le cas de François. Nous lui traduisons ce que l'hôtesse nommée Grace nous raconte.

— Bienvenue et bravo à vous pour le concours ! Nous sommes heureux de vous accueillir parmi nous cette année. Nous avons reçu vos marchandises hier et les avons placées dans vos chalets. Vous disposerez des numéros 32, 33 et 34. Je vais vous accompagner pour vous les montrer.

— Excusez-moi, mais il me semble que vous n'avez donné que trois numéros de chalets et nous sommes quatre commerçants, l'interroge Romain.

L'hôtesse vérifie sur son listing en fronçant les sourcils.

— Non c'est bien ça, trois chalets dont un légèrement plus grand pour accueillir deux marchants. Vous avez dû recevoir un mail pour vous l'expliquer.

Nous nous regardons tous pour savoir si l'un de nous aurait lu cela quelque part, mais apparemment personne n'est au courant.

— Pouvez-vous nous dire qui doit partager le chalet le plus grand s'il vous plait ? demande Claire.

Amour et Chocolat (éditions BMR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant