Dehors

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Il est là, face à moi, le visage à peine éclairé par la faible lumière du bus, ses yeux plongés dans les miens. Les yeux sont les fenêtres de l'âme. Je vois son âme et lui voit la mienne. Le temps est comme suspendu. Cela doit le perturber que je le fixe de la sorte. Mais je ne peux détourner le regard. En sondant son âme, je ne décèle rien, sinon une pureté d'une blancheur étincelante. On dirait un ange. Soudain, ses yeux se mettent à bouger, descendant lentement vers mes lèvres. Je reste fixé sur ses yeux. Du coin de l'œil, j'aperçois un sourire se dessiner sur son visage angélique. Mon regard glisse alors vers le bas de son visage, laissant la pureté de ses yeux pour la douceur de ses lèvres. Elles m'appellent. J'ai envie de le frapper, doucement, sur ses lèvres, avec les miennes. J'ai envie de l'embrasser. Je regarde à nouveau ses yeux, il fixait déjà les miens.

Le bus s'arrête, c'est son arrêt. Je ne le reverrai pas avant demain. Son regard se détache du mien. Je ne veux pas qu'il parte, mais il sort du bus. Et moi je reste, comme chaque soir. Contrairement aux fois précédentes, il me lance un regard à travers la vitre. Je n'ai pas le temps de réfléchir que mes jambes se mettent à avancer. Juste avant que les portes se referment, je le rejoins dehors.

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