~ 11 ~ VOYAGE À 3

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Deux jours.

Deux jours qu'Orochimaru et Jiraya marchaient côte à côte sans s'être adressé le moindre mot.

Deux jours aussi qu'Hisae passa à les observer sans savoir quoi penser. Jiraya avait toujours une attention gentille pour elle, tandis qu'Orochimaru s'empressait de s'interposer avec fermeté et jalousie. L'un attendait que l'autre fasse le premier pas et personne ne semblait déterminé à le faire. Hisae en avait assez. Quarante-huit heures de silence, c'était beaucoup trop pour elle. Son cerveau avait besoin de bruit, de confrontation, d'échange d'idées. Elle bouillonnait d'envie d'entendre leur conversation et de savoir ce qu'Orochimaru comptait faire.

Alors, lorsque Jiraya proposa d'aller pêcher quelques poissons, Hisae s'empressa de rejoindre Orochimaru, qui lui lança immédiatement un regard ennuyé.

— Quoi ?

— Vous avez bien dormi ? demanda-t-elle avec un sourire.

— C'est quoi, cette question ?

— C'était juste pour savoir, ronchonna la Uzumaki.

— Ne fais pas semblant de t'intéresser à mon sommeil si tu as autre chose en tête, Hisae...

— Hm, vous avez raison... Je sais bien que sans oreiller on dort toujours mal, de toute façon, affirma-t-elle.

Orochimaru faillit sourire. Puis il se ravisa et tourna légèrement le dos.

— Du coup, vous comptez lui parler un jour ? Sasuke s'est enfui du repère et a emporté trois de vos sujets...

— Pas question. J'en parlerai à Tsunade, Jiraya n'est pas concerné.

— Vous voulez dire qu'on va continuer à marcher en silence, comme si on allait à un enterrement ou à la pire des guerres ? souffla Hisae avec dépit.

— Un problème avec ça ?

— Oui ! Je m'ennuie ! se plaignit-elle.

— Bon... Et si tu me racontais ce qui s'est passé à Kusa pour que Karin se retrouve livrée à elle-même après la mort de ta mère ? demanda le serpent, qui se posait la question depuis quelques jours maintenant.

Hisae fronça les sourcils.

— Je ne m'attendais pas à cette question...

Orochimaru garda le silence et lui lança un regard en biais. Un papillon se posa sur la main de la jeune femme, qui resta silencieuse un instant avant de soupirer et de hausser les épaules avec désintérêt.

— Bon... Si vous y tenez... Je n'étais pas au village quand ma mère est morte. On m'avait envoyée au front pour soigner les blessés, expliqua-t-elle.

Elle s'arrêta là, comme si elle avait donné toutes les infos qu'elle avait. Orochimaru se demanda pourquoi, pour une fois, elle se montrait si peu loquace. Il décida donc d'insister.

— Karin aussi a été envoyée au front. Vous ne vous y êtes pas retrouvées ?

— Non. Quand j'ai appris la mort de ma mère, j'ai demandé à ce qu'elle me remplace sur le terrain. Elle a passé l'examen des chunins, a pu voyager et découvrir le monde, ce qui lui a permis de garder une certaine liberté... J'espérais naïvement qu'elle trouve un moyen de s'enfuir. Quant à moi, ils m'ont enfermée à sa place, murmura-t-elle à l'évocation de ces souvenirs douloureux.

— C'est pour cela que tu n'as jamais pu être là pour elle ? Mais dis-moi, pourquoi vouloir tant retourner à Kusa ? demanda le serpent.

— J'étais captive et pas assez forte pour m'enfuir. Je me serais bien tranché les poignets pour la rejoindre, mais ma cellule possédait un champ de force qui m'empêchait de passer physiquement. Je ne vais pas vous mentir... Je voulais rentrer à Kusa les trois premiers jours passés au repère, parce que j'avais peur que ma situation puisse être pire... Mais ensuite, j'ai compris. Karin et moi avions un semblant de libre-arbitre, à vos côtés... Je ne dis pas que je m'en contente. Ne croyez pas être un sauveur ou un truc tordu du genre ! Vous êtes juste moins... Cruel, débita-t-elle, le regard pensif.

EVERYONE NEEDS LOVE - Orochimaru x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant