chapitre 7

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Je prends un grand bol d'inspiration, en arrivant au skatepark. Mes pieds tâtonnent la pelouse. C'est encore humide. Logique, puisqu'il a plu une bonne partie de la journée. Vive la Bretagne.

Et pourtant, quand mon dos rencontre l'herbe mouillée, je pousse un soupir de soulagement. Il y a bien longtemps que je m'étais trouvé un moment pour respirer.

Mon regard croise celui des nuages. Mon esprit croise celui de mon père. Inexistant ? Mort ? Disparu ? Inconscient ? Je n'en sais foutrement rien.

Quelques étoiles brillent au-dessus de moi. Pas toutes, parce qu'il y a beaucoup de nuages. Je peine à retrouver la grande ourse. Mais lorsque je la trouve, mon espoir revient. Et je me dis, que peut-être que ce sont les étoiles qui me tiennent en vie.

Je fronce les sourcils quand, j'entends un bruit inhabituel. Doucement, mes jambes s'activent, et je me lève pour suivre l'origine du bruit. À pas de velours, les muscles crispés au maximum, j'ose glisser un coup d'œil au travers le coin d'un mur.

Et je lâche un cri de surprise, qui ne passe certainement pas inaperçu. Tya. Tya est en train de taguer.

- Pas très discrète, remarque-t-elle en souriant.

- Pas très légal, la réprimandé-je sur le même ton. Je savais pas que tu taguais !

- C'est toujours mieux que de croupir dans la maison abandonnée.

Un rire m'échappe.

- Ouais.

Puis mon regard vient se poser sur ce qu'elle fait. Un magnifique dragon qui explose de couleurs.

- Wahou. T'es bourrée de talent, en fait, lâché-je, ébahie.

Je vois ses yeux se plisser, puis elle s'approche de moi. Son visage est à la hauteur du mien. Je retiens ma respiration.

- T'as bu, baby ? lance-t-elle finalement, en se reculant.

- Nan.

- Si.

- Nan.

- Si. Bon. Tu sais quoi ?

Et avant qu'elle ne puisse ajouter quoi que ce soit, mes jambes flanchent sous mon poids. Son bras passe autour de ma taille. Son souffle contre ma joue.

- T'as un peu trop bu, baby. Je te laisse te reposer, just a few minutes. Après tu rentres. Je veux pas avoir de suicide non-voulu sur la conscience.

C'est la dernière phrase que j'entends avant de m'endormir.

Juste une mélodie /GXGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant