Juste une mélodie /GXG

chapitre 28

Mon téléphone portable ne fait que vibrer, et au regard que Tya me lance, je ferais mieux d'y jeter un coup d'œil. Ce sont ma mère et mon "père".

Voyant mon hésitation, Tya m'arrache le téléphone des mains, fronce les sourcils pendant quelques secondes, et pose ses doigts sur l'écran. Un message vocal se dégage de mon cellulaire.

<< Elo, réponds-moi ! Je t'en supplie, je m'inquiète ! s'exclame la voix de ma mère.
Pardonne-moi... je ne voulais pas que tu saches la vérité, parce que je n'avais pas envie que tu sois blessée...
Tu ne me laisses pas le choix, alors écoute-moi, d'accord ? Je... enfin, tu te souviens du cancer de ton grand-père ? Bien sûr, quelle question... C'était Samy, son chirurgien. Je lui en ai longuement voulu car il n'a pas pu le sauver, mais je me suis rendue à l'évidence que son cancer était trop avancé, et que Samy n'aurait rien pu y faire.

Je... j'ai voulu éviter Samy, depuis, mais je lui donnais de tes nouvelles, et quand il a appris pour toi... Il s'est juré se te sauver, de ne jamais te laisser partir, même si ce n'est pas légal. Je sais que ça fait beaucoup pour toi, mais... essaie d'y réfléchir. Reviens vite, ma chérie. Je t'aime. >>

La voix s'éteint, mon esprit hurle à l'injustice. Pourquoi ne me le dire que maintenant ! J'aurai très bien pu le comprendre avant ! Et pourquoi Samy ne m'a-t-il jamais rien dit ?

Je me suis toujours dit que j'avais besoin d'un père, et ma mère le savait très bien. Et elle a continué à me rabâcher que je ne le connaîtrais jamais puisqu'il est mort !

Le trop-plein d'émotions explose soudain de ma poitrine, et mes genoux s'affalent au sol. Je sens Tya m'entourer de ses bras, me caresser les joues. Mais ça ne détend pas, et je suis contrainte de partir dans un monde plus sombre, loin de la réalité.

Dans le monde noir, où tout est nuit et étoile noire. Vide.