Chapitre 7

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Il avait les sourcils froncés, les lèvres pincées et était concentré sur la route. Il paraissait énervé ou tracassé, je ne sais pas. Et était entrain de réfléchir.

Mauvais signe....

Le trajet se fit en silence. Après s'être garé devant la maison, il coupa le moteur et me regarda d'un air sérieux alors que je venais d'appuyer sur le bouton pour détacher ma ceinture.

- Darcy... Dit-il avec un soupçon de tristesse dans la voix.

- Quoi ? Demandai-je un peu inquiète de ce qu'il allait me dire ou demander.

- Soulèves tes manches s'il te plait.

- Pourquoi ? Demandai-je de plus en plus anxieuse.

- Parce que je te le demande.

- Non.

- Soulèves tes manches tout de suite ! Cria-t-il.

- Non ! Criais-je à mon tour.

J'ouvrais la portière et m'apprêtais à sortir mais il m'attrapa par la manche et la tira. Son visage se décomposa lorsque qu'il aperçut l'intérieur de mon avant-bras.

- Oh mon dieu... Dit-il alors qu'une larme s'échappa de son œil pour glisser sur sa joue. Mon petit bébé... Continua-t-il en caressant avec son pouce les cicatrices qui parcouraient mon bras.

J'en avais tellement, je ne pouvais plus les compter. Elles étaient beaucoup trop nombreuses et s'entrecroisaient à certains endroits. Avant, je me traçais un trait avec une lame de rasoir ou autre objet pointu chaque jour. Comme pour compter les jours qui passaient depuis que j'avais perdu mes deux parents. Un d'un cancer et l'autre de tristesse.

Mais un jour, Niall a aperçu mes cicatrices. C'était il y a quatre mois. Il n'était pas très joyeux en les remarquant. Il l'a alors dit à Ammé, Morgan et Alice et ses deux premiers avec Niall se sont reliés pour rester tout le temps avec moi quand j'étais à la maison. Ils m'avaient pris toutes mes lames et vérifiaient tout le temps si je n'en avais pas acheté une nouvelle en vérifiant toutes les pièces de la maison.

Au début, cela m'a beaucoup énervée qu'ils fassent ça et j'étais en "manque". Mais grâce à eux j'arrive maintenant à contrôler mes impulsions de me faire du mal. C'est dur, mais j'y arrive. Et ils me font confiance, ils ne restent plus tout le temps avec moi. Niall vérifie juste de temps en temps s'il n'y a pas de nouvelles marques sur mes bras.

Je dégageai mon bras de l'emprise de mon père et criais :

- Ne me touche pas !!! Et je ne suis pas ton petit bébé !!!

Je sortis en courant de la voiture et ouvris la porte avec mes clés. Avant d'entrer dans la maison, je me retournais. Mon père avait la tête appuyé contre le volant et son corps se secouait comme si il sanglotait.
J'étais sûre qu'il ne tiendrait pas bien longtemps. Il n'avait même pas tenue une journée entière sans pleurer.

Je refermai la porte mais pas à clé pour que mon père puisse rentrer. J'enlevais ensuite mes chaussures et ma veste puis partis m'enfermer dans ma chambre.
Alors que des larmes menaçaient d'apparaître aux coins de mes yeux, j'eu alors une envie de jouer du piano.

Quand j'étais petite, mon père me prenait tout le temps sur ses genoux quand il jouait. Je posais alors mes petits doigts sur les touches du clavier, gâchant sa magnifique mélodie. Mais il ne me fâchait pas. Il rigolait puis faisait pleins de fausses notes avec moi jusqu'à ce que ma mère arrive et nous demande d'arrêter. Mon père décida donc un jour d'aménager le grenier pour y installer le piano. Et dès qu'il avait le temps, il jouait avec moi et on faisait des fausses notes.

She was alone but it's not anymore the case [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant