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Depuis toujours, les livres ont fait partis de ma vie. Alors que je savais à peine me tenir assise, je passais des heures avec ma mère à regarder des livres d'images, des livres d'éveil pour les enfants. Quand je suis entrée à l'école, j'ai été la première la lire une histoire devant toute la classe. J'étais parmi les premières à avoir la chance de lire. Quand j'y repense aujourd'hui, je me considère chanceuse, car ce ne sont pas tous les élèves de ma classe qui ont commencé à lire cette année-là. Cette petite avance sur certains peut sembler minime, mais je suis convaincue qu'elle m'a donnée énormément d'avantage sur le reste de mon parcours scolaire.

L'année suivante j'ai commencé à lire pour vrai. À tous les soirs presque je ramenais un livre de l'école. J'en lisais beaucoup. À la fin de l'année, une petite compétition s'est amorcée entre les deux meilleurs garçons de ma classe et moi. En toute humilité, nous étions le Golden Trio. Ceux qui réussissaient le mieux, avec facilité. C'est aussi avec une pointe de fierté que je peux affirmer sans aucun doute que cette compétition non-officielle qui régnait entre nous, c'est moi qui l'ai gagnée. Je suis l'élève qui a lu le plus de livres dans la classe de Madame Marie cette année-là.

Quand je suis arrivée en deuxième année, j'ai lu mon premier roman. Je me souviens que j'étais allée le louer à la bibliothèque et que je l'avais dévoré en un après-midi seulement. J'étais tellement fière de moi. Je crois vraiment que c'est à ce moment là que j'ai compris tout ce que la lecture pouvait m'apporter. Cet évènement marque le début d'une grande histoire d'amour entre la lecture et moi.

Les livres ont occupé différents rôles au cours de ma vie. Le type de livre que je lisais, ce qu'ils m'apportaient, ce qu'ils faisaient naître en moi. D'abord les romans jeunesses, qui ont eu un impact majeur sur mon développement en tant d'enfant. Il est sans aucun doute que je ne serais en rien la jeune femme que je suis aujourd'hui sans les livres. Déjà enfant, les romans québécois occupaient une place importante dans ma vie. Je me plaisais à rencontrer mes auteurs préférés dans les salons du livre. J'ai un peu délaissé les livres québécois à l'adolescence, préférant pendant quelques temps le fantastique américain, puis la romance pour les jeunes. En commençant les études supérieures et en étudiant dans un domaine artistique, je me suis, plus que jamais rapprochée de mon amour des bouquins. J'ai commencé à fréquenter des librairies usagées plus fréquemment et, surtout, à lire local. Il y a bien sûr eu plusieurs périodes où j'ai délaissé la lecture, mais elle et moi avons toujours finis par nous retrouver. La lecture est un phare pour moi. Avec un livre, je ne suis jamais seule...

Avec la lecture, viens cet amour pour l'écriture. Depuis que je sais lire, j'écris. Enfant, je pastichais mes livres favoris, puis m'est venu l'envie de créer mes propres histoires. J'ai toujours débordé d'imagination. Lorsque j'étais adolescente, j'ai publié une histoire en ligne. Encore disponible pour les lecteurs, cette fanfiction de ma série favorite de l'époque a, à ce jour, cumulé plus de trente milles lectures. Ce n'était pas particulièrement bon, mais il y avait du potentiel. À cette époque-là, mon esprit était en ébullition. J'avais plus d'idées que j'étais capable d'écrire et je n'avais pas la confiance pour publier tout ce que j'écrivais. Je ne savais plus où donner de la tête, quelle histoire valait vraiment la peine d'être écrite. Quand je relis ces textes aujourd'hui, je ris un peu du manque de maturité que j'avais à l'époque, mais en même temps je salue le courage et l'imagination que j'avais. Peu à peu, j'ai délaissé l'écriture, par manque de temps et de motivation. Pourtant, à l'école, mes meilleures notes ont toujours été dans les compositions écrites.

Mon arrivée à l'enseignement supérieur m'a permis de renouer avec toutes mes passions oubliées. D'abord les arts visuels, puisque c'est dans ce domaine même que je décidé de faire mes études. Puis, la littérature. Autant, en lecture qu'en écriture. Alors que mon parcours au collégial tire à sa fin, je suis fière du cheminement que j'ai fait au cours de la dernière année et demie. Je suis beaucoup plus allumée et affirmée, passée de chenille à papillon.

Je sais qu'il me reste encore beaucoup de travail à faire pour devenir la femme que je veux être, mais je sais aussi que c'est en partie grâce à la littérature que j'ai pu cheminer autant au cours des dernières années. Il ne reste qu'à espérer qu'elle puisse m'aider autant qu'elle l'a fait par le passé. 

HumeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant