Le jeu des roses (multiships)

#17: ~Hinata~

PDV Hinata

-Au fait, les gars, merci de m'accompagner dans ce délire, déclare soudainement Kuroo, je sais que ça doit être un peu lourd de jouer à la nounou avec un type que vous connaissez à peine, mais ça me rend vraiment heureux. Sachez que si je vous saoule trop, vous pouvez aller me donner à Bokuto... Mais je ne garantis pas ma survie jusqu'à la fin de la soirée.

Le capitaine de Nekoma fait un petit sourire triste en regardant l'eau devant lui. Où est donc passée sa bonne humeur? Quelques minutes plus tôt, le coq voulait passer une magnifique soirée et le voilà qui semble déprimé. L'alcool dans mon cerveau m'empêche de trouver les bons mots pour le rassurer. J'aimerais juste coller Kageyama... Il est si beau, même s'il fixe le même rocher depuis un moment, l'air absent.

Kenma tapote l'épaule de son meilleur ami d'un geste rassurant.

-Je suis certain que ça leur fait plaisir de t'aider, répond-il doucement, et je vais mieux m'occuper de toi que Bokuto. Tu sais, il a même réussi à tuer son poisson rouge après une journée.

-Nan, c'est moi qui ai tué son poisson rouge par accident. Je croyais que lui donner des sushis, c'était une bonne idée. Ne lui dis pas, s'il te plait.

Le petit chaton ne répond rien. Cet aveu semble normal pour lui et pas choquant le moins du monde.

-Je me posais une question, se mêle Kageyama en fixant toujours son rocher, pourquoi tu sors avec un type comme Tsukishima? Je veux dire, ce n'est pas une beauté, il a un sale caractère et en plus, il vit loin de chez toi.

Kuroo regarde curieusement Kageyama, surpris par cette question soudaine. Depuis quand mon passeur s'intéresse-t-il à la vie amoureuse des autres? Ça ne lui ressemble pas. L'alcool doit sévèrement avoir abimé son cerveau.

Le concerné réfléchit.

-J'imagine que l'amour ne s'explique pas? Répond finalement le capitaine, c'est justement son caractère unique qui m'a attiré. J'aime bien les défis. La première fois qu'on s'est embrassé, j'ai tout de suite compris que c'est lui que je veux et personne d'autre.

-Je vois. Tant mieux, alors?

Je me demande pourquoi Kageyama a posé cette question. Parler de Tsukishima rend Kuroo encore plus triste. Je m'apprête à me mêler à la discussion, mais des voix familières résonnent derrière les gros rochers qui cachent la source. Un sourire se dessine enfin sur les lèvres du capitaine quand il reconnait son petit ami et Yamaguchi.

-Alors? S'enquiert Kei, tu comptes essayer de me fuir?

-N-Non... hum... C'est vraiment moi qui ai envoyé cette fleur.

Les sourcils froncés, j'écoute cette conversation privée à la manière d'une vieille dame trop curieuse qui espionne ses voisins. Fleur? Parle-t-il du jeu des roses? Kageyama semble comprendre la même chose que moi, car son expression faciale devient légèrement moins neutre. Tout ça n'est pas bon...

Kuroo se lève joyeusement et sans la moindre gêne. Chancelant, il va enfiler son caleçon sur son corps trempé. Ce n'est peut-être pas une bonne idée qu'il intervienne dans cette conversation dans son état. Il est saoul et par-dessus le marché, Yamaguchi semble en pleine déclaration d'amour. Tsukishima est suffisamment mature pour le repousser sans intervention, non?

-Tu ne devrais pas y aller, recommande Kenma, attends d'être sobre avant d'aller le voir.

-Mais c'est mon petit ami et nous sommes la Saint-Valentin! Je veux mettre un terme à cette dispute inutile et lui faire plein de bisous.

-Tu vas jeter de l'huile sur le feu.

Têtu comme une mule, le coq ignore son meilleur ami pour contourner les rochers. Je n'ai pas l'impression que c'est le bon moment. Pourquoi ma tête tourne-t-elle autant? J'ai des vertiges et l'envie de vomir prend le dessus... Si je me lève, je sens que tout va sortir.

-C'est quoi ce bordel ?!

Même la voix de Kurro devient lointaine. Kenma se lève en fronçant les sourcils et il s'habille rapidement pour aller voir ce qui se passe derrière ce rocher. Moi aussi, j'aimerais y aller, mais je ne vais vraiment pas bien. C'est la faute du shooter si je suis dans cet état lamentable. Kageyama semble s'inquiéter.

-On va se coucher, affirme-t-il, agrippe-toi à moi.

Mon passeur adoré glisse son bras dans mon dos pour m'aider à me mettre sur pieds. La sensation de son corps nu contre le mien est terriblement agréable. Cette proximité est plus succulente que dans mes rêves les plus fous et sans me retenir, je fais un gros câlin à mon rival. Tobio parait surpris, mais il ne me repousse pas.

-Qu'est-ce que tu fais? Souffle-t-il.

-Je voulais un câlin. Ça ne te gêne pas, d'habitude? Je veux de l'affection.

-D'habitude, nous ne sommes pas dans une source chaude, tout nu. Hum...

Il me force gentiment à le lâcher et il m'aide à aller sur la Terre ferme. Une fois un peu sec, le garçon s'habille avant de m'aider à faire de même. J'ai l'impression d'être un enfant... Avec une douceur que je lui ignorais, Kageyama finit de me mettre mes vêtements. Il est plus patient que jamais. Ce côté de lui est vraiment agréable à découvrir.

Mon passeur me guide jusqu'à l'intérieur de la maison. Je m'inquiète un peu pour Kuroo, mais je l'oublie rapidement pour me concentrer uniquement sur celui que j'aime. Kageyama s'arrête pour discuter avec Sawamura. Il l'avertit de mon état et le capitaine de mon équipe nous guide vers la chambre où nous passons la nuit.

Des petits lits ont été aménagés sur le sol d'une chambre très grande et mon ami me laisse tomber sur l'un d'eux avec délicatesse.

-Tu peux dormir avec moi? Demandai-je difficilement.

-Si tu le veux, mais ne t'avise pas de me vomir dessus ou je te jette par la fenêtre. Compris?

-Promis! Si j'ai envie, je vomis de l'autre côté.

Kageyama se satisfait de cette réponse et il retire ses vêtements pour s'allonger à côté de moi. Dire qu'il vient juste de m'habiller pour devoir déjà me les retirer... Il m'enlève mon chandail et m'aide avec mon pantalon. C'est très agréable qu'il prenne soin de moi. J'admire son beau corps musclé en mordillant ma lèvre inférieure. Comment est-ce possible d'être si beau?

Le passeur s'allonge à mes côtés et sans réfléchir, je me blottis contre son corps brûlant. Sa main se glisse dans mes cheveux roux qu'il caresse doucement. Mes yeux se ferment tout seuls. Être collé contre mon ami m'aide à aller mieux.

-Pendant que j'en ai le courage, je peux t'avouer quelque chose? Soufflai-je.

-Hum?

-Je t'aime.

La main dans mes cheveux cesse de bouger, comme si ces trois simples mots venaient de le bloquer. En temps normal, jamais je n'aurais eu le courage de me déclarer. J'essaie de le faire depuis si longtemps, mais les mots restaient toujours bloqués dans ma gorge, trop gros pour être sortis. Pourquoi est-ce si difficile à admettre sans alcool? C'est surement la peur d'être rejeté et de tout gâcher entre nous qui me retenait.

-Redis-le-moi quand tu ne seras pas ivre.