Au lycée Karasuno cette année, le conseil étudiant a mis en place un jeu auquel tous les clubs doivent participer: Le jeu des roses.
Envoyez une fleur blanche à un ami et si vous en avez le courage, faites une déclaration d'amour anonyme à travers u...
Assis près de Tsukki dans l'autobus, mon regard se pose discrètement sur lui pour la millième fois avant se porter vers ma boisson alcoolisée au goût fruité. Sa réaction lorsqu'il a vu la fleur rouge dans son casier joue en boucle dans ma tête, tel un film d'horreur dont j'aimerais pouvoir me débarrasser.
Le blond a ouvert la petite porte métallique, il a agrippé la tige en plastique, puis il a observé le présent romantique d'un air neutre avant de la mettre dans son sac sans rien dire. PAS MÊME UNE RÉACTION! J'aurais au minimum préféré recevoir l'un de ses fidèles sarcasmes comme : « Ça doit être l'œuvre d'une pauvre fille en manque d'amour » ou alors : « Je savais que mon charme porterait ses fruits. » Mais rien!
Je regrette d'avoir trouvé le courage de lui envoyer cette rose... C'était si difficile pour moi et voilà ce que ça donne. C'est injuste. En même temps, qu'est-ce que j'espérais? Que Tsukki comprenne que c'est une déclaration d'amour qui vient de moi, qu'il largue son petit ami et qu'il m'embrasse passionnément en réalisant qu'il m'a toujours aimé? Ce genre de chose n'arrive que dans les films.
L'autobus s'arrête devant une immense maison moderne aux murs en pierres. Je regarde par la vitre l'immensité de la demeure qui doit surement appartenir à un riche aux gouts luxueux. Avec de grandes fenêtres, il n'y a pas de voisins trop collés qui pourraient porter plainte contre tapage nocturne. C'est rassurant de savoir que la police ne risque pas d'intervenir.
-Nous repasserons vous prendre demain matin à 8h, affirme le coach, essayez d'être réveillé, même si c'est tôt et que vous ressemblez à des zombies. S'il y a un problème, Sugawara et Sawamura ont les numéros de portables à moi et Takeda. Sur ce, bonne soirée.
Nous le remercions tous en nous levant pour sortir de l'autobus. Je suis un peu stressé, surtout depuis que Tanaka s'est amusé à nous raconter le « jeu du Cupidon ». Je ne me sens pas emballé par la perspective qu'un étranger peut donner des défis à qui il veut. Si je me retrouvais à donner mon premier baiser à quelqu'un que je ne connais même pas? Cette idée me dérange.
Avec le reste de l'équipe, nous nous dirigeons vers la grande entrée qui est surveillée par deux filles vêtues de roses. Il s'agit des managers de l'académie Fukurodani qui nous sourient gentiment. Déjà de l'extérieur, je peux entendre la musique populaire qui résonne dans toute la maison.
-Vous allez devoir nous donner vos noms chacun votre tour, affirme la première fille, on va s'occuper de vous donner votre fleur et votre numéro.
À tour de rôle, nous faisons ce qu'elles nous demandent. Bien sûr, Hinata saute partout d'excitation, mais Kageyama réussi à le maintenir en place avec des insultes bien trouvées. Lorsque vient mon tour, je me retrouve avec une fleur blanche et le numéro 26. À quoi ça va servir aux autres de savoir que je suis célibataire? J'attache l'objet à mon chandail, puis nous pénétrons dans la maison. Je n'aime pas voir Tsukki avec une rose rouge...
-J'ai l'impression que je ne vais pas aimer cette fête, soupire mon ami en voyant la foule.
-Moi non plus. Tu savais qu'il y aurait autant d'invités?
-Kotaro m'en avait parlé, mais je croyais qu'il exagérait. J'aurais dû faire semblant d'être malade.
Notre équipe se disperse rapidement dans la foule, me laissant seul avec l'homme que j'aime en secret. L'intérieur de la maison est vraiment charmant. Les murs sont blancs, avec plusieurs objets en lien avec le patinage artistique. Des meubles ont été cachés par des toiles, surement pour éviter les dégâts et des bibelots ont visiblement été retirés pour éviter les bris. Tout semble avoir été très bien préparé.
-Tuskki!
Je grimace en reconnaissant cette voix. Kuroo vient vers nous avec un large sourire et une canette d'alcool en main. Portant d'immenses lunettes de soleil en forme de cœur, le capitaine de l'équipe de Nekoma n'a rien de particulièrement attirant avec sa coupe de cheveux punk. Il passe un bras derrière mon ami blond avant de l'embrasser.
-Tu empestes l'alcool, grogne Kei en regardant son petit ami.
-J'admets que j'ai peut-être participé à deux beer pong et j'ai accepté les shooters dégoutants de Daisho. Sa petite amie n'était pas contente qu'il tente de m'enivrer.
Kuroo doit se tenir à son petit ami pour rester debout. Il semble avoir du mal à se garder droit alors que ce n'est que le début de la soirée. Connaissant Tsukki, il ne doit pas trouver cette situation amusante. À voir sa tête énervée, ma théorie s'avère juste.
-Ne compte pas sur moi pour jouer à l'infirmière avec toi, affirme-t-il froidement, demande à quelqu'un d'autre de prendre soin de toi quand tu auras envie de vomir.
-Mais tu es mon petit ami. J'aimerais te voir en tenue d'infirmière.
Le garçon aux cheveux sombre fait un sourire aguicheur à mon meilleur ami qui lève les yeux au ciel. Il quitte son emprise, puis il part sans un mot vers le salon à air ouvert, laissant seul le capitaine ivre. Bien fait pour lui! Je suis Tsukishima sans même hésiter.
Dans la pièce de repos, plusieurs personnes sont assises en rond sur le parquet à jouer à ce qui semble être action ou vérité. Ce jeu, c'est ma pire peur dans les fêtes. Je reconnais le petit passeur de Nekoma sur le canapé. Seul, le faux blond s'amuse sur son téléphone sans se soucier de la vie qui l'entoure. Au moins, il s'est forcé à suivre la thématique de couleur avec son pull rouge trop large.
-Je déteste les gens saouls, avoue Tsukki, juste l'odeur de son haleine m'a levé le cœur.
-Au moins, ce n'est pas fréquent, essayai-je, c'est normal que Kuroo abuse un peu lors d'une fête.
-Peu importe.
Le blond s'adosse au mur avec ennui pour fixer le jeu d'action ou vérité d'un air songeur. Même si ça me plait de le voir en colère contre son amoureux, je ne comprends pas vraiment sa réaction. Ils se voient si peu souvent que Tsukki devrait au moins faire un effort pour paraitre heureux. Peut-être n'est-il pas aussi attaché que je le crois?
La musique s'arrête brusquement et tous les regards se tournent vers la cuisine. Qu'est-ce qui se passe? Par curiosité, je porte aussi mon attention vers le « spectacle ». Debout sur la table se tient un Bokuto vêtu d'une tenue parfaitement ridicule de Cupidon. La simple vue du garçon-hibou en couche me déstabilise désagréablement.
-Êtes-vous prêt à recevoir la première action de votre Cupidon! Hurle-t-il avec un large sourire.
La foule cri : « oui » en harmonie. Est-ce le fameux jeu qui commence? Bokuto sourit fièrement avant de se pencher vers le pot rempli de papiers que lui tend Akaashi. Le capitaine pige deux petits numéros qu'il regarde.
-Donc le numéro 11 devra lécher un peu de crème fouettée sur la joue du numéro 37!
Les gens rigolent en regardant leur numéro. C'est ça le genre de défi ?!
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