Chapitre 8

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Sarabi lâcha l'arme de Jhin et commença à hyperventiler en s'effondrant sur ses genoux. Elle était sous le choc mais pas parce qu'elle avait tué quelqu'un, mais parce qu'elle avait tué et n'avait aucun remord. Elle avait peur d'elle même. Jhin s'accroupit près d'elle et l'assis plus confortablement pour qu'elle puisse mieux respirer.

- Vous êtes sous le choc, c'est normal, vous vous sentez coupable mais il ne faut pas, il le méritait. Lui dit-il.

- Non... Je.. Je.. n'ai... aucun.. remord... Répondit-elle avec difficulté du à son manque d'air.

- Calmez-vous, tout va bien. Tenta-t-il de la rassurer.

Au bout de quelques minutes, elle parvint enfin à récupérer une respiration normale.

- Je l'ai tué, de sang froid... Dit-elle.

- C'est ça qui vous a mis dans un tel état?

- Non, c'est le fait que je n'ai que faire de la mort de cet homme, dans mon esprit, ce n'est qu'un déchet.

- Est-ce grave? 

- Bien sûr ! Une personne normal aurait des remords ! S'énerva-t-elle.

- En êtes vous sûr ? Lui demanda-t-il sur un ton mystérieux.

- Que voulez-vous dire ? Répondit-elle en croisant son regard, intriguée.

- Et bien, je pense que c'est plutôt une norme imposée par la société pour montrer qu'on est un "gentil citoyen normal".

- C'est une façon de voir les choses en effet.

- Vous n'avez pas l'air convaincue.

- Et vous avez vu juste... Elle se retourna vers les corps sans vie de ses agresseurs et le panique l'a repris. Elle s'agrippa à Jhin par réflexe. Ce dernier ne réagit pas directement, surpris par la réaction de la brune, avant de placer ses bras autour d'elle en plaçant sa tête vers son torse pour qu'elle n'ai plus vue sur les cadavres et attendit pour que sa respiration se calme.

- Allons nous en, s'il vous plaît... Demanda Sarabi la voix suppliante en gardant la tête baissée.

- Comme bon vous semble. Répondit le tireur en se relevant.

La jeune danseuse essaya de se relever mais n'y arriva pas et s'effondra, encore une fois, lamentablement au sol. Ses muscles étant maintenant à froid et l'adrénaline étant descendue, ses membres étaient  raides, lourds et douloureux.

- Je n'y arrive pas... Dit-elle en serrant les poings contre le sol couvert de feuilles de la forêt, enfonçant ses ongles dans la terre en même temps. 

Il y avait de la rage dans sa voix, elle se sentait faible, impuissante et elle détestait ça. Les larmes commencèrent à lui monter aux yeux et elle se fit violence pour ne pas les laisser couler. Elle sentit alors son corps se faire soulever du sol. Jhin la tenait, un bras sous les genoux, l'autre dans son dos. Elle le regarda avec interrogation mais n'émit aucune résistance. Il marcha quelques minutes, le temps de descendre de la colline, et la déposa délicatement au pied d'un grand arbre.

- Je vais chercher nos affaires et je reviens. Dit-il calmement en se relevant. 

Il remarqua alors qu'elle tremblait. Il était vrai que la nuit était plutôt froide aujourd'hui. Il retira alors sa cape, lassant apparaitre un bras musclé et son bras entièrement fait de métal couleur cuivre au dessus duquel se trouvait une imposante épaulière, en métal elle aussi, sur laquelle se trouvait quatre compartiments en verres. Il s'abaissa de nouveau et enroula la blessée dans le tissus blanc cassé. Elle le remercia du regard, n'ayant pas la force de répondre de vive voix ou même de penser au "pourquoi?" de son geste. Il s'éloigna ensuite d'elle et retourna à leur campement. Il mit un certain temps à revenir, temps durant lequel Sarabi ne put fermer l'œil. Dès que ses paupières se fermaient, elle revoyait ces hommes immondes la frapper, être à un rien de la violer et son doigt pressant la détente de l'arme de Jhin pour achever celui qui, à ce moment là, dans sa tête, n'était qu'un sale chien ne méritant pas d'exister.

DécadanseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant