Chapitre 6

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Ils reprirent la route et s'enfoncèrent toujours plus loin dans la foret ionienne. Ils avançaient relativement vite pour rattraper le temps pris par Sarabi lors de sa baignade. Cette dernière repensait aux regards discrets et furtifs que Jhin lui avait lancer pendant qu'elle séchait près de la rivière. Ils étaient presque imperceptibles et ce n'est que par pur hasard qu'elle les a remarqués. Elle se doutait  qu'il avait du lui en lancer bien plus. Elle se demanda alors se qu'il pensait d'elle, comment il la trouvait que ce soit sur le plan physique mais aussi mental.        Peut-être qu'il faisait semblant de ne pas avoir de sentiments ou peut-être pas mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'il ne ressentait pas certains besoins primitifs humain. Elle cogita alors un moment pour savoir si le séduire pourrait l'aider mais arrêta assez vite en arrivant à la conclusion qu'elle ne savait même pas si les regards qu'il lui avait lancé plus tôt dans la journée étaient destinés à la contempler ou juste à la surveiller. Elle devait être plus vigilante dorénavant pour déterminer la nature de ces regards et agir en fonction.

Le soir arriva sans qu'ils ne fassent de pause, il allait être bientôt temps de monter le camps. Ils marchèrent encore un peu jusqu'à arriver en haut d'une colline boisée où Jhin décida de s'arrêter. Ils posèrent leurs affaires et Sarabi ramassa des branche plus ou moins grosses pour en faire un tas que Jhin enflamma avec un allume feu. Elle sortit sa couverture et se posa dessus, exténuée par la longue marche. Elle ferma les yeux un instant et se rendit compte qu'il y avait des voix et de la musique qui s'élevait dans la nuit et semblaient plutôt proche.

- Nous ne sommes pas seuls... Dit-elle en regardant Jhin, confuse.

- En effet. Allons jeter un œil. Lui répondit-il en se dirigeant vers les bruits.

Elle s'exécuta sans protestation et le suivit. Il la prenait avec lui car il n'avait pas encore assez confiance, elle le savait et s'était dans son intérêt de la gagner. Ils descendirent la colline sans un bruit et se postèrent assez loin pour ne pas être repéré, caché dans des broussailles. Ils tombèrent sur une petite troupe de 4 hommes agglutinés autour d'un feu de camp en buvant de la bière et chantant des chansons paillardes. Il y avait une petite caravane derrière eux montrant qu'ils étaient surement marchands. Une fois les informations acquises, ils remontèrent la colline jusqu'à leur campement aussi discrètement que possible, Jhin jugeant insignifiante la menace des 4 ivrognes. Assis près de leur petit feu, ils mangèrent dans le calme le reste des vivres qu'ils avaient emportés au début de leur voyage. 

Un air de musique différent des précédent, bien plus calme, s'éleva dans les airs. Ce n'était pas une chanson chantée comme avant, cette fois elle provenait d'un instrument, probablement un violon et était assez agréable à l'oreille. Jhin se leva alors et se dirigea vers Sarabi avant de tendre sa main en chair vers elle.

- M'accorderez-vous cette danse? Demanda-t-il sur un ton charmant.

La jeune fille le regarda avec des yeux ronds pensant avoir mal entendu. Lui? Danser avec elle?

- Puis-je vous demander pourquoi? Je ne comprend pas votre geste. Demanda-t-elle à son interlocuteur, perdue. 

- Et bien, nos chers marchands nous font l'honneur d'une mélodie parfaite pour une valse et je suis en compagnie de la meilleure danseuse du pays. Ce serait une véritable tragédie de ne pas en profiter. Répondit-il toujours dans la même posture.

Sarabi réfléchis et se dit qu'il valait mieux pour elle d'accepter si elle voulait avoir une chance de gagner sa confiance et de le retourner contre son employeur plus tard dans leur voyage.

- Bien, mais sachez que je le fais plus pour moi que pour vous. La danse me manque. Dit-elle avec une certaines froideur en prenant sa main tout en le regardant droit dans son seul œil visible.

DécadanseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant