Chapitre 1

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- Très bien les filles, reprenons depuis le début et cette fois Alexandra écoute bien la musique, tu n'était pas dans le rythme. Si tu as vraiment du mal, tu peux aussi jeter des coups d'œil à Sarabi qui, comme d'habitude, se débrouille parfaitement bien.

Sarabi sourit poliment mais intérieurement, elle se disait que Jacob, le plus grand chorégraphe du pays devrait arrêter de la prendre en exemple. Elle savait très bien qu'elle excellait dans son art mais lui faire autant de compliments et comparer sans arrêt les autres danseuses avec elle ne lui attirait pas leur sympathie, bien au contraire.

- Oui monsieur. Répondit Alexandra en fusillant la plus jeune du groupe des yeux tout en revenant à sa place du début de la chorégraphie. 

La musique, typique du pays, se mis à retentir depuis le début et Sarabi se fit entraîner par celle-ci. Plus rien ne comptais à partie de cet instant, juste la danse. La mélodie se finit et Jacob les fit recommencer encore, encore et encore jusqu'à ce que le résultat lui plaise. Quand la jeune fille sortit de l'opéra, il faisait déjà nuit. Un chance pour elle que sa maison ne se trouvait pas loin de là.     

- Maman? Je suis rentrée. 

Sarabi fis le tour de la propriété mais aucune trace de sa mère. Elle se dirigea vers la cuisine et trouva sur le plan de travail un petit mot sur lequel était écrit quelques mots : "je rentre tard, bisous, maman". La danseuse, souffla doucement. Elle voyait de moins en moins sa mère accablée par le travail. C'était une très bonne architecte qui travaillait directement pour le gouvernement mais, avant ça, elle était lieutenant de l'armée noxienne. Lors de l'invasion de Noxus sur les terres d'Ionnia, sa mère commandait une division à elle seule et elle était craint de tous. Puis petit à petit, elle se rendit compte de la beauté des paysages ionniens et elle rencontra mon père dans une villes assiégées, elle est tombée amoureuse des deux. Quelques temps plus tard ils s'enfuirent et se rendirent au QG de la résistance. Sa mère leur fournit toutes les informations dont ils avaient besoin pour battre l'envahisseur et apprit à se battre à ceux qui le pouvaient. Elle se fit accepter des indigènes mais bannie de sa terre natale. Sarabi vint au monde un an plus tard et son père décéda d'une grave maladie lorsqu'elle avais neuf ans.

Elle partit se réfugier dans la salle de bain et pris une douche pour se débarrasser de la sueur qui recouvrait son corps. Sous l'eau chaude, elle se mit à rêver d'aventures et de batailles. Elle respectait énormément sa mère de qui elle tenait beaucoup comme son caractère et quelques parties de son physique. Elle sortit de l'eau et regarda son reflet dans le miroir : son visage à la mâchoire carrée qui lui donnait du caractère, ses pommettes hautes, son nez droit qui la complexait un peu, ses yeux dont la couleur alternait en permanence entre le bleu froid et le gris acier en fonction de la luminosité et ses cheveux brun clair qui s'arrêtaient sous ses clavicules. Elle se trouvait plutôt jolie mais pas extraordinaire non plus mais apparemment elle avait une tête à faire fuir les gens vu le peu d'amis qu'elle avait et le peu d'homme qui avait partagé, ne serait-ce que quelques mois, sa vie. Elle avait tout le temps du monde pour ça se disait-elle, elle était encore jeune après tout. Quand on a 22 ans, on a la vie devant nous.

Elle retourna dans la cuisine une fois s'être séchée et trouva une assiette remplie dans le frigo. Sa mère avait du lui laisser. Elle réchauffa le délicieux repas puis fila dans sa chambre, il fallait se lever tôt demain car la danse n'attend pas enfin, surtout Jacob.

Le lendemain elle se rendit à l'opéra après avoir brièvement embrassé sa mère qui partait au travail une heure plus tard. Une fois arrivée, elle se rendit directement au vestiaire et partit sur scène s'échauffer. La journée se déroula comme la veille, répétition, éloges, regards noirs. Elle avait l'habitude à la fin. Le soir commença à tomber et Jacob les laissa se rhabiller pour partir. Sarabi retourna dans le vestiaire avec les autres filles quand elle sentit qu'on la bousculait violemment.

- Hey tu pourrais au moins t'excuser. Dit-elle blasée.

- Tu n'as qu'à pas te trouver en travers de ma route. Ricana Alexandra, ses trois larbins pouffant derrière elle.

- Qu'est-ce que tu me veux?

- Je te l'ai dit, tu es sourde ou trop conne pour comprendre? Je veux que tu t'écarte de ma route, c'est moi qui devrait être la danseuse phare de cette compagnie, pas toi. Pas le minable rejeton d'une ennemie du pays! Répondis la blonde en avançant vers Sarabi l'air menaçant.

Sarabi sentit la colère monter en elle. Elle voulait lui faire mal, se défouler sur elle. Comment avait-elle pu oser parler ainsi de la personne la plus respectable qu'elle connaisse? Ce sera simple en plus, elles n'étaient plus qu'elles cinq dans le vestiaire et vu la carrure des filles en face d'elle, elle s'en sortirait très bien. De plus, sa mère lui avait appris quelques combines pour le combat rapproché que ses ignobles ennemies ne sauraient certainement pas contrer. Elle perdit son self-contrôle et leva la main pour frapper Alexandra mais avant qu'elle n'ai pu lui asséner un coup, un projectile se logea dans le front de celle-ci. La brune regarda la scène, paralysée sous l'effet du choc de la violence qui venait d'être utilisée sous ses yeux. Les trois larbins de la victime se mirent à crier et courir dans la direction opposée à la provenance de la balle mais se firent toucher en plein cœur chacune avant de tomber gracieusement à terre. Elle baissa son regard vers le cadavre d'Alexandra. Des fleurs commencèrent à pousser lentement sur les quatre cadavres, comme si ces derniers se transformaient en petit jardin. Elles étaient légèrement rosées et ressemblaient à des lotus.

Un homme plus grand qu'elle d'au moins une tête et demi se présenta dans son champ de vision, il portait un haut pourpre ainsi qu'un pantalon violet, des bottes de ce qui ressemblait à une armure, une cape blanche et un masque. Un masque qui ne laissait entrevoir que son œil droit, un œil marron tirant sur le rouge. 

- Bonsoir mademoiselle, c'est un honneur pour moi de rencontrer une danseuse si talentueuse. Malheureusement, je crains que nous ne puissions traîner ici plus longtemps c'est pourquoi je vous demande de bien vouloir m'accompagner.

DécadanseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant