Moi, Vampire .... (en pause)

Chapitre 1

Il était tard, la nuit était tombée depuis plusieurs heures, le froid était saisissant, refermant mon manteau, je commençais à grelotter. Fermant la porte de l'hôpital derrière moi, je hâtais le pas afin de rentrer chez moi au plus vite.

Le claquement de mes talons sur le bitume résonnait dans les rues quasiment désertes de la ville. Je n'aimais pas rentrer à pied le soir tard, mais être infirmière n'avait malheureusement pas que des bons côtés, les horaires à rallonges en faisant malheureusement partie. Prenant les rues fréquentées, je me sentais en sécurité, la rue étant éclairée.

Un bruit attira mon attention, des bruits sourds en fait, des coups, une bagarre sûrement, il n'était pas rare de croiser des hommes ayant un peu trop bu et finissant leur soirée par une rixe, sur mon chemin se trouvait un bar assez fréquenté, donc pour une fois, je décidai de bifurquer dans une ruelle derrière mon appartement, évitant cette altercation au maximum. Ne regardant pas devant moi, guettant l'arrivée d'un de ces enivrés, je fis quelques pas à l'aveugle.

Un bruit résonna dans toute la rue, et celles alentours, mon souffle coupé, la peur m'envahit, mon rythme cardiaque s'accéléra, j'étais effrayée, mon dieu mais que se passait t'il? tout devenait trouble autour de moi, était-ce à cause de mes larmes? non, ma vue se brouillait pour une autre raison.

Tout d'un coup je la sentit, cette déchirure sur ma poitrine, cette brûlure horrible qui me faisait tant souffrir. Mes genoux touchèrent le sol en premier dans un choc lourd, silencieux, froid. Devant moi des silhouettes prenaient la fuite, quelqu'un était à terre avant moi, je n'avais pourtant entendu seulement une détonation, je ne comprenais pas. Posant ma main sur ma poitrine, j'y sentit une chaleur humide, baissant les yeux, tremblant de tout mon être, le rouge de mon sang s'était répandu sur mes mains.

Levant les yeux, je vis le corps qui jonchait le sol devant moi se mettre debout, il se tourna vers moi pendant que je tombais au sol de tout mon long. La dernière chose que j'entendis avant de fermer les yeux était sa voix, me demandant de tenir bon, qu'il allait me soigner, que tout allait bien se passer. Mon cœur ralentissait, je le sentais, je l'entendais, puis il s'arrêta.

***

J'étais dans du coton, mes oreilles bourdonnaient, ma tête était lourde. Des paroles me vinrent aux oreilles, deux homme se disputaient.

-  tu n'aurais pas dû faire ça Daniel, tu nous mets tous en danger!

Hurla un des hommes visiblement sur le second, ce à quoi il rétorqua.

- je ne pouvais pas la laisser mourir!

J'entendis un des deux faire quelques pas, bizarrement j'avais l'impression de connaître dans les détails leurs attitudes, ce qui était assez perturbant.

- bien mon frère, dans ce cas là, tu t'en occupes!

Lui dit alors le premier homme, visiblement résigné, ce que je ne comprenais pas c'est de quoi ils parlaient. Je n'avais pas encore ouvert les yeux ne sachant pas où je me trouvais je dois avouer que ma peur guidait ce choix assez personnel. Cependant il faudrait bien que je le fasse à un moment ou à un autre et ce moment ce fut tout de suite.

Ouvrant un œil, puis l'autre, je vit un plafond blanc, avec des moulures florale, baissant mon regard, je vis une tapisserie vieillotte dans les tons bordeaux, ce qui me ramena un souvenir douloureux en mémoire, mes mains pleines de sang, de mon sang. Baissant les yeux vers ma poitrine, je décalait l'encolure du tee-shirt noir que je portais, visiblement bien trop grand pour moi. A ma surprise, aucune blessure apparente, ce que je ne compris pas, j'étais persuadée que je saignais abondamment.