"-T'en veux encore ? Décidément, t'es une gourmande toi. Je peux comprendre que t'en veuilles plus, une fois qu'on a accroché le wagon avec cette meute, on peut plus s'en séparer. Parce qu'être un Reckless, ça te prend dans le bide comme un morceau...
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Je porte moi-même les consommations à la table peu commune qui attirent tous les regards, ce soir. Elles sont bruyantes et se marrent sans se préoccuper des œillades critiques. Les hommes sauront laisser un peu de leur terrain pour que nous ayons nous aussi des moments de frivolités. Ils ne vont pas en chier une pendule tout de même.
Le bar est plein de gens venus profiter de ce week-end tant mérité. Beaucoup de personnes extérieur au club. Les hommes des Reckless ne se sont pas montré, ce soir. L'ambiance n'est pas la même. Sûrement en expédition dans une de leur mission cachée. Je ne suis pas informée mais pas idiote non plus. J'en ai assez vu en Arizona pour savoir que les clubhouses ne vendent pas des paquets de bonbons. Chacun gagne sa croûte comme il l'entend après tout. Je ne m'en mêle pas et les vaches seront bien gardées.
J'ai composé des cocktails pour chacune des femmes qui sont venues profiter de la table que je leur ai réservé. C'est à cela qu'en je voulais en venir au départ quand j'ai posé la question de leur non présence. J'ai beaucoup réfléchi pour tout mettre en place très vite. On peut dire qu'elles sont mes amies. Les premières que je me fais depuis des années. Après l'après midi que nous avons passé à pépier, j'ai souhaité les inviter.
—Chaud devant mesdames ! Cocktails offerts par la maison, sur mon compte personnel.
J'ai droit à une série d'ovation et toutes les trois se jettent sur leurs boissons respectives en poussant des cris d'extase.
—Oh, ce n'est vraiment pas pareille sans alcool, râle Harley en relâchant la paille de sa bouche.
C'est sûr mais avec deux polichinelles dans le tiroir, elle est condamnée au jus de fruit. C'est comme ça.
—A mes deux superbes camarades de chambre, s'exclame la gamine, Sophia.
Ça me ramène des semaine en arrière, au début de l'été pour être précise. Et le souvenir que j'en garde ne me rend pas joyeuse. Être enfermée dans une boîte avec une trentaine de personnes a de quoi vous rendre folle mais la gosse est pleine d'euphorie naïve.
—Tu parles! Celle-là, je dis en désignant Harley. Elle passait son temps dans un autre pieu à s'envoyer en l'air avec son bâton de glace! Le confinement a fait des heureux au moins.
Molly manque de s'étouffer avec sa paille. J'ai parlé trop vite et je viens de choquer la reine des Reckless. Elle tousse en devenant rouge alors que sa fille lui tape dans le dos.
—Attends ! Quand je t'ai trouvé dans le cellier, à demi vêtue, c'est ce que tu faisais avec Ice ?
On en apprend des croustillantes. Harley part dans une moue d'excuse en rougissant à son tour pour d'autres raisons. J'ignorais l'affaire, sinon, je me serais moquée d'elle plus souvent.
—Quoi, pendant le confinement, demande Sophia la petite incrédule. Mais j'ai mangé des trucs qui venaient de là-dedans. C'est dégueulasse !
Moi aussi mais rien de frais que des trucs en sachet alors j'oublie l'affaire. Il n'y a pas mort d'homme. Qui ne s'est jamais envoyé l'air dans un endroit insolite!
