Drarrys de A à Z - Calendrier de l'Avent 2020

15 décembre : Père !

 Harry et Drago discutaient nerveusement devant le manoir Malefoy.

-Surtout, tiens toi droit, ne croise pas les jambes. Une seule main suffit quand tu porte une tasse à tes lèvres. Ne mange pas la bouche ouverte. Ne répond pas par oui ou par non, dis « effectivement », ou « pas tout à fait ». Ne les contredis pas, sourit poliment, d'accord ?

Drago arrêta de parler pour reprendre son souffle. Harry en profita pour lui planter sur les lèvres un baiser rapide, en souriant.

-Tout ira bien, Drago. Je sais me comporter en société, même si c'est la haute société. 

-Je n'en suis pas si certain.

Le blond serra la main de son petit-ami, puis appuya sur la sonnette, de plus en plus stressé. Il ne fallait pas qu'Harry fasse un seul faux pas devant Narcissa et Lucius, sinon leur couple était condamné. Ç'aurait été dommage, cinq ans de relation solide qui auraient été fichus en l'air si Harry parlait la bouche pleine. Mais il savait se tenir, il ne ferait pas ce genre de chose. Drago l'espérait vraiment.

La porte s'ouvrît sur une Narcissa menaçante.

-Bonjour, comment ça va ?

Mais ces paroles accueillantes dissipèrent aussitôt la tension qui était apparue avec elle.

-Bonjour, Mère. 

-Bonjour, madame...

-Appelle moi Narcissa.

Les deux garçons suivirent la femme dans la maison, un peu rassuré par cet accueil sympathique. Lucius se tenait au milieu du grand hall dans lequel ils arrivèrent, bien droit, les toisant du regard. 

-Bonjour, Père, sourit Drago.

-Bonjour, monsieur, dit Harry, vraiment intimidé. 

-Malefoy. Monsieur Malefoy. C'est comme ça que tu m'appellera. Pas de « beau-papa », ou de « Lucius ». Monsieur Malefoy.

Drago avait envie de taper son père. Il lui avait demandé d'être gentil avec la personne qu'il aimait. Mais tout le monde n'avait pas la même définition de « gentil ». Probablement que pour Lucius, cela signifiait « moins pire que d'habitude ».

-Très bien, monsieur Malefoy. 

Il approuva d'un hochement de tête, puis les quatre se dirigèrent vers un petit salon. Enfin, petit à l'échelle du manoir, car il faisait déjà la taille de l'appartement de quelqu'un de normal.Harry appréhendait vraiment de faire le moindre faux pas. L'air méprisant de Lucius était insupportable, mais il devait vraiment faire des efforts pour ne rien dire de méchant. La main de Drago qui serrait la sienne le lui rappelait.

Au moins jusqu'à ce que le père du blond se racle la gorge avec insistance en fixant leurs mains, qu'ils détachèrent rapidement.Un elfe de maison arriva avec un plateau, sur lequel il y avait une théière et des tasses, qu'il s'empressa de distribuer et de remplir.

-Bon, et si vous nous parliez un peu de vous ? demanda Narcissa après avoir bu une gorgée.

Harry oublia de répondre, tellement il était concentré sur sa façon de se tenir. Le coup de coude de Drago le fit revenir à la réalité.

-Euh, oui, euh...

-Que d'éloquence, se moqua Lucius.

Son fils aurait complètement pu dire ça. 

-Père ! S'il vous plaît...

Avant qu'un conflit ne démarre, Narcissa se tourna vers Harry et l'encouragea à développer sa pensée. 

-Eh bien, nous nous sommes rendus compte, après Poudlard, que nous n'étions peut-être pas fait pour être ennemis... Et honnêtement, je pense que c'est à peu près tout.

-Non, Père, ne demandez pas de détails « croustillants » sur notre vie amoureuse, gémit Drago en anticipant la question de Lucius qui ouvrait la bouche.

La conversation se concentra donc sur le travail de Harry, de la manière dont il envisageait son avenir. Le jeune homme, fin diplomate, arriva à esquiver les questions embarrassantes, ou qui auraient mener au conflit. Le père de Drago perdait son air de mépris, et Narcissa commençait presque à sourire.

Le blond était ravi que tout se passe bien. Finalement, il fut temps pour eux de repartir. Mais Lucius n'allait pas résister a lancer une dernière pique :

-Du coup, est ce que le sauveur du monde sorcier est pédé ?

-Père ! Vous ne pouvez pas poser ce genre de question !

Harry, sans perdre son calme, asséna froidement en remettant son manteau :

-Eh bien, je me définirais plus comme bisexuel. Par contre, je crois bien que votre fils est pédé, lui.

Puis il se retourna, et entraîna un Drago médusé à l'extérieur. Lucius semblait sur le point de faire un arrêt cardiaque, et Narcissa se retenait d'éclater de rire.

Les deux garçons étaient maintenant loin, et riaient de la dernière repartie d'Harry, en espérant cependant que le père du blond ne c'était pas fâché, et que cela n'allait pas porter préjudice à leur couple.