Harry revenait d'un entraînement de Quidditch, épuisé. Il quitta l'équipe en leur tapant dans la main, puis marcha d'un bon pas vers la Grande Salle où il allait dîner. Il était en train de monter sur l'escalier quand celui ci se mit brusquement à bouger, et a tourner vers un autre endroit que celui où il voulait aller. Mais le château n'était pas sensé faire ça ! Alors qu'il était dessus en plus ! Il serra les dents au moment de la secousse qu'engendra l'arrivée. Harry se dépêcha de descendre de l'escalier, il ne tenait pas à une autre surprise. Il lui jeta un regard venimeux, puis chercha par où il pouvait passer, et repensa entièrement son parcours avant d'y aller.Il marchait d'un bond pas, car il avait très faim, quand soudain une étrange feuille de papier mal collée sur une porte en bois sculptée attira son attention.
« Défense d'entrer », disait la feuille. L'écriture était tremblante, et Harry se demanda qui avait bien pu mettre ça là. Très intrigué, il poussa la porte qui s'ouvrît avec un grincement. Il n'aurait qu'à dire qu'il n'avait pas vu le panneau, et qu'il s'était perdu.
Il n'y avait que des escaliers. Sa curiosité ne pouvait pas être réfrénée, alors il monta les marches quatre par quatre. Les escaliers n'en finissait pas, Harry était essoufflé, bien qu'il soit très sportif. Il arriva enfin en haut, devant une autre porte. Sur la pointe des pieds, il s'en approcha, et y colla son oreille.
D'étranges bruits saccadés, comme des sanglots, retentissaient dans l'assourdissant silence qui régnait dans la tour. Et si un élève pleurait à l'intérieur ? Il ne pouvait pas le laisser comme ça. Il prit une grande inspiration, et ouvrit la porte d'un coup.
Harry retint sa respiration quand il réalisa qui était la personne qui pleurait. Drago Malefoy, son ennemi de toujours, qui manifestait des sentiments ? Il voulut faire demi tour, mais le bruit de la porte qui s'ouvrait avait alarmé le blond qui se retourna d'un coup.
Harry put avoir un aperçu de son visage rouge et ravagé par les larmes, et plein de surprise. La surprise laissa la place à la colère, et Malefoy cria :
-Qu'est ce que tu fais là ? Tu n'as pas vu le panneau ? Abruti, dégage !
-Euh... Désolé...
-Va-t-en !
Mais ces insultes et ces encouragements à s'en aller poussèrent Harry à rester. Après tout, si on lui disait de ne pas faire quelque chose, il allait évidement le faire. Et le visage bouleversé de Malefoy l'embêtait, pour une raison qu'il ignorait.
-Non, déclara-t-il alors d'une voix déterminée. Je reste.
Stupéfait, le blond le dévisagea. Il ne savait pas quoi dire, et visiblement cet imbécile de Pottah était décidé à rester. Alors il se retourna juste et fit mine de partir. Mais Harry lui attrapa le bras, et l'obligea à revenir.
-Pourquoi tu pleurais ?
-Ça ne te regarde pas.
-C'est vrai, mais j'aimerais quand même savoir.
-Tu ne peux pas te mêler de ce qui te regarde ?
-Non. Dis moi tout.
Malefoy détourna le regard, et regarda par la fenêtre Poudlard qui grouillait de vie.
-Je ne veux pas te parler, Potter. On se déteste, et on ne partage pas ses sentiments à ceux qu'on déteste.
-Mais pourquoi tu me déteste. Je ne t'ai jamais vraiment haï, c'est juste toi qui m'y a poussé.
-Tu es tellement méprisant, avec ton petit air supérieur qui dit « Je suis l'Elu ». Avec tout tes amis qui on l'air de t'aduler.
-Fais moi croire que toi tu n'es pas méprisant. Et tu as aussi ta petite cour, alors je ne vois pas ce qui te dérange.
-C'est la façon dont tu me traite, comme si j'étais un moins que rien.
-Je t'ai vraiment traité comme ça ? Je n'ai jamais voulu. Désolé. On peut recommencer à zéro ?
-On efface pas plusieurs années de haine comme ça.
-Et pourquoi pas ?
Malefoy poussa un long soupir devant les yeux de chien battu que lui opposait Harry. Il semblait être en pleine réflexion, et lui tendit finalement la main.
-Bonjour, moi c'est Drago Malefoy. Tu peux m'appeler Drago. Amis ?
Harry serra la main tendue avec un grand sourire.
-Et moi c'est Harry, Harry Potter. Bonjour.
Ils s'adressèrent une sourire timide.
-Bon, dis moi ce qui ne va pas. Maintenant qu'on est amis...
-C'est rien.
-Oh non, je ne te crois pas. Tu vas parler.
-Ah, donc en fait tout ça c'est pour m'extorquer mes secrets.
-Exactement. Crache le morceau.
Drago soupira pour la millième fois, avant de déclarer :
-C'est juste... Un trop plein d'émotions. Je supporte toute la journée des remarques désobligeantes, des critiques, des méchancetés... Je suppose que c'est aussi pour ça que je commence à leur ressembler, pour me défendre. Mais même les professeurs me regardent mal, et parfois je viens juste ici pour relâcher la pression, seul. C'est la première fois que quelqu'un s'aventure par ici, et ça devait évidemment être un foutu Gryffondor. Un Gryffondor célèbre, en plus.
Harry sourit légèrement, et déclara :
-Je suis désolé pour tout ce que tu endure, je pense vraiment que tu ne le mérite pas.
-Ce n'est pas ta faute... En fait, si, je ne vais pas te mentir. Tu attise un peu la haine sur moi.
Le foutu Gryffondor écarquilla les yeux.
-Oh, je suis désolé ! Je ne voulais pas !
-C'est n'est pas une question de vouloir, c'est une question d'agir.
Les deux garçons se regardèrent en silence, ne sachant que dire.
-Tu m'as l'air tellement triste... Est ce que je peux te faire un câlin ? Ça résout tous les problèmes.
-En fait, je ne demande que ça.
Harry s'approcha d'un pas hésitant, puis cessa de se poser des questions et entoura son ancien ennemi de ses bras. Ils restèrent longtemps comme cela, sans avoir la moindre notion du temps qui passait. Leurs cœurs battaient à l'unisson, un peu trop vite probablement. Ils s'éloignent finalement, en luttant un peu contre l'envie de rester dans cette position si confortable.
-Harry... marmonna Drago.
-Drago... marmonna Harry. Je...
-Ne dis rien.
Le blond lui prit simplement la main, le regarda droit dans les yeux, se rapprochant très lentement. Leurs nez se touchèrent, et Harry recula d'un pas, effrayé par ce qui avait manqué de se passer, sans pour autant lâcher sa main. Il ne savait pas ce qu'il ressentait, mais à l'évidence c'était plus fort que n'importe quel sentiment qu'il avait pu avoir dans sa courte vie.Ils restèrent là longtemps, à s'observer en silence, tout simplement bien.