Chapitre 1

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Je suis en train de me vider de mon âme. Le liquide qui m'emplis les veines est en train de me tuer. Je n'essaie même pas de hurler. Je n'ai jamais eus ce réflexe. Je ne l'aurais sans doute jamais.

Partout autour de moi, du bruit me secoue, me blesse. Le bruit m'a toujours apeuré. Il m'apeurera sans doute pour toujours.

Les gens qui me parlent me hurlent des questions auxquelles je suis incapable de répondre. Littéralement. Je ne connais ni la réponse, ni le moyen de leur transmettre.

Il m'ont liés les mains, attachée a une chaise inconfortable, le confort est un détail dans ce genre de situation. Je m'attarde sur des détails sans importance quand je panique. Ça m'aide à voir des choses qui mes ont familières. Des choses auxquelles me rattacher, en lesquelles je peux croire sans risque.

Je suis en train de mourir, mais, je souris. Ils me prennent pour un espion surentrainé,qui se laisserait tuer pour garder le silence, ne jamais donner ses information, rester muet dans toutes situation. Moi aussi je reste muette dans toutes situations. Là je suis juste pas la bonne personne.

Ils m'ont arraché à la prison qui me retenais – pour quelque chose que je n'ai pas fais – et maintenant face à mon mutisme – waaa étonnant – ils sont en train de me tuer.

Ma vie – et ma mort – est une succession de quiproquos.

On m'a toujours raconté que, les gens qui meurent voyaient leur vie et les gens qu'ils aiment défiler devant leurs yeux. Quand j'étais petite, ma première question à ce sujet fut de demander ce que voyaient les bébés morts-nés. Je n'ai pas osé la poser. Et en plus je n'aurais pas su comment le faire. Plus tard, toujours aussi terre à terre, je me suis demandée ce que voyaient les aveugles. Maintenant ma question serait plutôt ce que voient les gens qui n'ont personne à aimer et dont la vie n'a pas servit à grand chose.

J'ai ma réponse.On voit rien quand on meurt. Qu'on soit valide ou non, qu'on ai eut une belle vie ou une vie atroce, qu'on soit un vieillard ou un bébé.C'est une mauvaise blague pour te faire croire que tu as intérêt à être aimé si tu veux pouvoir faire partie du scénario du film ultime de quelqu'un.

En bref, je crève,on s'en fout, je vais en prison, on s'en préoccupe a peine, personne ne connais mon nom et ça étonne personne?

Au moins je vais l'écrire. Prune, je m'appelle Prune. Comme le fruit. Une prune c'est petit rond et violet. Moi je suis plutôt grande, plutôt fine, et plutôt pas violette. Pas du tout une prune, mais une prune quand même.

Si j'avais eus des frères et sœurs ils se seraient appelés Olivier ou Fraise.

Au final je suis fille unique, donc mes parents se sont acharnés sur moi. Si je vous donne mon nom complet je m'appelle: Prune, Claude, Mirabelle, Simon.

Oh oui Simon. Mes parent me détestaient sûrement assez pour m'affubler d'un quatrième prénom...masculin.

Ils avaient peut-être une raison. Je crois qu'elle ne m'intéresse pas...seulement, voilà, ce foutu prénom est là.

La douleur commence à vraiment devenir insoutenable. Dans, je dirais, trois minutes mon corps sans vie vas pouvoir rejoindre le tas d'ordure de ces ordures.

Je ferme les yeux.

Je réfléchis.

J'ai toujours beaucoup réfléchis. Trop parfois.

Soudain, un des hommes autour de moi s'approche, me retire l'aiguille du bras. Et me gifle. La claque est si forte que j'ai les oreilles qui sifflent, si le but était de me réveiller, c'est tout l'inverse qui s'est produit. J'ai les yeux dans le vague. Les esprits aussi. J'en oublierais presque la douleur, si je ne m'étais pas pris une dose inimaginable d'un truc qui tue dans mes veines.

L'homme récupère un couteau et d'un geste vif, m'ouvre les veines du poignet. Une secousse me prend,je sens mes forces me quitter.

Puis sur la pensée idiote que mon tortionnaire était charmant, je perd connaissance.

PruneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant