Chapitre 3

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Quand j'y pense,toute ma vie je n'ai été que pacifiste. Je ne suis pas une prune.Je suis la pire des bonnes poires.

Prêtre à se laisser faire passer pour un garçon pour des gens que ne connais pas, à qui je ne dois rien. Et qui m'ont droguée, presque tuée.

Ils sont trois autour de mon lit.

Une respiration lente, masculine, odorante, chaude, elle est proche, elle doit venir d'à côté du lit, sur la chaise; Aaron.

Une rapide mais mesurée, tranquille mais excitée, froide, féminine; Rea.

Et la dernière,très rapide, presque essoufflée, mais pas d'avoir couru, d'être sujet à une émotion forte, l'amour, la peur, la joie. Elle est masculine, mais jeune, un jeune enfant sans doute, 10 ou 12 ans.

– Bon Prune, j'en ai marre de faire semblant. Je sais que tu es réveillée. Ouvre les yeux. Tu nous aide vraiment pas là, gronda la voix rauque d'Aaron.

Je sursaute, et Rea tique sur l'utilisation de mon prénom. Répondant à l'ordre d'Aaron, j'ouvre les yeux. Ce n'est qu'à ce moment, remarquant la difficulté avec laquelle je soulève mes paupières, que je me rends compte que j'ai pleuré. Je vois d'abord Rea qui me fait un signe de la main, puis un jeune garçon, complètement collé à elle. Je remarque ensuite Aaron. Il me regarde fixement, avec cet air...comment dire? Il me toisait comme un père grondant son enfant.

– C'est bon?Madame ne vas pas se barrer encore une fois? Tu es disposée à m'écouter?

Je le regarde avec mes yeux qui lancent des éclairs. J'avais envie de lui rappeler qu'IL m'avait kidnappé, que JE n'étais pas d'accord pour rester ici. Et qu'on ne m'a jamais demandé mon avis.

– Madame? Tu appelle les mecs « madame » toi? Interroge Rea.

Aaron la regarde,confus. J'avais envie de rire. Et paf! Mais le jeune homme se repris rapidement et répliqua:

– Je l'appelle comme je veux. Toi je t'appelle bien « mec » parfois non?

Rea se met à bouder.

Soudain trois coups retentissent à la porte. Une petite fille, d'à peu près le même âge que le gamin qui gluait Rea. Elle portait des plateaux-repas;trois avec une cuisse de poulet et de la semoule, un avec une sorte de bouillie blanchâtre qui avait une odeur atroce.

Je m'attends à recevoir la bouillie, mais pour mon plus grand étonnement, elle fut pour Aaron. Ce dernier remercia la jeune fille alors que sans un motelle s'en va.

Aaron prend une énorme bouchée de son plat. Je fais la grimace, mais lui il reste impassible, neutre. Voyant que je ne mangeais pas et que je le fixais, il s'arrête, avale sa bouchée et rigole:

– Je ne sens pas le goût. Je ne mange que ce qui es nécessaire à mon alimentation.

J'arrondis les yeux. Il rit de plus belle. Même juste la vue de son repas me dégouttais, et l'odeur, c'est insupportable.

Je n'avais pas faim, alors le poulet ne me tentait pas. Rea semble vexée. Le jeune garçon l'imita. Aaron ne réagissait pas et soupire en leur direction.

Je signe alors,pour m'excuser:

Pardon j'ai pas faim.

Le jeune garçon me fixa. Il paraît surprit. Pour la première fois il lâche Rea et signe.

Tu es muette?

Surprise à mon tour je hoche la tête. Il me répond avec un fort accent:

PruneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant